Ava

Chapitre 47

Une violente douleur foudroya ma poitrine jusqu'à m'en couper le souffle.

Mes mains se dirigèrent instinctivement vers ma gorge pour m'aider à reprendre mon souffle. Seulement, rien n'y fit. Un poids imaginaire pesait sur ma cage thoracique.

Je haletais en tombant raide sur le parquet du salon, renversant par la même occasion une pile de magazines disposée en vrac sur la table basse.

Oscar se mit à pleurer, réveillé par le bruit de mon poids frappant le sol.

Après de longues secondes de douleurs intenses, la crise s'arrêta. Je ne bougeais plus, allongée sur le sol, écoutant les cris d'Oscar et mon cœur battre à tout rompre.

Je n'avais jamais ressenti une souffrance aussi brutale et violente auparavant, mise à part avec ma jambe. Mais ce qui me perturbait le plus, c'était le fait que je ne gérais absolument pas ce qu'il se passait.

Réellement, cette douleur m'empêchait de respirer, j'étouffais. Je tentai de me retourner pour ramper jusqu'au téléphone et prévenir les secours, mais j'en étais incapable.

Mes paupières se fermèrent petit à petit, un goût amer prit place dans ma bouche et ma vision devint floue. Je me sentais comme transparente.

Au fur et à mesure, la douleur s'estompa peu à peu jusqu'à finir en une sorte de crampe dans la poitrine. Je repris doucement mon souffle lorsque la douleur disparut sans même laisser de traces. Plus rien.

Je pris quelques minutes pour me remettre de mes émotions et me cramponnai à la table basse pour me relever. Je m'approchai du téléphone et composai le numéro du SAMU. Seulement, je me ravisai quelques instants plus tard. Et s'il m'arrivait encore un truc inimaginable ? Et si la poisse ne me lâchait pas ?

Ma réaction était complètement disproportionnée, il était indispensable de consulter un médecin. Cependant, je n'en pouvais plus. Je sortais à peine de toute cette galère, je ne voulais pas replonger dans toute cette pagaille médicale.

Je reposai le portable sur la table à manger et me dirigeai vers la chambre d'Oscar, toujours en pleurs.

Je le pris dans mes bras pour le bercer lorsque la sonnette de la porte d'entrée se fit entendre.

Je reposai Oscar dans son petit lit à barreaux, ne voulant pas prendre de risques en marchant avec le petit dans mes bras. Je commençais à peine à m'habituer à ma prothèse, je ne voulais pas faire passer la charrue avant les bœufs.

En m'agrippant aux murs qui m'entouraient, j'avançai doucement, mais sûrement, vers la porte.

— J'arrive ! criai-je du bout du couloir.

Après avoir traversé le salon et la salle à manger, j'attrapai enfin la poignée et la pressai de façon à ouvrir la porte et accueillir mes invités.

Mon père et Maël se tenaient tous deux sur le seuil de la porte, souriants.

— Entrez ! les invitai-je, essoufflée de mon périple.

— Tu es resplendissante, me complimenta mon père sans plus attendre.

Je levai les yeux, d'un air de dire à mon père « épargne-moi ton baratin ».

Ils entrèrent et s'assirent dans le salon.

— Je vous sers quelque chose à boire ?

— On va se servir, ne t'inquiète pas, répliqua Maël en voulant se rendre utile.

Mon père, quant à lui, contourna le canapé pour se précipiter vers la chambre du petit alors qu'il avait seulement balbutié.

Un sourire s'afficha sur mon visage, ce lien entre grand-père et petit-fils était magnifique, et j'étais contente que cela se produise ainsi.