Il n'y a pas meilleure moment dans la vie que celui d'être encore à moitié endormie, fourrer dans sa couette au chaud avec la merveilleuse sensation que l'on va pouvoir repartir, sans culpabiliser, au doux pays de Morphée.
C'est dans cette bulle de douceur profonde que quelqu'un à l'audace de me secouer de toute ses forces, provoquant une montée de stress, suivie d'une décharge d'adrénaline tétanisante.
J'ouvre les yeux aussi vite que mon corps peu le toléreret me retrouve face à un Toby lui aussi paniqué, les yeux gonflés et ses cheveux épais en l'aircomme s'il venait de se faire électriser. J'essaye de me concentrer sur ce qu'il me dit mais la seule chose que j'entends ce sont mes plaintes intérieurs, mon cœur qui bat à tout rompre et le mal de crâne le plus violent que j'ai pu avoir depuis des années. Je le regarde un peu perplexe pour l'inviter à m'en dire davantage.
— Tes frères sont déjà debout !
Enfin j'arrive à mettre les informations bout à bout et à comprendre ce qu'il le met dans cet état. Je saute de mon lit et attrape les fringues de Toby.
— Passe par là !
Je n'attends pas sa réponse et ouvre ma fenêtre avant d'y jeter ses vêtements. C'est en voyant la colère se dessiner sur son visage que je comprends mon erreur. Dehors il pleut à torrent. Je m'appuie sur le rebord et regarde les habits trempés gisant sur le sol, un mètre plus bas. J'ai donc face à moi un homme en caleçon qui se trouve dans l'incompréhension la plus totale.
— Mais qu'est-ce que tu fous bon dieu de merde ? demande-t-il sidéré, la bouche ouverte et les mains écartés vers le ciel.
— Je suis encore à moitié endormi, la situation m'échappe complètement !
Mon corps est en pilote automatique, et semble avoir oublié pas mal de réflexes utiles sous l'effet de la panique. Comme vérifier la météo avant d'agir.
— Je vais régler ça ! Reste là ! rajoutai-je tel un robot.
Je sors de ma chambre prenant soins de la fermé directement derrière moi. Je marche à pas de souris jusqu'à la salle de bain dans l'espoir de trouver des habits et permettre ainsi à Toby de s'enfuir d'ici, discrètement mais surtout habillé. Alors que je me faufile sur la pointe des pieds j'entends qu'on m'interpelle, ce qui me provoque une énième crise cardiaque.
— Bonjours toi !
Je me retourne vers Ludo mais reste statique comme un renard pris au piège dans les phrases d'une voiture.
— Tu vas bien ? Tu as ...mauvaise mine.
— J'ai la gueule de bois, finis-je pas dire en reprenant un peu mes esprits.
— C'était une sacrée soirée n'est-ce pas ! Tu es rentrée accompagné apparemment ?
— Quoi ? Non !
— J'ai entendu une voix d'homme et Stéphanie aussi ! Hein Stéphanie ?
Je continue mon virage de 30 degrés supplémentaire vers ma gauche et voilà une jeune rouquine minuscule qui me regarde l'air de dire « oui c'est vrai ». Mais qui es-tu ? Elle est ou la solidarité féminine ? J'espère bien que c'est la dernière fois que je la vois celle-ci.
Je vais devoir improviser.
— Hum oui, un gars dont je ne me souviens pas le nom ! Inconnue au bataillon ! Absolument personne ne le connait dans cette maison !
— Vous pouvez arrêter de crier ? supplie Bastien en se trainant hors de sa chambre.
— Salut, dit pleine d'entrain Caroline en lui suivant le pas.
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La loi de la jungle
RomanceContrainte de retourner vivre dans sa garçonnière avec son frère et ses deux meilleurs amis après son échec dans la grande ville. Marly doit à présent affronter les raisons de sa fuite vers Paris, tout en résistant au charme du nouveau copain de la...