Louise Moratti
Paris, France
Septembre 2014Pendant tout le trajet jusqu'à l'appartement d'un pote à Moh, je me demandais si c'était pas mieux que je me jette sous un camion ou alors que je simule un malaise là, dans la rue. Mais je savais aussi que cet enfoiré m'emmènerait vivante ou morte à cette fête. J'imaginais déjà les pires scénarios dans ma tête. Moh avait de la notoriété, fallait être aveugle ou pas écouter la radio pour pas la savoir. Ses amis aussi avaient de la notoriété. Je les imaginais déjà entrain de me juger parce que je travaillais dans un fast food ou bien alors entrain de dire à Moh que je me servais de lui. Et s'il me foutait dehors à cause des ses amis ? Je secouais la tête pour enlever toutes ses idées de ma tête. Ma grand-mère m'avait toujours traitée de drama queen et de stressée de la vie. Elle n'avait pas tort.
Après plus d'une demie heure de transports et dix minutes de marche, on arrivait dans un quartier sympa de Paris. Ni trop bourge, ni trop mal fréquenté. Mon colocataire tapait le code pour entrer dans l'immeuble puis me guidait jusqu'au dernier étage de l'immeuble. Je restais choquée lorsqu'il ouvrait la porte de l'appartement en se croyant un peu trop chez lui mais bon après tout il devait être très ami avec le propriétaire de l'appartement ou bien c'était comme ça que ça fonctionnait entre eux. Moh passait encore une fois ses bras par dessus mes épaules et me guidait parmi la foule qui était nombreuse à cette soirée. Il n'avait pas fait énormément d'effort vestimentaire pour la fête mais je supposais que c'était le côté rappeur qui voulait ça.
Après avoir esquivé de nombreuses personnes bourrées ou qui dansaient sur notre chemin, on arrivait près d'un canapé placé contre un mur. Il était occupé par quatre garçons qui buvaient en se foutant surement de la gueule de quelqu'un vu qu'ils avaient leur regard planté dans la foule de personnes présentent dans cet appartement. Ils arrêtaient tous leur activité pour planter leur regard sur moi cette fois-ci. Mon colocataire me lâchait pour pouvoir s'approcher d'eux afin de les saluer et j'avais envie de me cacher n'importe où. Ils ne me regardaient pas, ils me fixaient. Et c'était très gênant. Voilà pourquoi je ne sociabilisais pas avec les gens. J'avais peur qu'ils me jugent et qu'ils se foutent de ma gueule. Quelle ironie puisqu'au lycée ceux qui osait le faire je les envoyaient bouler sans prendre de pincette. J'étais plutôt contradictoire comme fille.
Moh : Oh l'équipe, vous allez bien ?
Il checkait tous les mecs sur le canapé et moi je restais plantée devant sans savoir quoi faire.
... : ça va et toi sneaz' ?
... : t'as ramené ta copine ?
Moh : Mais que t'es con Doums, je t'ai dit que j'avais une superbe coloc' et que je la ramenais à ta soirée !
Doums : Mec je suis déjà bourré. Et défoncé. Alors je me rappelle pas vraiment de ce que tu m'as dit par message y'a dix minutes.
Moh : J'ai l'impression de parler à des murs parfois.
VOUS LISEZ
Rêve d'avoir des rêves
Fanfictionʜɪsᴛᴏɪʀᴇ sᴜʀ ɴᴇᴋғᴇᴜ "Tu verras quand tu seras grand, tu vas apprendre", disent-ils Expliquez-moi pourquoi l'adolescence ça rend si triste Louise Moratti x Ken Samaras