— Marly bouge-toi on va être à la bourre ! bougonne Tom.
En me réveillant ce matin-là, je n'avais déjà aucune envie de mettre ne serait-ce qu'un orteil hors de chez moi. Alors qu'il est l'heure de partir en direction de l'appartement de Toby la motivation n'y est vraiment pas. Bien sûr, il avait fini par revenir vers moi et s'excuser de son comportement de crétin de l'autre soir mais il n'a pas lâcher le morceau créant un cycle interminable de dispute et de réconciliation. Nous sommes actuellement entrées dans une nouvelle phase d'affrontement diminuant davantage mon enthousiasme pour sa fête.
Comme à chaque fois que je suis en colère contre lui et que nous allons devoir jouer les simples amis en public je décide de mettre une tenue sexy. Après mainte réflexion j'ai décidé qu'un look total noir ferait son petit effet. Je laisse apparaitre mon soutien-gorge en dentelle dans le décolleté d'une chemise vaporeuse que je glisse dans une mini-jupe fendue sur le côté.Pour dire mon niveau de colère je ne me contente pas de mes résilles habituelles mais y ajoutemême des sandales à talons noir dont ma confier la garde Charlotte. Je n'ai pas intérêt à les abimés, la moindre éraflure signerait mon arrêt de mort mais il faut ce qui faut pour énerver son mec.
Bon j'admets que j'ai peut-être sortie le grand jeu à la suite d'une conversation avec Ludo où celui-ci m'expliquait avec grands soins que quelques-unes des ex conquêtes de Toby seraient présente à la soirée. Qui reste en contact avec ses plans cul ?
J'attrape mon sac et l'énorme cadeau préparer par les Gorilles et moi-même pour le mettre dans le coffre. Espérant que ce fourretout de présent lui fasse plaisir, allant d'un tee-shirt de groupe, à une enceinte de musique ou son parfum préférer, nous nous sommes démenés. Pour la touche sentimentale, un album photo souvenir du groupe ou chaque clichés a été sélectionner soigneusement par ma personne, glissant au passage une photo de nous deux.
Les Gorilles me regardent en grande difficulté sans proposer leur aide, je ronchonne et manque de me briser la cheville plusieurs fois sur les vingt mètres qui me sépare du coffre de la voiture. J'hurle en leur direction.
— Vous venez ? Prends mon perfecto Bastien !
Ils arrivent les mains chargées d'alcools et de nourritures dont un gâteau préparer par mes soins railler par mes colocataires.
Alors que l'on attend Charlotte, garé devant chez elle, les garçons font des pronostics sur qui va finir avec qui ce soir, inutile de préciser qu'ils ne prennent pas une seconde pour m'imaginer avec quelqu'un. Quand Charlotte grand sourire nous rejoint enfin je suis prête à affronter cette soirée.
Arrivé devant chez Toby je fonce la première pour m'éviter une seconde fois la corvée du cadeau et me contente d'attraper quelques chips d'une main et le bras de mon frère de l'autre, n'étant toujours pas très à l'aise avec ses chaussures de malheur. A peine la porte du hall franchie des rires et la musique nous parviennent des deux étages au-dessus créant un mélange d'angoisse et d'excitation à faire la fête. J'ai décidé de me la jouer cool ce soir, je suis peut-être immature et jalouse mais pas au point de gâché les trente ans de mon petit ami, s'il l'est encore du moins.
Comme à leurs habitudes les garçons ne sonnent pas et pénètre directement dans l'appartement à la recherche de Toby. Celui- ci est déjà bien entouré et nous semblons être dans le clan des retardataires au vu la quantité d'humains déjà présent ici. Je me glisse discrètement à l'arrière de la file où l'on se suit à la queuleuleu pour l'embrasser et lui souhaiter un joyeux anniversaire. Alors que je le prends dans les bras comme les autres avants moi, j'en profite pourlui murmurer à l'oreille.
— Je suis très contente d'être ici ce soir, nous allons te faire passer une merveilleuse soirée.
Et termine en lui déposant un baiser à la commissure de ses lèvres, assez proche pour sentir la douceur de ses lèvres et le piquant de sa barbe de trois jours. Alors que je m'apprête à m'éloigner de lui, il maintient sa main derrière mon dos.
— J'ai déjà envie de tous les foutres dehors et de m'occuper de toi sur cette table ! chuchote-t-il à son tour avant de relâcher son étreinte et continuer sa discussion avec le reste du groupe.
Il me laisse les joues colorées de rouge tel une jeune vierge à qui l'on vient de dire des obscénitésmais soulagé que lui comme moi avons hissé le drapeau blanc pour ce soir. Alors que je rejoins l'extrémité de la fameuse table, j'y retrouve Charlotte s'attelant à servir des verres. Ma meilleure amie est affublée d'une robe noire très moulante et de ses fameux escarpins rouge vif, ne laissant aucun des invités indifférents. Les garçons sont émerveillés et les femmes jalouse mais elle ne semble même plus portée attention aux regards qui l'entourent. Elle reste concentrée sur ses deux verres en prenant soins de les remplir suffisamment, sans renversés la moindre goutte d'alcool. Quand elle croise mon regard, elle attrape directement les deux gobelets et s'empresse de m'en donner un. C'est ça la réelle amitié, servir d'avance à boire pour sa meilleure amie avant qu'elle n'ait le temps de demander quoi que ce soit.
Alors que la fête bat son plein, je constate qu'il faut environ deux heures et beaucoup d'alcoolpour que les groupes se dispersent provoquant un petit mélange incroyablement efficace pour l'ambiance. On voit même apparaitre une piste de danse clandestine dans un coin de l'appartement et le volume sonore de chacun ne cesse d'augmenter proportionnellement à l'amplitude de leurs mouvements. Moi-même, je sens le crémant me monter au cerveau me rendant plus détendu qu'à mon arrivée.
Malheureusement l'ivresse décuple aussi ma jalousie et malgré une multitude d'auto supplications, je ne peux m'empêcher de jeter des regards du coin de l'œil en direction de Toby.Toutes les filles ici sont sublimes et je me lance dans le jeu malsain de deviner lesquelles sont passés dans son lit, surement toute d'ailleurs. Je me sens immédiatement ridicule, je ne trompe personne dans cette tenue et surtout pas à côté de ses gazelles, grandes, fines, sourires Colgate. Je crois que c'est leurs attitudes qui me font complexer le plus, elles sont si sûres d'elle, féminine et gracieuse...
Toby s'esclaffe lâchant de grands éclats de rire que je ne lui connaissais pas.Curieuse et légèrement irrité je m'incruste l'air de rien dans le petit cercle. Toby raconte une histoire que je ne comprends pas bien, mais tous semblent l'écouter avec une grande concentration avant d'éclater de rire en cœur. Alors que le petit groupe se disperse, Toby passe sa main sur mes épaules, ses yeux sont plus vitreux que tout à l'heure, et il parle si prêt de mon visage que je sens les effluves de l'alcool qu'il a ingurgité.
— Marly, j'ai envie de t'embrasser maintenant, balbutie-il.
— Hé ben j'en connais un qui a bien bu ! C'est la première fois que je te vois ivre !
— Je ne suis pas saoul, peine-t-il à dire. Regarde !
Il est excité comme un enfant pendant qu'il tire sur son jean laissant apparaitre des chaussettes hippopotame. Je ne peux réprimer un immense sourire, il avait donc gardé le cadeau que je lui avais fait pour m'excusez après l'incident avec Augustin.
— Je savais que tu allais les adorer !
Il n'écoute déjà plus ce que je dis et pars en direction de la table pour se ravitailler. Je l'observe, je vois bien qu'en une demi seconde une idée de génie semble lui passé devant les yeux. J'ai bien analysé le personnage car il finit par hurler les bras lever vers le ciel.
— On va en boite !
Dans son enthousiasme, il renverse la moitié de son verre sur sa chemise le rendant légèrementridicule mais surtout attachant. Bien sûr sous cette annonce, mes yeux roulent instantanément en direction du plafond contrairement au reste de l'assemblée qui exprime sa joie dans un mélange de crie et de chant d'enthousiasme. Charlotte quitte mon frère des yeux une seconde pour me lancer un regard compatissant avant de reprendre sa conversation avec lui. Pour diriger la nouvelle je finis mon verre d'une traite et attrape une bouteille pour le chemin. Vu l'état de chaque personne dans cette pièce je ne peux dire qu'une chose : Advienne que pourra.
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La loi de la jungle
RomansaContrainte de retourner vivre dans sa garçonnière avec son frère et ses deux meilleurs amis après son échec dans la grande ville. Marly doit à présent affronter les raisons de sa fuite vers Paris, tout en résistant au charme du nouveau copain de la...