ʜɪsᴛᴏɪʀᴇ sᴜʀ ɴᴇᴋғᴇᴜ
"Tu verras quand tu seras grand, tu vas apprendre", disent-ils
Expliquez-moi pourquoi l'adolescence ça rend si triste
Louise Moratti x Ken Samaras
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Ken Samaras
Paris, France Novembre 2016
Ma jambe bougeait frénétiquement tandis que je buvais une gorgée du café que venait de m'apporter le serveur. J'allais avoir besoin de bien plus qu'une tasse de cette boisson énergisante pour survivre à cette fin d'après-midi plus que chaotique.
Assis dans ce café depuis plus d'une heure, je fixais la porte d'entrée de ce dernier espérant silencieusement qu'une petite brune du nom de Lou allait passer par cette porte pour s'asseoir face à moi. Touchant la poche de ma parka, je vérifiais encore une fois sur mon téléphone l'heure qu'il était.
Hier j'avais envoyé un message à la brune lui donnant rendez-vous le soir même pour pouvoir mettre les choses à plat avec elle. Sauf que le gros connard que j'étais avait oublié qu'il avait rendez-vous avec le label pour la sortie de mon prochain album et que je ne pouvais pas le décaler. Du coup, j'avais complément zappé le rendez-vous avec Lou et je lui avais posé un lapin.
Je sortais mon téléphone pour la centième fois depuis une heure pour ouvrir l'application messages et regarder celui que j'avais envoyé à Lou.
À Loulou : Lou, je suis vraiment désolé j'avais rendez-vous avec le label je te jure que j'ai pas fait exprès. Le serveur m'a dit que t'étais là hier. S'il te plaît reviens aujourd'hui.
Avec ce message, j'avais tenté le tout pour le tout même si le serveur m'avait clairement fait comprendre qu'hier la brune avait l'air sacrément énervée de se retrouver seule et était partie en claquant la porte derrière elle. En plus, j'avais pris soin de lui donner rendez-vous dans ce café car je savais très bien que la déco très vintage de ce lieu lui avait toujours plu.
Connaissant Loulou, elle devait m'en vouloir à mort mais une part de moi me disait que cette colère était bon signe car ça voulait dire qu'elle tenait forcément à moi. Pour détester quelqu'un il faut l'avoir l'aimé, ne serait-ce qu'un peu. Ça fait sûrement prétentieux de dire ça mais si elle me déteste encore c'est bon signe, ça veut dire qu'elle tient toujours à moi. Et ça, ça me permet d'avoir de l'espoir. Maintenant il fallait juste espérer qu'elle vienne.
Ça c'était une autre histoire.
Passant toute la fin d'après-midi dans ce café, j'avais attendu celle qui me prenait la tête depuis des mois, celle qui avait pris mon cœur sans même s'en rendre compte, celle qui m'avait hanté jour et nuit. Malheureusement pour moi, j'avais beau avoir attendu toute l'après midi, la brune n'avait pas fait son apparition dans ce café parisien. Pourtant, j'avais attendu jusqu'à la fermeture de ce dernier m'accrochant à l'espoir de la voir passer ces portes et la voir me fusiller du regard.
Devant le café, je gardais encore ce foutu espoir une trentaine de minutes. Peut-être qu'elle allait venir juste pour m'engueuler, après tout elle en était capable. D'habitude elle n'arrivait pas à rester fâchée bien longtemps contre les membres du crew et on savait tous qu'elle allait finir par craquer lorsqu'elle affichait ce petit sourire qu'elle essayait de dissimuler par tous les moyens.
