Chapitre 28

1.8K 99 12
                                    


— Rappel moi ce que je fais ici ? 

Chacun des mots que je prononce est entrecoupé d'une respiration haletante. 

— Ca fait longtemps qu'on n'avait pas fait une activité tous ensemble. Les sports d'équipe çarapproche. 

J'observe Charlotte tout en continuant de courir, elle me sert un large sourire. Intérieurement je la déteste, mais je fais bonne figure, essayant tant bien que mal d'imité son air ravie qui ne quitte pas son visage depuis le début de l'après-midi. 

Pff bien sûr que sa rapproche quand on a sa condition physique. Elle fait partie de l'élite, celle qui peut se balader ou faire ses courses en portant un legging de yoga et une brassière, tout ça sans perdre son allure évidemment. Pour ma part c'est tout l'inverse, je suis plutôt de l'autre team, celle qui manque de mourir à chaque fois qu'elle grimpe plus de trois étages à pied. Je vous épargne ma tenue aussi ridicule que la scène de moi courant autours d'un terrain de foot.Cela fait à peine trois tours (oui j'ai compté) et je suis déjà arrivé au bout de mes capacitésphysiques. 

Non en fait, je vais vous décrire mon accoutrement en détail pour que vous comprenez l'étendue de l'humiliation que je suis en train de vivre. Je porte un jogging noir que je mettais au lycée pour les cours d'EPS, ce qui équivaut plus ou moins à mes dernières expériences de pratiques sportive. Evidemment, inutile de le préciser ce n'est pas une matière ou j'excellais. Mettre une trentaine d'adolescent complexés et cruels en compétition les uns avec les autres, c'est évidant que rien de bon ne peut en sortir. Pour compléter ma silhouette un gros sweat enfilé sur un tee-shirt XXL et un vieux soutiens gorge emboitant pour éviter à mes seins de bouger dans tousles sens. Cela va sans dire que c'est un échec, ce truc est tellement d'étendue qu'il passera directement à la poubelle si je survie à cet enfer. Et si je ne blesse personne avec ma poitrine qui rebondie de haut en bas depuis un quart d'heure. 

Quand on s'arrête enfin de courir j'enlève mon pull, à bout de souffle. Le choix d'un haut gris était peu judicieux, d'énormes auréoles sont apparues en dessous de mes aisselles. Toute façon au stade ou j'en suis ce n'est pas des traces du sueurs qui me rendront plus repoussante, j'ai atteint ce niveau il y a 2 tours de terrain déjà. Je me laisse tomber en avant, en appuie sur mes cuisses,essayant de reprendre mon souffle. J'hyper ventile, je suis rouge, dégoulinante et pour combler le tout aucun de mes camarades n'a un centième de mon état. 

Je crois entendre trotter derrière moi mais je suis bien trop occupé à cracher mes poumons pour en tenir compte. 

— Ah enfin tu es là, on allait faire les équipes, tu es capitaine, lance Bastien en ma direction. 

— Quoi ? demande-je dubitative, à deux doigts de m'écrouler. 

— Je crois que c'est à moi qu'il s'adresse. 

Toujours accroché à mes genoux, je tourne la tête et voit Toby grand sourire. 

— C'est une blague...marmonne-je. 

Il porte un tee-shirt blanc, un short de foot foncé Nike et bien sur sa casquette. Je crois bien ne l'avoir jamais vue porter du blanc, ça me fait mal de l'admettre mais il est canon. Heureusement mon besoin immédiat d'une grande quantité d'oxygène m'oblige à revenir à ma priorité : respirer. 

— Charlotte tu es la seconde chef d'équipe tu commences. 

Elle n'est même pas essoufflée, pas une goutte de transpiration alors que mes cheveux sont déjà collés à mes tempes grâce au litre d'eau qui vient d'être évacuer par mes pores. Il n'y a vraiment pas de justice. Le regard amusé que me lance Toby m'incite à me tenir droite histoire de garder un minimum la face. 

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant