Chapitre 34

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— Tu vois que c'était un bon achat ! Les 4,50 euros les mieux investies de ma vie, dis-je en lançant la balle sur la tête de Charlotte qui porte un bandeau ou se trouve des bandes de velcro.  

La balle tape sa tête mais ne s'accroche pas. 

— C'est vrai qu'est-ce qu'on se marre ! Mais on pourrait faire autre chose, comme sortir par exemple ! 

Toute en râlant, elle lance la balle à son tour qui s'agrippe par chance à mon bonnet identique au sien. 

— Boum dans ta tronche ! 

— Tu détestes mes jeux seulement quand tu perds ! 

— J'aime la compétition excuse-moi ! 

— C'est vrai, pourquoi tu aimes ça d'ailleurs ? 

— Hum... je ne sais pas il y a quelques choses d'exaltant à réussir quelques choses de difficile. Quand tout le monde gagne ce n'est pas aussi savoureux ! 

— Gagner implique d'écraser les autres. 

— Ne recommence pas ! Depuis toujours tu te morfonds sur les perdants ! 

— C'est faux ! 

—Tu étais la seule à être triste à la coupe de monde plutôt que d'apprécier la victoire de la France ! 

— Déjà j'ai fêté cette victoire seule à Paris Madame. Je n'avais pas toutes les conditions propices à la joie et l'amusement ! Et Imagine les pauvres Croates, ils ont travaillé si dur pour en arriver là et ils doivent rentrer chez eux bredouille. Imagine la déception, c'est tragique... Ne me dis pas que tu ne trouves pas ça c'est hyper triste ? 

— Tu m'épuises... Tu es bien trop sensible, tu as pitié des gens. C'est exactement pour ça que tu t'es remis avec Augustin, par pitié. 

Je lance ma balle sans tenir compte de sa dernière pique. Enfin celle-ci s'accroche à un des scratchs. Charlotte commence à bougonner avant de se précipiter dans son lancer. 

— Louper looseuse ! m'écriai-je. 

— Ne me cherches pas Marly ou la prochaine fois je t'envoie cette balle à 40km ! 

— Tu crois que je devrais être plus compétitives ? continuai-je pensive, ignorant sa menace. 

— Tu sais parfois la compétition nous pousses dans nos retranchements. 

— Mouais pas convaincue... 

— Ecoute le prochain défi que te proposes la vie tu l'acceptes ! 

— C'est ridicule...— Soit un peu téméraire, moins coincée ! 

— Je ne suis pas coincée, j'aime les choses simples, acquises. Pourquoi se compliqué la vie avec toujours plus de nouveauté et de défis ? 

— Excuse-moi tu es plan plan ! 

— N'importe quoi ! 

— Alors accepte le marché ! 

— Très bien...mais je trouve ça ridicule... 

— Super enfin un peu de fun, on peut clore le sujet ! 

Charlotte me lance la balle avec beaucoup d'intensité mais loupe une nouvelle fois son coup. 

— Merde ! 

— Détends toi un peu c'est un jeu pour les 5-8 ans c'est normal que ce soit dure pour toi ! 

— Hilarant, dit-elle en se levant pour attraper une canette de coca et un paquet de bonbon. 

— Qu'est-ce qui t'arrive, cette envie de sucre tout le temps ! T'es enceinte ? 

— Ne me parle pas de malheur ! 

— Hum je me vois bien marraine ! Même si je ne sais toujours pas qui est le père... 

— N'essaye pas, je ne te dirais rien ! Et si tu veux pouponner demande à Toby de te féconder ! 

— Non merci.Une nouvelle fois, je lance la balle et la touche. 

Elle se lève d'un bon, exaspérer : 

— Marly je suis stresser ! Tu ne comprends pas que j'ai envie de parler ? Arrêtons ce jeu stupide tu veux bien ? 

— Ok...si tu avoues que j'ai gagné... 

Elle me fixe indémontable, avant de craquer : 

— Pff très bien tu as gagné. Maintenant tu m'écoutes me plaindre et tu me fais un câlin. 

— Tu vois c'est facile maintenant que tu as compris que j'étais la meilleure raconte-moi tout ! 

Elle pose sa tête sur mes cuisses, j'attrape une poignée de boucle blonde pour les nattés, histoire d'occuper mes mains. 

— Tu penses que je devrais changer de boite ? Trois ans que je travaille chez Compàtable et toujours aucune évolution... 

— Déjà tu aurais dû te méfier à partir du moment où tu as signé chez les « cons à table » 

— C'est un jeu de mot avec les tableaux d'amortissement linéaire et dégressif, tu ne peux pas comprendre. Mais merci pour ton aide vraiment ! 

— Je plaisante ! Dis-moi plutôt la vraie raison de cette remise en question, je croyais que tu aimais ton boulot ? 

— Olivier a eu une augmentation ! 

— Et ben je n'ai pas eu besoin de gratter longtemps... 

— Tu te rends compte, il est arrivé 1 an après moi dans la boite et il est promu avant moi ! 

— Surtout que c'est un blaireau finit ! 

— Blaireau qui gagne maintenant 600 euros de plus tous les mois ! 

— Tu savais que les blaireaux ont un bon odorat mais une très mauvaise vue ! 

— Tu t'es abonné à la chaine National geographic ou quoi ? 

— J'ai découvert que Netflix proposait des documentaires animaliers n'essaye jamais, je suis complètement accro. Tu vas devoirs écouter mes anecdotes sur toutes les espèces qui composent la planète. 

— J'ai hâte. 

— Le blaireau couche avec Liliane non ? 

— Mmh. Ils ont emménagé ensemble en Décembre. 

— Qu'est-ce qu'elle lui trouve, il a une odeur de poireaux... 

— Mais oui c'est exactement son odeur ! hurle-t-elle en se relevant d'un bon, une natte fixé sur le haut de son crâne. Ça fait des mois que j'essaye de trouver à quoi ça me fait penser ! 

— Pourquoi tu ne demandes pas à ton boss une réévaluation de ton salaire ? Tu ramènes la plupart des clients ! 

— Et s'il me dit non ? 

— Charlotte qu'est-ce que tu me fais là ! Tu es une conquérante et surtout personne ne t'a jamais rien refusé de toute ta vie. 

— M. Laurent me fait flipper... 

— Ne soit pas bête, Promets-moi de lui demander la semaine prochaine ! 

— Ok... Mais a ton tour de me faire une promesse ! 

— J'ai déjà accepter cette bêtise d'accepter les défis que l'a vie m'offrira... 

— Encore autre chose ! Promets-moi de ne jamais m'en vouloir d'accord ? 

— Pourquoi je t'en voudrais, notre amitié est parfaite ! 

— Promets le moi ! 

— D'accord d'accord c'est promis. 

Elle se jette sur moi pour me prendre dans ses bras et voilà nos deux têtes qui se colle entre elles, entrainant un nouveau fous rires et dix minutes à batailler pour nous décrocher. Quand on arrive enfin à se décoller l'une de l'autre on comprend qu'il aurait suffi d'enlever les bandeaux. Nouveaux fous rires.

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant