Chapitre 12

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Une fois garée devant le bar, j'allume une cigarette pour retarder au maximum le moment où je vais devoir y entrée. Je tire ma jupe en vinyle et reboutonne un bouton de mon chemisier léopard. C'est une de mes tenues préférées mais uniquement dans ma chambre quand il s'agit de l'assumer en public c'est différent. 

Le stress me fait jouer avec mes différentes bagues doréesà mes doigts, quelle idée d'avoir accepté de venir ce soir et sans Charlotte en plus. 

Au bout de vingt minutes, Ludo vient me chercher et me tends un verre, j'y trempe mes lèvres et un gout de citron vert et de Tequila me rafraichisse immédiatement. Je le remercie sincèrement,Ludo de me connaitre si bien et pour la Margarita.

Une fois la grande porte en bois passé je jette un coup d'œil autour de moi, le bar est rempli et je ne connais personne à l'exception des Gorilles et de Nora à qui je lance un petit sourire. Je ne vois pas Toby ce qui me rassure et permet à mon cœur de calmer sa cadence. 

Je rejoins tout le monde à la table de bois brut et prend place dans un des fauteuils. Les garçons se lancent des joutes verbales et commence à guetter des potentiels filles qui leurs plaisent. Qu'est-ce que je fais là au juste ?

— Salut les gars ! 

Mon sang se glace. Je me tourne et voit Toby qui salut tout le monde avec un grand sourire mais il m'ignore effrontément, compris.

Je me lève et le contourne pour chercher un autre verre. Nora est débordée, la pauvre est toute seule derrière le comptoir malgré le bar bondé. Les regards des garçons sont tous posés sur elle, ils ont l'air transi d'amour en un seul regard, je ne peux réprimer un brin de jalousie pour cette fille. 

Au bout de longues minutes je peux enfin saluer Nora et commander un autre verre. Quand elle pose ma bière sur le comptoir elle me regarde avec bienveillance. 

— La décision de Toby est ridicule, qu'est-ce qu'il peut être borné mais ne t'inquiète pas Marly je ne manque pas de ressource ! Je sourie poliment, je n'en doute pas une seconde mais je lui dis de ne pas insister, hors de question pour moi de travailler avec quelqu'un qui me déteste profondément.

Je me faufile pour rejoindre la table mais ne voit plus les garçons. Super ils ont dû sortir, je m'installe donc seul et sort mon téléphone pour essayer de me donner une contenance. Augustin m'a écrit pour savoir où j'étais, j'hésite à lui mentir mais je me contente d'être vague.

« Dans un bar avec les Gorilles, je m'ennuie ferme ! » 

 « Ne fais pas de bêtises... » 

Depuis notre conversation de la veille je n'arrive pas à me sortir mes millions de questions et de doutes qui me traverse l'esprit. Ais-je fais le bon choix ? Depuis nos retrouvailles je n'ai rien à lui reprocher à part son éternel comportement passif-agressif mais je ne ressens plus la même excitation à être avec lui. Je ne suis pas malheureuse mais les papillons dans mon ventre semblent avoir disparue, est-ce les drames qui m'animais finalement ? C'est ridicule je suis avec le garçon que j'ai toujours aimé et pour une fois on se comporte comme des êtres humains normaux.

Alors que je suis toujours perdue dans mes pensées un garçon, visiblement éméchés, s'assoit en face de moi. Il me baragouine quelques insanités qu'il semble penser flatteuse. Instantanément mal à l'aise, je réponds timidement que c'est gentil mais que je ne suis pas intéressé. Il insiste lourdement, je cherche du regard un des garçons pour me sortir de là mais ne voit personne dans les parages. 

— Aller on va aux toilettes, je vais te montrer ma virilité ! beugle-t-il en se rapprochant de moi.

 Mes yeux s'écarquillent, pour qui se prend-il ? J'ai un mouvement de recul, lorsqu'il tente de m'embrasser. Au même moment, Toby l'attrape à la dernière seconde par le col de son pull pour le pousser gentiment vers la sortie. Toujours sa force tranquille, il a l'air calme mais contrôle la situation. 

Mais j'aurais très bien pu gérer ce type tout seule. Je le dévisage. Il porte un jeans clair brut et un tee-shirt noir, comme d'habitude ses vêtements sont légèrement sur taillée. Il est agaçant à être aussi séduisant. Je profite qu'il accompagne le malheureux pour m'éclipser dans la foule, il est temps que je partediscrètement.

Une fois mes consommations payées je tombe sur tous les Gorilles et Toby adosséscontre le mur du bar. C'est bien ma veine.

— Marly ou tu vas ?

— Je crois que je vais rentrer à la maison.

— Mais qu'est ce qui se passe aujourd'hui ? Je ne t'ai jamais vue si renfermé, commente Tom.

Je sens mon visage rougir gêner, qu'est-ce que je pourrais bien répondre que Toby à remis en doute toute ma personnalité en une seule phrase ? Impossible. Je jette un coup d'œil vers l'intéresser mais il détourne le regard.

— Rien du tout, je vais vous laisser profiter de cette soirée tranquillement.

— Non tu restes ! Ludo me prend dans ses bras et me soulève de dix centimètres, je me débats rapidement car j'ai horreur que l'on me porte.

— Tu as vu il cherche une serveuse, tu pourrais postuler ! N'est-ce pas Toby ? dit Tom en lui donnant un petit coup de coude en souriant.

Ludo me repose à terre juste à temps pour me permettre de savourer la manière dont Toby va réussir à sortir de cette situation. Je le fixe et décide d'être audacieuse pour une fois. 

— Oh oui ça serait une super idée !

Il est désemparé au vu de son silence mais rien ne transparait sur son visage. Je le fixe amuser et observe sa mâchoire se crispé de manière presque imperceptible. Sans le quitter des yeux, jem'approche d'un pas.

— Ah moins que cela tu poses un problème ?

— Non c'est une très bonne idée, tu devrais même faire un essai ce soir, lance-t-il sur un air de défie. 

Je suis prise de court par cette réponse, et blêmit instantanément. Il faudrait que je me dégonfle mais impossible de lui laisser le plaisir de gagner une nouvelle fois. J'attrape le calepin dans sa poche arrière en prenant soins de me coller à lui sous le regard ahuri de Tom. 

Mon masque de confiance s'effondre dès que je leurs tourne le dos mais je reste déterminé à lui montrer de quoi je suis capable. 

Je me dirige vers Nora et lui explique la situation, elle ne semble pas surprise et me donne un tablier que je mets autour de ma taille. Sans prendre le temps de réfléchir au grotesque de la situation je commence à m'activer en salle. Je débarrasse, prend les commandes, envoie les gens au bar pour régler. 

En moins d'une heure j'ai rapidement pris mes marques, les clients sont jeunes et très conciliants en cas d'erreur. Les garçons s'amusent à me voir me débattre avec le monde, un plateau rempli de consommation sur mon avant-bras, mais ils semblent admiratifs quand j'arrive à bon port sans me ramasser. Mon mois entier dans un bistrot à Paris était horrible mais m'a permis d'être formé à affronter ce type de situation. Toby a pu aller donner un coup de main à Nora derrière le bar et j'ai même pu les observer interagir, c'est surprenant leur façon de s'ignorer poliment, il ne se parle pas et ne se jette même pas un regard. Je ne peux m'empêcher de ressentir de la satisfaction, ce mec me rend folle c'est évident...

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant