Chapitre 13

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Il est une heure et demie de matin quand le bar est enfin vide, c'était épuisant physiquement mais moralement cette soirée m'a fait le plus grand bien. Se sentir utile, dynamique quelbonheur.

—Tu as réussi haut la main ta première soirée Marly, je vous laisse finir le reste, signale Nora en claquant la porte derrière elle. 

Nous voilà Toby et moi seuls, le silence est pesant. Je le hais mentalement d'avoir éteint la musique, un fond sonore aurait été moins gênant pour nous deux.Heureusement, il se retranche dans la minuscule pièce qui sert de bureau pour faire les comptes de la soirée. 

De mon côté je puisse dans mes dernières ressources pour frotter les tables avec une énergie légèrement disproportionné puis ramasse les derniers verres pour les mettre dans le petit lave-vaisselle derrière le bar. Je glisse ma tête dans la petite pièce.

— Excuse-moi de te déranger mais où sont les produits d'entretien pour le sol, les balais enfin tu vois...

Il se lève sans prendre le temps de me faire la discussion et me montre le cagibi ou se trouve tout le nécessaire pour faire le ménage. Après quelques consignes simples et précises il retourne dans son antre en prenant soins de fermé la porte derrière lui cette fois-ci. Le message est clair comme de l'eau de roche. Je pensais que mon travail de la soirée aurait pu l'apaiser mais ce n'est clairement pas le cas. 

J'ai fini d'exécuter ses consignes en une vingtaine de minutes et l'attend comme une plante verte à côté du bar. Il finit par sortir de la pièce et jette un œil dans tous les recoins de la pièce, mais ne trouve aucune raison pour me réprimander.

— Très bien. Maintenant je te ramène chez toi.

Je devrais refuser et appeler Augustin mais je n'ai pas envie qu'il découvre ce que j'ai fait de ma soirée. Toby me tend mon sac et je le suis toujours silencieuse vers la sortie.

En marchant en direction de sa voiture, il sort son paquet de cigarette en glisse une entre ses lèvres et me le secoue sous le nez. Je ne me fais pas prier avant de reprendre une distance de sécurité entre nos deux corps.

Une fois installer dans la voiture son mutisme perdure. Ce n'est que fois garer devant chez moi qu'il lâche.

— Tu as fait du bon boulot, tu peux revenir demain.

Je souris, cela à du couter très chère à son égo de le dire à voix haute. 

— Tu es sûr de pouvoir me supporter ? 

— On verra. 

— C'est un bon début.

Quand je me dirige vers mon entrée, un silence de plomb persiste et je suis étonnée de ne pas entendre le bruit de sa voiture redémarrer. Quand je geste un coup d'œil derrière moi, je le vois m'observer comme une mère déposant son enfant le premier jour d'école, vérifiant que celui-ci trouve bien son chemin. Quel culot ! J'ai vingt-cinq ans, je pense que je suis capable de traverser un carré d'herbe de quelques mètres sans encombre.

Arrivé devant ma porte, je me tourne pour lui faire une grimace voulait dire « oh mais quel miracle j'ai réussi cette épreuve insurmontable » tout en fouillant dans mon sac.

Mon expression qui se voulait cinglante perds en contenance au fur et à mesure que ma main tourne dans mon sac façon Motus à la recherche de mes clés sans jamais les trouver. Bien sûr ! J'avais prévu de rentrer avec tout le monde et avait jugé intelligent d'alléger mon sac... Bravo Marly coup de génie ! 

Je colle mes mains contre la fenêtre qui donne sur notre salon et plisse les yeux à la recherche d'un signe de vie mais la maison est plongée dans le noir.J'hésite entre toquer à la porte en prenant le risque de tous les réveillés ou les appeler uns à uns,priant qu'au moins un des trois n'ait pas son mode avion activé. 

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant