Ava

Chapitre 37

Bastien se tenait sur le seuil de la porte.
Et la cerise sur le gâteau, il tenait Oscar dans ses bras.

Ma bouche s'entrouvrit en une demi-seconde. Que faisait-il là ? Qu'est-ce que mon ex foutait dans la même maison que mon fils ?

Mon fils ! Mon cœur loupa un, deux puis trois battements. Il tenait Oscar. Cette situation était pourtant improbable, mais elle se passait bel et bien.

Je ne réagis toujours pas lorsque Louis prit la parole, hors de lui.

— Qu'est-ce que tu fiches là, toi ? Et pourquoi est-ce que tu as Oscar dans tes bras ? Donne-le, moi !

Bastien recula d'un pas comme pour refuser ce que Louis venait de lui ordonner de faire, toujours avec ce sourire narquois aux lèvres.

— Bonjour à vous aussi ! dit-il d'un ton ironique.

— Bastien, ne déconne pas, donne-moi le bébé ! continuai-je, stressée qu'il fasse du mal à mon fils.

Mon regard broyait du noir, aucun son ne sortait de ma bouche. J'aurais voulu l'insulter, le taper, lui dire le fond de ma pensée, mais rien ne sortait. Absolument rien.

— Mais bien sûr, ma chérie, tiens, répondit-il comme si nous étions ensemble, lui et moi.

Ses bras se tendirent dans ma direction, tenant Oscar. Je le pris sans plus tarder et Louis souffla de soulagement.

— Déjà, tu ne l'appelles pas comme ça. Et puis, qu'est-ce que tu fous ici, bordel ? s'emporta Louis, à bout de nerfs.

— Du calme, du calme, c'est moi qui l'ai invité ! fit ma mère du bout du couloir.

Elle apparut derrière Bastien et posa sa main bien en évidence sur son épaule. Elle avait un de ces culots pour faire ce genre de choses devant moi.

Louis et moi nous regardâmes. Nous étions tous les deux très remontés contre ma mère et Bastien.

— Ne refais jamais ça, Rebecca !

Elle resta bouche bée de ce que je venais de lui dire et sur le ton dont je lui avais adressé cette simple phrase.

Louis poussa Bastien ainsi que ma mère, et passa entre eux. Je le suivis de près, tenant Oscar fermement.

Nous allâmes directement dans le salon et mon père arriva pour nous faire la bise.

— Comment ça va, les djeunes ?

— Vous pouvez nous expliquer pourquoi ce mec est là ? répliquai-je en évitant la question de mon père.

— Nous avons pensé... commença ma mère, avec sa voix niaise.

— Non, non, chérie. Tu as pensé, pas nous ! coupa mon père.

— Oui, oui... Bref, il fait presque parti de la famille. Et puis, Ava, tu as besoin de lui donner quelques explications. Tu l'as jeté à la poubelle et tu devrais évidemment reconsidérer la question. C'est le moment pour vous rabibocher !

Louis serra les poings pour se contenir, très énervé par les paroles inutiles de notre mère.

Je m'approchai de lui pour lui chuchoter quelques mots à l'oreille, sachant par la même occasion que ça énerverait tout le monde que nous fassions de petites cachoteries devant leur nez. C'était particulièrement impoli et j'en étais consciente. Je cherchais la merde, clairement.

— Je t'avais dit qu'ils feraient tout pour nous séparer, ils ne supportent pas de nous voir ensemble, chuchotai-je dans l'oreille de Louis.

— C'est très impoli ! grogna ma mère, comme outrée par mon comportement.