Ava

Chapitre 25

— Écoute, Ava... je... j'étais très énervée.

— Pour quelles raisons ? demandai-je.

Nous arrivâmes et nous installâmes tranquillement sur une table au hasard. Nous commandâmes chacun quelque chose et reprîmes notre discussion.

— C'est assez gênant... Tu sais que j'aime avoir le contrôle sur tout.

— Non, tu veux juste que toute l'attention se concentre sur toi, tu veux être le centre du monde.

— Je... Non !

— Elle a raison, maman ! Tu as toujours été comme ça, mais tu n'as jamais été aussi loin ! continua Louis.

— Peut-être... mais peu importe ! Tu es revenue et tu as pris toute cette attention ! Et voilà qu'Ava s'est faite kidnappée, violée, frappée, ses amies se sont faites tuer devant elle, elle a eu un enfant à seize ans... Sans oublier que toi et ton frère pratiquiez l'inceste... J'ai disjoncté. Je ne réfléchissais pas à ce que je faisais ou disais.

— Tu sais que c'est une maladie d'être comme ça ?

— S'il fallait, j'aurais pris ta place.

— Mais, tu réalises un peu ce que tu dis, bordel ? m'étonnai-je.

Sa réaction m'irritait, il fallait vraiment dérailler pour penser ce genre de choses !

— Excusez-moi, les enfants.

— Tu te rends compte de ce que Louis et moi avons vécu ? Tu aurais sincèrement aimé vivre ça ?

— Je me suis mal exprimée, oublions ça.

Louis la regardait avec un air d'incompréhension totale. Qu'est-ce qui lui passait par la tête ?

— On ne rigole pas, maman. Ce que tu viens de dire est grave, c'est une maladie mentale. Ce n'est pas à prendre à la légère ! Nous en parlerons au médecin, il faut que tu te soignes !

Nora sirotait son Monaco sans dire un mot. Cette situation était vraiment insensée.

Nous finîmes notre verre et retournâmes dans notre chambre.

Le docteur apparut après pour discuter des avancées de nos états.

— Bonjour Louis, bonjour Ava, comment allez-vous ?

— Très bien, on a vu Oscar !

— Oui, l'infirmière m'en a informé ! C'est un joli prénom, très bon choix.

— Il y a du nouveau ? demanda Louis, impatient.

— Oui. Louis, vous pouvez sortir.

— Et moi ? voulus-je savoir.

— Avec l'événement d'hier, on suppose que cela a causé un énième traumatisme. Nous préférons vous garder encore quelques jours, une semaine au plus, pour pouvoir surveiller tout ça.

— Et Oscar ? demandai-je.

— Je vous avoue que je suis stupéfait ! Ce petit bonhomme tient le coup d'après ce que m'a dit le pédiatre. Il devrait pouvoir sortir dans un ou deux jours. Pour l'instant, il nécessite encore la présence de la couveuse, mais il est plus résistant et on peut envisager d'augmenter les visites.

— C'est génial ! s'exclama Louis.

— Sinon, autre chose, j'ai reçu un appel de l'inspecteur de police. Il demande que je vous laisse sortir demain pour l'audience de M. Turner. La sortie est acceptée, cependant, vous devez faire attention.

— C'est compris.

— Ava, je vous conseille fortement de consulter un psychologue. Ce que vous avez vécu n'est pas ordinaire et vous aurez bientôt un enfant à élever. Je voudrais que vous soyez en pleine forme pour accueillir ce bébé. Ça serait dommage de devoir vous faire ré-hospitaliser alors que votre enfant serait chez vous.