Ava

Chapitre 34

Nous commençâmes à déguster notre entrée.
Le service fut extrêmement rapide, aussitôt nous avions fini que le plat arrivait déjà

Ça avait vraiment l'air succulent !

Nous mangeâmes tous les deux, nos discussions se dirigeant automatiquement vers Oscar. Le sujet d'un potentiel déménagement se posa également.

J'étais soucieuse à l'idée de rester dans le coin, je ne voulais pas vivre et élever mon enfant sachant que nous avions un lourd passé ici. Je ne me sentais plus en sécurité.

Après une bonne demi-heure, Louis n'avait toujours pas fini son plat.

Seulement, l'odeur du curry sec sur la robe me dérangeait de plus en plus, ou plutôt, je la supportais de moins en moins.

— Tu as bientôt fini ? demandai-je, pressée de rentrer me laver.

— Oui, je vais demander le dessert, m'informa-t-il en levant la main pour interpeller le serveur.

Celui-ci vint de suite et nous demanda si nous avions toujours faim pour le dessert.

Je vous avouerai que j'étais calée alors je demandai à ce qu'on me mette mon dessert dans une petite boîte en carton pour l'emmener à la maison. Louis demanda la même chose, il fallait avouer que les plats ici étaient plutôt copieux !

Nous prîmes nos affaires pour sortir, j'enfilai mon manteau et Louis se baissa pour fixer correctement ma prothèse. Il me tendit mes béquilles et nous partîmes vers la sortie.

Le Chef vint à notre rencontre pour s'excuser une fois de plus. C'était vraiment aimable de sa part.

— J'espère que le dîner vous a plu et je m'excuse encore une fois pour ce qu'il s'est passé.

— Pas de problème. C'était délicieux, nous reviendrons, dis-je, toute souriante.

— Bonne soirée. Et un conseil, faites attention à votre petit serveur, il veut faire bien, mais il se mélange les pinceaux. Il avance très vite avec une multitude de choses dans les bras en regardant ses pieds ! Ça va qu'il n'y est pas eu de blessé, ajouta Louis d'un air lassé.

— Très bien, bonne soirée à vous.

Nous nous dirigeâmes vers la voiture.

Louis m'ouvrit la porte, je m'installai et il alla mettre mes béquilles dans le coffre.

Une fois rentrés à la maison, je décidai d'aller me laver, puis nous passerions la fin de soirée en amoureux.

En effet, mes parents nous avaient proposé de garder Oscar jusqu'à demain midi et nous ferions un pique-nique tous ensembles.

J'allai directement dans la chambre, je me déshabillai en un instant et je filai dans la salle de bain.

Je sentais la sauce de viande, c'était assez désagréable.

J'allumai l'eau du bain. En attendant, je retirai ma prothèse et m'assis sur le rebord de la baignoire pour ne pas tomber.

Après une dizaine de minutes, elle fut remplie.

Je rentrai tout doucement en m'appuyant sur les murs, puis je m'installai à l'aise dans la baignoire qui n'était pas très grande.

Ce n'était pas super, il faudrait veiller à avoir une baignoire plus grande si on déménageait.

L'eau chaude coula sur ma peau et cette sensation fut exquise. Je fermai les yeux et me détendis dans cette eau presque brûlante.

Tout d'un coup, Louis entra dans la salle de bain et cria pour me faire peur. C'était réussi !
Je hurlai de frayeur d'une voix stridente en sursautant.

Il rigola comme un enfant, content de sa blague stupide.

— Mais quel gogol, j'ai eu trop peur !

— J'ai bien vu ! rit-il en se foutant de moi.

— Qu'est-ce que tu veux ? repris-je d'une voix calme et sérieuse.

— Juste te voir.

— Je suis nue, sors d'ici, espèce de pervers, rigolai-je.

— Non, ça fait trop longtemps que je ne t'ai pas vu comme ça, bébé, dit-il avec un petit sourire coquin.

— Écoute... Moi aussi, j'en ai envie, mais ce soir je suis vraiment super fatiguée, ça a été une soirée mouvementée et riche en émotions. On reporte ça à demain matin si tu veux, je me rattraperai, ne t'inquiète pas !

— J'espère bien, déclara-t-il en essayant de me convaincre que ça lui était égal.

Je me redressai dans la baignoire et il s'assit sur le rebord de façon à pouvoir me masser le dos.

C'était vraiment agréable, il avait des mains de fées comme on dit.

— Wow, je ne connaissais pas tes talents de masseurs ! m'exclamai-je d'une voix envoûtante.

— Il y a encore plein de choses que tu dois découvrir de moi, me chuchota-t-il à l'oreille.

Après ce délicieux massage, je me savonnai et me rinçai. Louis me passa ma serviette et m'aida à sortir sans que je me casse la figure. Il me déposa sur notre lit et m'apporta le pyjama que je lui avais demandé avant de revenir aussi vite qu'il était arrivé.

— Ta-da ! cria-t-il en montrant une bassine et nos deux brosses à dents avec un grand verre d'eau et un dentifrice.

— Hum, service au lit. J'adore ! fis-je, surprise de cette idée originale.

— Tiens, voilà la tienne.

Il me mit mon dentifrice et fit pareil pour lui. Nous commençâmes à nous brosser les dents au-dessus de cette bassine, assis sur notre lit.

Il me fit des grimaces en même temps qu'il se brossait les dents et je ne pus m'empêcher d'exploser de rire.

Bien évidemment, j'en mis partout. Mon dentifrice gicla et atterrit sur son torse nu. Nous nous mîmes à rigoler ensemble jusqu'à en avoir mal au ventre.

Après ce fou rire terminé, on cracha tous les deux dans la bassine et nous nous rinçâmes la bouche avec le grand verre d'eau posé à côté. Il repartit sans tarder avec bassine, le verre vide et nos brosses à dents.

J'enfilai mon grand t-shirt et une culotte et allai me blottir sous la couette. Il me rejoignit quelques minutes plus tard, se colla contre moi et on ne tarda pas à s'endormir.

— Bonne nuit, Louis.

— Bonne nuit, princesse, finit-il en me déposant un petit bisou sur le front.

***

Je vis une fille au loin. Elle était attachée sur une chaise, couverte de bleus et le visage en sang.

Je plissai les yeux pour mieux voir cette fille et m'aperçus qu'elle ne m'était pas inconnue.