Ava

Chapitre 35

Laure se tenait à seulement quelques mètres de moi, son état était déplorable.

Vous vous souvenez d'elle ? La soumise de Tony, c'était même l'une de mes copines.

Je tournai la tête pour inspecter les lieux sombres et me demandai où est-ce que j'étais arrivée ?

Je m'approchai petit à petit, et elle me parla.

— Ai... si... su... i

— Laure, ma chérie, je ne comprends pas...

Je vis en m'approchant de plus près que sa mâchoire était toute bleue. Que lui avaient-ils fait ?

— Aide... moi, réitéra-t-elle difficilement.

— Oui, ne t'inquiète pas. C'est fini, je vais appeler la police. Où sont les autres ?

Elle pointa du doigt le fond du hangar.

Je finis de la détacher et j'allai voir là où elle m'indiqua.

— Écoute, je reviens. Attends-moi ici, ok ?

J'avançai d'une lenteur incroyable et d'une discrétion totale. La peur m'envahissait à chaque pas dans cette obscurité ressemblant étrangement au néant.

Je remarquai que je n'avais pas mal à la jambe et que je n'avais pas non plus mes béquilles. Et par la même occasion, je marchais très bien sans aucune difficulté. Je baissai la tête et sursautai, perturbée par cette vision invraisemblable.

Ma jambe ? Elle était là, elle était de nouveau là !
Mes mains se mirent à peloter cette jambe que je croyais perdue lorsqu'une voix rauque m'interrompit, me faisant une frayeur pas possible.

— Ah ! Te voilà enfin, petite garce ! Je savais bien que je te retrouverais, Ava, cria-t-il en insistant sur mon prénom.

C'était bien lui.

Je ne voyais rien, il faisait bien trop sombre. Seules mes oreilles parvenaient à dissocier des bruits tous plus flippants les uns que les autres. Seulement une voix, cette horrible voix prit le dessus sur tous les autres bruits.

— Avance, ma jolie, avance.

Je ne bougeais plus, mes muscles étaient comme tétanisés par la peur.

Tout à coup, je sentis une main sur mes fesses qui remonta jusqu'à mon bras et me tira soudainement en arrière.

Un cri assourdissant sortit de ma gorge et je ne contrôlai plus rien. J'arrivai dans une salle éclairée, ornée d'une multitude de cadavres gisant sur le sol.

Mes yeux s'agrandirent lorsque je me rendis compte que tous ces corps n'étaient autres que les corps de toutes ces femmes séquestrées avec moi.

Parmi elles, il y avait Angélique et aussi Inès.

Je déglutis en fermant les yeux pour ravaler ce haut-le-cœur qui menaçait de sortir.

En scrutant cette scène lugubre de plus près, elles étaient toutes là. Laure était donc la dernière. La dernière vivante.

Ce fut à ce moment qu'une boule se logea dans ma cage thoracique. Une boule de regret, une boule de haine, de peur et de dégoût. L'odeur de la mort emplissait mes narines et en pensant à ces filles, disposées vulgairement sur ce sol dégoûtant, je me mis à crier.