Chapitre 39

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Il est passé deux heures du matin quand Toby est enfin de retour à l'appartement. Il m'a déjà écrit la bonne nouvelle par message alors j'ai tenue à rester éveiller jusqu'à son retour. Quand il passe le pas de la porte je me jette sur lui pour l'embrasser. 

— Félicitation mon amour, Monsieur l'unique propriétaire de l'Exil ! 

Je sens ses lèvres glisser vers ses pommettes, il sourit. Quand je relâche mon étreinte, j'attends impatiente qu'il me raconte tous les détails de sa soirée mais il reste silencieux. 

— Aller raconte-moi tout ! suis-je obligé d'insister. 

— Tu veux juste entendre que tu avais raison ! 

— Tu crois que je lutte pour ne pas m'endormir depuis deux heures juste pour t'entendre dire que j'avais une fois de plus raison ? Tu es odieux ! Mais c'est vrai alors dis le ! Aller ! 

— Je peux te remercier autrement ... 

Son regard langoureux ne laisse aucune place au doute sur ses intentions. Après avoir passé son sweat au-dessus de sa tête, il rapproche son corps du mien pour me faire basculer sur le canapé. Une fois qu'il a pris place entre mes jambes, il repousse une de mes boucles noires et la glisse derrière mon oreille pour accéder à mon cou, des frissons se diffusent doucement dans tout mon corps. Il continu de m'embrasser en descendant jusqu'à mon ventre et relève doucement son tee-shirt que je porte jusqu'au-dessus de ma poitrine. Il remonte et mordille ma bouche, je ne peux contenir un gémissement. Je le regarde défaire sa ceinture et glisser son jean trop large à ses chevilles. Après ce qui semble une éternité je peux enfin sentir sa peau contre la mienne, le souffle chaud de sa respiration glissant avec lui sur mon corps. Je sens qu'il est impatient mais j'ai envie de jouer avec lui. 

— Sinon on peut aussi manger le gâteau que je t'ai fait pour te féliciter...dis-je en me décalant légèrement comme si j'allais me relever. 

Amuser, il attrape mes hanches pour me réattirer vers lui. 

— J'ai mon propre bar, j'ai remis Augustin à sa place et je vais te faire l'amour, ne gâchons pas tout avec une intoxication alimentaire. 

Et le voilà de nouveau plongé entre mes cuisses. Je ne réalise pas tout de suite ce qu'il vient de me dire, obnubilé par mon plaisir, mais je crois bien avoir entendu le prénom de mon ex. 

— Pourquoi tu me parles d'Augustin ? demandai-je un peu perdue fixant le plafond. 

— Marly, tu veux bien te détendre s'il te plait, respecte mon travail ! 

Je fais rouler mes épaules et ferme les yeux essayant de profiter de l'instant présent. Je me concentre sur sa langue, ses mains, sa barbe piquante mais rien ni fait « Augustin » ne cesse de résonner dans mon esprit. Je me recule pour m'asseoir et remets ma culotte. 

— Qu'est-ce que tu fais ? demande Toby d'un ton plaintif encore à genoux devant moi. 

— Tu viens de dire que tu as remis Augustin à sa place ou je ne sais pas quoi ! 

— Et alors ? 

— Et alors explique toi, qu'est-ce que ça veut dire ? Il s'assoit à côté de moi, soufflant excessivement pour marquer son agacement. 

— Vraiment tu veux une conversation maintenant ... 

— Toby ! 

— C'est rien ! Ton fou furieux d'ex a débarqué au bar et à exiger de te voir, on s'est expliqué et je peux te dire qu'il a compris qu'il ne devait plus jamais chercher à te joindre ! 

Je me lève d'un bond pour lui faire face. 

— Mais qu'est-ce qui t'a pris de parler à ma place ? 

— C'est quoi le problème Marly ? 

— Je suis une adulte, je n'ai pas besoin de toi ! 

— Tu voulais quoi ? Que je lui donne mon adresse et qu'il vienne ici pour s'expliquer et agir comme un connard comme à chaque fois ? 

— Et pourquoi pas ? Tu aurais dû au moins me donner l'occasion de prendre la décision ! 

Il se lève à son tour, me dominant de toute sa taille. Je suis obligé de lever la tête pour continuer de soutenir son regard. 

— Ne soit pas ridicule ! Ce mec a besoin d'un adversaire à sa taille ! 

— C'est censé dire quoi ? Que je suis une victime fragile incapable de se défendre ? 

— Je n'ai pas dit ça ! 

— C'est exactement ce que tu viens de dire ! 

— Je voulais juste qu'il comprenne que je savais ce qu'il t'avait fait et que je ne le laisserais plus jamais te faire du mal ! 

— Je lui avais déjà dit ça ! 

— Oui, et tu as fait une crise de panique dans la foulé ! Ecoute il continue de t'harceler, de venir sur ton lieu de travail, il n'a pas à te mettre dans cette situation ! Je l'ai fait pour toi ! 

Nous crions, comme si le seul moyen de nous donner raison était de parler assez fort pour que nos arguments rentrent dans la tête de l'autre. 

— C'est faux ! Tu l'as fait pour te prouver que tu étais un mec viril prêt à défendre ce qu'il estime être à lui ! 

— Arrête de dire n'importe quoi ! Tu deviens folle alors que j'ai voulu te protéger de ce détraqué !

— Ne me traite pas comme une gamine incapable de gérer ses problèmes ! 

— Alors arrête de te comporter comme telle ! 

Dans un élan de fureur, je me dirige vers la cuisine comme un moyen symbolique de quitter la conversation. Mais Toby refuse cette conclusion et m'emboite le pas. J'attrape mon totebag, accroché à une de ses chaises en bois, que je retourne pour en vider les quelques tiquets de caisses et autres déchets qui y stagnaient. Je file dans la chambre et la salle de bain pour y rassembler le maximum de mes affaires. Je ne sais pas bien ce que je suis en train de faire mais imaginer Toby se l'a joué chevalier servant m'est insupportable. Il savait m'écouter pourquoi a -t-il volé ma parole ? 

— Marly arrête de fuir merde ! On peut discuter putain ! 

— Il n'y a rien à dire ! Tu n'avais pas à faire ce que tu as fait ! 

— Donc quoi tu m'en veux de t'avoir défendu ? 

Je refuse de lui répondre. Il m'attrape par le bras pour m'empêcher de quitter la salle de bain. 

— Lâche moi ! 

Immédiatement, il relâche son emprise et recule de quelques pas. Je fonce attraper ma jupe et y glisse le tee-shirt XL comme je peux, avant d'enfiler mes converses.

—Je suis désolé, ok ? dit-il sans y croire lui-même. 

— Tu dis que tu es désolé mais tu ne comprends pas pourquoi je réagis comme ça ! 

— C'est vrai ! Tu ne veux pas m'expliquer, tu ne veux pas me pardonner, qu'est-ce que tu veux que je fasse ? Que j'aille chez ce con et que je m'excuse de lui avoir dit de plus te frapper car tu es assez grande pour te défendre cette fois ci ? 

Ses mots m'attaquent de plein fouet avec une violence inouïe. Les larmes me montent aux yeux et je n'arrive pas à identifier si c'est par tristesse ou par colère. 

— Excuse-moi Marly ce n'est pas ce que je voulais dire...Je suis vraiment désolé...

Alors que j'ouvre la porte de son appartement, je fouille dans mon sac et jette le double de mes clés sur le comptoir de sa cuisine. 

— Je n'ai pas besoin que tu gagnes mes combats Toby.

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant