Chapitre 28

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Après avoir mangé leur repas sans goût, j'allai prendre une douche avec l'aide d'une infirmière.

Je pris mon temps, faute d'occupation.

Vers vingt-deux heures, Louis m'appela, il avait couché Oscar dans sa chambre. En rentrant, il était allé acheter un lit de bébé pliable.

Nous discutâmes pendant un bon moment, puis il me proposa d'emménager dans son appartement à ma sortie de l'hôpital. Pendant quelques secondes, je ne répondis rien, je savais que cette relation n'était pas saine, mais mon cœur s'en fichait royalement.

Louis me soutenait et il était tout ce dont j'avais besoin, alors ce fut avec enthousiasme que j'acceptai sa proposition.

Soudainement, une infirmière entra. Je raccrochai pour laisser cette femme me poser une perfusion. Elle fit ça rapidement et repartit.

Je m'endormis sans difficulté un quart d'heure plus tard.

Je me réveillai le lendemain matin, pris mon petit-déjeuner et le médecin passa dans la foulée.

— Bonjour Ava, comment ça va, ce matin ?

Il avait l'air de bonne humeur et j'espérai apprendre de bonnes nouvelles.

— Ça va.

— Vous allez venir avec moi pour essayer des modèles de prothèses, et après cela vous aurez une séance de kinésithérapie.

J'acquiesçai et montai sur le fauteuil roulant. Sur le trajet, j'envoyai un SMS à Louis pour le prévenir et nous partîmes voir la prothésiste.

Après avoir traversé plusieurs services, nous arrivâmes à celui de kinésithérapie. J'entrai et je vis trois personnes avec des prothèses de jambes et de bras.

Une jeune femme charmante avec un grand sourire vint nous accueillir. Elle prit quelques mesures : la largeur de ma cuisse, de mon moignon, de mon ventre, mais aussi la hauteur de ma jambe.

Elle revint avec quatre modèles de prothèse en plastique.

Je les testai toutes. Aucune n'était confortable, je dirais même que les porter m'était douloureux. J'écoutai alors les conseils du médecin et finis par choisir la première.

Je l'enfilai et après de nombreux échecs pour marcher, j'y arrivai enfin.

J'étais à bout de nerfs, je n'en pouvais plus. Après un pas, une atroce douleur apparut et le besoin de m'asseoir fit surface.

La prothésiste me félicita et m'informa de ma pseudo-rémission. C'était l'histoire de nombreuses semaines de rééducation pour arriver à marcher normalement.

On me ramena à ma chambre et je regardai un peu la télé avant de voir Nora et Louis.

J'attendis une bonne heure et Nora arriva la première.

— Coucou, ma belle ! commença-t-elle.

— Ça va ?

— Bien et toi ?

— Ça va. Je devrais bientôt sortir !

— Mais, c'est génial ! Où est Louis ?

— Il devrait passer avec Oscar dans l'après-midi. Il est sorti avant-hier et Oscar hier.

— Donc tu te retrouves ici toute seule.

— Eh oui !

— Ma pauvre...

— Ne t'inquiète pas.

— Pendant que j'y pense, c'est bientôt ton anniversaire, on va faire une soirée.

— Écoute, je ne sais pas trop parce que maintenant j'ai un enfant, je dois déménager toutes mes affaires que Louis n'a pas déjà pris de chez mes parents. Je dois aussi reprendre les cours, trouver une garderie ou une baby-sitter. Je dois également rattraper tout le retard que j'ai pris, et bref... Tu vois, j'ai plein de choses à faire, alors la fête devra attendre !

— On va se débrouiller. Pour les cours, tu redoubleras sûrement, mais ce n'est pas si terrible ! Et pour Oscar, on va trouver une solution, t'inquiète pas, Louis va t'aider !

— Oui, certes, mais il va falloir qu'il travaille pour rapporter des sous pour nous nourrir, nous loger et pour tout ce dont on aura besoin. Avant, il gagnait sa vie pour lui-même, maintenant nous sommes trois pour son salaire de barman en boîte de nuit ! En plus, je suis avec lui dorénavant, il n'est plus célibataire. Donc, aller dans des boîtes de nuit tous les soirs pendant que je l'attends sagement à la maison avec Oscar ne m'enchante pas trop.

— Et puis, je serai là moi.

— Je n'en doute pas !

— Bon je vais devoir te laisser, ça fait déjà plus d'une heure et demi que je suis là !

Elle m'embrassa sur le front et partit.

J'envoyai directement un SMS à Louis pour lui dire de venir quand il voulait. Ce serait plus calme pour Oscar que Nora soit partie.

Il me répondit quelques instants plus tard pour m'informer qu'il serait là dans trente minutes, le temps de préparer le bébé.

J'éteignis mon téléphone, le sourire aux lèvres.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant