Chapitre 23

511 40 0
                                    


Il passa derrière moi et détacha ma blouse d'une main experte.

Mon manque de réaction le rendait vulnérable et c'était ce que je cherchais.

— Pourquoi faites-vous ça ?

— Je dois venger quelqu'un !

— Qui ?

— Mon frère, dit-il en grinçant des dents.

— Je ne connais pas votre frère.

— Oh, que si, tu le connais...

— Qui est-ce ?

— Richard

J'étais médusée. J'étais face au frère de M. Turner ? Au frère du psychopathe qui m'avait fait enfermer ?

Un tas d'émotions refaisait surface, j'avais très peur de cet homme, car visiblement, lui non plus n'était pas très net.

Je me demandai ce qu'il allait me faire lorsqu'il passa sa main sur mes cheveux, puis celle-ci descendit le long de ma joue pour poser ses doigts répugnants de perversité sur mes lèvres. Il s'approcha ensuite pour m'embrasser et je ne dis rien.

D'un coup d'un seul, il devint brutal. Il me poussa avec son pied pour me faire rouler au sol.

J'étais sur le ventre et il en profita pour me donner une fessée et retirer ma culotte. Il la fit glisser le long de ma jambe et claqua mes fesses jusqu'à ce qu'elles obtiennent une couleur rouge foncé.

Il s'énerva et se mit à m'insulter pour me faire parler.

Je savais qu'il détesterait que je ne réagisse pas à sa provocation. Je ne pouvais que prier pour que quelqu'un vienne me sauver.

Je croyais avoir déjà assez souffert, mais il fallait croire que non, car le frère de Richard me retourna rapidement et commença par me gifler, puis il me donna un coup de pied dans le ventre.
Je gémis de douleur, mais fis tout mon possible pour ne pas lui montrer mon mal-être.
De plus, je n'avais aucune chance à moi seule, à quoi bon épuiser mes forces à me débattre sachant qu'il aurait le dessus au final ?

Il se déshabilla en deux secondes et 5 dixièmes, et me pénétra avec violence comme je m'y étais préparée psychologiquement.

Ses coups étaient de plus en plus violents et rapides, j'avais mal et je ne savais plus quoi faire pour me défaire de son emprise. Il respirait comme un taureau, en grognant et me frappant n'importe où.

Mon regard était fixe, je me demandai comment cette porte pouvait demeurer fermée malgré tout le vacarme qu'il faisait.

Soudain, je crus apercevoir quelque chose, une ombre. Quelqu'un était bien là, de l'autre côté de cette maudite porte !

Je me réveillai enfin de mon rôle de poupée de chiffon et criai de toutes mes forces pour qu'on vienne m'aider. Mais quelques secondes après, l'ombre s'effaça et ne revint plus.

Il commença à parler dans sa barbe, je mis quelques minutes à comprendre que ce qu'il disait était en fait des paroles malsaines et vulgaires.

En y réfléchissant, il était vraiment le portrait craché de son frère. Ces deux hommes étaient complètement fous.

Je fermai petit à petit les yeux en essayant de m'imaginer dans un autre lieu, dans d'autres circonstances lorsque j'entendis une porte.

Ma vision était floue, je crus voir une silhouette s'approcher de moi. Je ne savais pas si ce n'était qu'une illusion ou bien si c'était réel.

Deux infirmières s'approchèrent de moi et m'aidèrent à me lever pour me mettre sur mon fauteuil roulant.

Je n'avais pas rêvé, il était arrivé un peu tard et le mal était fait, mais j'étais soulagée.

Une infirmière me ramena à ma chambre et le directeur de l'hôpital apparut pour emmener le frère de Richard dans son bureau.

Nous arrivâmes devant la chambre, je pris une grande inspiration avant de rentrer. Louis et ma mère ne se doutaient de rien. Je me couchai dans mon lit et prétextai un gros coup de fatigue. Je me tournai et m'endormis pour oublier ce qu'il venait de se passer.

Quelques heures plus tard, je fus réveillée par des pleurs.

Je me tournai, très intriguée par ces bruits étranges et découvris ma mère en sanglot.

— Qu'est-ce que tu as, maman ?

— Je...

Louis l'interrompue et continua à sa place.

— On est au courant.

Je me tus, ne sachant pas quoi dire.

— Pourquoi n'as-tu rien dit ?

— J'avais honte.

— Tu n'as pas à avoir honte, ce n'est pas ta faute !

Je me tournai et mis fin à la conversation.

J'entendis le lit de mon frère grincer et de gros bras vinrent m'entourer.

Il me serrait contre lui, pendant que je fixais ma mère. Elle me regardait avec un regard hautain, puis imita un vomissement.

J'essayai de me dire qu'elle ne le pensait pas, mais mon subconscient me dictait le contraire.

Son comportement était ridicule.

Louis me serra encore dans ses bras et cette foiss je ne supportai plus le comportement de ma mère.
Elle était complètement hypocrite.

— Tu crois vraiment que faire ton imitation du vomissement à chaque fois que Louis m'embrasse ou qu'il a une petite affection envers moi changera quelque chose ?

— Quoi ? s'étonna Louis, baignant dans l'incompréhension.

Ma mère prit son air innocent et me regarda comme si elle n'avait rien fait du tout.

— Sans arrêt, dès que Louis tourne le dos tu en profites pour me montrer ton dégoût sur notre couple, le dégoût de ce que je suis devenue à présent. Mais je m'en tape, putain !

— C'est vrai, maman ? l'interrogea Louis, dans le doute.

— Quoi ? Mais non voyons, ne la crois pas, elle raconte n'importe quoi !

— Tu es pathétique. Et sache que tu ne l'emporteras pas au paradis ! Tu crois en Dieu, mais tout ce que tu fais est immoral !

— Ne parle pas de Dieu, ne le mêle surtout pas à ça.

— Pourquoi donc ?

— Tu as sali notre famille, Ava !

— Mais qu'est-ce que tu racontes, maman ? Bon sang, tais-toi !

— C'est à cause d'elle que tu t'es fait enlever ! Et puis, je ne parle même pas du fait qu'elle a donné naissance à un petit démon !

— Un petit démon ? répéta Louis, énervé.

— C'est le fruit du péché. Cet enfant n'aurait jamais dû naître ! Et maintenant, voilà que vous vous aimez. Mais qu'est-ce qui vous prend ? Vous êtes devenus fous ?

— Maman, tu devrais partir, maintenant.

— Tu fais une énorme erreur en la croyant, Louis.

Elle se leva et prit la porte sans oublier de la claquer pour montrer son désarroi.

AvaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant