Chapitre 18

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Il poussa un cri strident et se retourna, la fourchette toujours enfoncée dans le crâne !

J'étais toujours sur la table lorsque Richard avança vers moi.

C'était tout en me fixant qu'il retira la fourchette d'un coup sec, sans même grincer des dents.
Un léger filet de sang s'échappa de la plaie.
Il me poussa violemment et je glissai sur la table avant de tomber sur le sol.

Immobile, n'osant plus bouger, j'attendais qu'un miracle se produise et me sauve, mais rien.

Richard était maintenant armé d'un couteau et d'une fourchette.

À ce moment-là, je n'attendais qu'une seule chose : que Pierre ou Louis me défendent !

— Tu n'aurais pas dû, tu vas le regretter ! menaça Richard.

Sur ces mots, il enfonça vivement son couteau dans ma jambe.

Je hurlai d'étonnement, mais en fin de compte, je me rendis compte que je n'avais pas mal.

Pas pour l'instant, l'adrénaline pulsait toujours dans mes veines et m'épargnait une souffrance atroce.

C'était ma jambe déjà amochée, il était tout simplement possible qu'elle soit déjà trop abîmée pour que je ressente d'autres traumatismes ou de chocs ?

Je hurlais toujours pour ne pas laisser semer le doute, Richard ne devait absolument pas savoir que pour l'instant je n'avais pas mal, ou il s'en prendrait à Louis ou même à Pierre.

Richard remua le couteau dans ma jambe et le proverbe : « Remuer le couteau dans la plaie » n'avait jamais été aussi réel.

Il avait un malin plaisir à me voir souffrir. Cette situation dura encore quelques instants et Louis lui sauta dessus pour l'étrangler.

Pierre profita de ce chaos pour saisir le téléphone et rappeler les secours.

Cela faisait un bon bout de temps déjà que Louis avait prévenu la police, que foutait-elle ?
Je me demandais si les policiers n'avaient pas décidé de prendre l'itinéraire touristique.

Ma jambe saignait et je savais que pour arrêter l'hémorragie, il fallait faire un garrot.
Je devais faire pression sur la blessure pour éviter de perdre tout mon sang.

Richard tentait de se défaire de l'emprise de Louis tandis que je défaisais ma chemise de nuit d'hôpital pour l'enrouler autour de ma cuisse.
Je serrai le plus possible, mais cette sensation, de ne plus avoir de jambe, m'envahissait petit à petit.

« — Allô ? Mais bon sang, où êtes-vous ? Cela fait plus de trente minutes qu'on vous a appelés ! Un fou est entré et il tente de nous tuer, venez vite ! Faites venir aussi une ambulance, il y a un blessé grave ! s'exclama-t-il.

— Je ne sais pas où sont passés mes collègues, je n'ai plus de contact. Je suis navré, je vous envoie une autre équipe au plus vite.

— Comment ça « au plus vite » ? Cet homme est armé et si vous ne vous bougez pas, on va mourir !

Il raccrocha et vint prêter main forte à Louis qui tenait Richard du mieux qu'il pouvait en l'étranglant.

Je ne comprenais pas, depuis le temps, il aurait dû manquer d'air et mourir !

J'essayai de me relever pour les aider, mais c'était impossible. Je perdais trop de sang et me sentais déjà faible.

Pierre courut dans une autre pièce et revint avec un fusil de chasse. Il le chargea et visa son arme en direction de Richard.

— Louis, écarte-toi.

Louis lâcha Richard en vitesse, mais... nous n'avions pas eu le temps de réaliser que le coup était parti.

Pierre avait tiré. Malheureusement, il n'avait pas prévu que Richard attraperait le bras de Louis et le garderait près de lui pour se protéger.

Louis se prit la balle à la place de Richard. Il se mit immédiatement à gémir de douleur. Louis ne bougeait quasiment pas. Heureusement, la balle avait l'air de s'être logée dans son bras et non pas dans une partie vitale.

— Bon Dieu ! Merde ! s'affola Pierre.

— Ava...

— Ça va aller, Louis ! Ne t'en fais pas, la police va bientôt arriver.

Richard se leva et reprit son couteau.

J'avais tellement peur de ce qu'il pourrait faire. Je ne voulais pas mourir maintenant, mais en fin de compte, j'avais déjà eu de la chance. Neuf filles s'étaient déjà fait tuer devant mes yeux et je ne voulais pas que cela soit mon tour aujourd'hui.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant