Chapitre 27

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— Tout a commencé lorsque je me suis faite kidnapper par deux hommes. Deux des dix dominants. Je me suis retrouvée nue dans une chambre et M. Turner est apparu, habillé très élégamment. Il m'a conduite dans une salle, dite « salle de groupe », après m'avoir donné une chemise d'hôpital. Nous étions au total vingt jeunes filles, j'étais la plus jeune, la plus âgée avait environ trente ans, je crois. M. Turner nous a ensuite expliqué les « règles du jeu ». J'ai été assignée à Tom comme dominant, il n'a pas voulu me garder, car je ne lui obéissais pas. Nous étions donc dix filles à devoir être tuées, mais M. Turner a menti ! C'est lui-même qui a choisi de me garder, pas mon frère !

» Pour déterminer la mort plus ou moins violente des autres filles, il a mis en place un jeu où il leur confiait un secret, et il les a torturées. Celle qui tenait le plus longtemps sans révéler son secret aurait la mort la moins douloureuse, et au contraire, celle qui tenait le moins longtemps aurait la mort la plus douloureuse... Cet homme a tué neuf femmes, en leur tirant une balle ou bien en les pendant, mais aussi en les étouffant. Et pour finir, en enterrant vivante trois d'entre elles... Cet homme est un monstre ! Lorsqu'il a essayé de me violer et qu'à mainte reprise, je me suis débattue, il a alors fait kidnapper mon frère, pour me faire souffrir et me faire céder ! Il a tué, violé et sali des femmes et il m'a fait perdre une jambe, m'a enlevé ma virginité et il sait très bien où sont les autres filles encore disparues...

— Très bien. Merci pour votre témoignage, vous pouvez retourner vous asseoir.

Louis vint me chercher et nous retournâmes nous asseoir. Il fut ensuite interrogé et il confirma ma version des faits.

J'avais menti en ayant promis de dire rien que la vérité, mais je l'aimais. J'avais déjà perdu beaucoup dans cette histoire et je ne pouvais pas le perdre lui aussi. C'était le seul qui pouvait comprendre ce que je vivais. Il était devenu mon pilier.

Après avoir interrogé tous les témoins et l'accusé, le comité sortit une heure le temps de mettre en place un jugement et une sentence.

L'attente fut interminable, je remuai les pouces pour faire passer le temps, mais le stress m'envahissait peu à peu.

Nous nous levâmes lorsque le juge et le comité entrèrent.

— D'après les faits qui nous ont été rapportés, je déclare l'accusé...

Mes mains tremblèrent, et sa phrase semblait ne pas se terminer. Il mettait un certain temps à nous annoncer le jugement, ce qui me faisait encore plus peur.

— Je déclare l'accusé coupable des faits qui lui sont reprochés.

La foule présente derrière nous fit du bruit, et le visage de Richard se transforma en une profonde haine. C'était l'échec, la défaite.

— Votre peine est de cinq ans de prison ferme, trois ans avec sursis et 80 000 euros d'amende due à Mlle Lips, ainsi que 35 000 euros de dédommagement pour M. Lips.

Bien évidemment j'aurais préféré qu'il moisisse en prison jusqu'à la fin de ses jours, mais cinq ans c'était déjà bien. Et puis avec tout cet argent, nous pourrions assurer l'avenir d'Oscar.

M. Turner se fit emmener par des policiers. Il était menotté lorsqu'il passa devant moi. Son regard me transperça et je frémis de peur lorsqu'il me chuchota, sans se gêner, quelques mots effrayants.

— Je te retrouverai, ce n'est pas fini, sale pute.

Cette phrase me donna des frissons et je commençai à me faire toutes sortes de films. Je serai en sécurité seulement pour cinq petites années ? Et mon enfant devra vivre dans la peur ?

Louis me donna mes béquilles et nous sortîmes, un taxi nous attendait devant l'entrée. Nous montâmes à l'intérieur et repartîmes vers l'hôpital.

Mon frère me raccompagna jusqu'à ma chambre et le médecin passa une demi-heure plus tard.

— Bonjour, je viens vous annoncer de bonnes nouvelles.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Votre fils et votre frère peuvent sortir, ce soir !

Je baissai la tête et je ne parlai pas. Louis le remarqua et remercia gentiment le médecin.
Il sortit et nous nous retrouvâmes tous les deux.

Je me mis à pleurer. Je n'en pouvais plus des hôpitaux, de ne pas être libre. J'allais maintenant être séparée de mon enfant et de mon copain.

Louis me prit dans ses bras et il fit exactement ce que je ne voulais pas qu'il fasse...

— Ne pleure pas, je vais rester avec toi jusqu'à ce qu'il te laisse sortir, ne t'inquiète pas.

— Non, quelqu'un doit veiller sur Oscar ! Il ne peut pas rentrer et passer son premier jour de sa vie hors de l'hôpital sans sa mère, ni son père !

— D'accord, je viendrai te voir tous les jours avec le petit, je te le promets !

J'allais l'aider à faire ses affaires avant qu'une infirmière n'entre avec Oscar dans ses bras.

Elle passa un sac à Louis ainsi que les papiers de sortie. Il les signa et m'embrassa, je fis également un bisou sur le front de mon fils et ils partirent ensemble.

Plus tard dans la journée, une infirmière vint m'annoncer que j'allais changer de chambre et me retrouver dans une chambre individuelle.

Je m'installai et on m'apporta le repas du soir.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant