Chapitre 8

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Une fois dans le Uber, Augustin parait plus détendu et s'endort sur mon épaule pour le reste du trajet. J'en profite pour essayer de reprendre mes esprits et pour me calmer. J'écris rapidement un texto à Toby pour lui dire que je vais bien, et le remercie une nouvelle fois. J'ignore ceux de Charlotte et des autres qui m'harcèle pour savoir où je suis et si je vais bien.

Une fois arrivé devant l'immeuble d'Augustin, je le réveil doucement et fais le tour de la voiture pour lui ouvrir la portière. Je dois l'aider à sortir car il en est incapable tout seul, le chauffeur me lance un regard que j'interprète comme un « bon courage ».

Je suis obligé de chercher moi-même les clés de son appartement dans les poches de son jeans. Il sourit. Moi cette situation ne me fait pas rire du tout. Une fois de plus je suis passé pour une sombre idiote à cause de lui. 

Une fois arrivée à l'intérieur je l'emmène directement sur son lit tant bien que mal et l'aide à se coucher et lui enlève ses chaussures. Il marmonne. 

— J'aime quand tu prends soins de moi. 

—Moi je déteste la manière dont tu me traites. 

Mais il s'effondre dans un sommeil profond alors qu'il n'est même pas dix-huit heures. Je ne sais pas ce que j'espérais comme si la discussion était possible avec lui. Je décide d'aller m'assoir dans l'immense salon. 

Quand je regarde autour de moi la pièce a très peu changé, la décoration est dans un style scandinave et tout est parfaitement ranger, aseptisé. J'allume la télévision dans l'espoir que le temps passe plus vite, en vain. 

Quelques heures après avoir couché Augustin, j'entends du bruit qui provient de la chambre à coucher. Je me dirige immédiatement vers celle-ci et constate qu'il s'est vomi dessus. Le garçon propre sur lui est méconnaissable. Je retiens mon dégout et l'aide à se diriger vers la salle de bain. Une fois qu'il est installé devant les toilettes, je lui retire sa chemise souillée pour frotter au maximum la tâche et je file changer les draps de son lit sans un mot. 

Quand je reviens près de lui sa tête est encore au-dessus de la cuvette à payer ses excès. 

— Je suis désolé, je sais que tu hais la personne que je suis quand je suis bourrée. 

C'est peu de le dire. Je m'accroupie à côté de lui et lui passe la main dans les cheveux. Il n'est plus du tout effrayant, juste immensément triste. 

— Pourquoi tu te comportes comme ça Augustin. Tu me hurles dessus et après tu me supplies de rester avec toi.Il se tourne vers moi avec son regard de chien battue. 

— Je ne sais pas...je crois que je t'aime de manière trop intense. 

Ça ne sert à rien de lui faire des reproches maintenant. Au bout d'une heure, il a rendu ses troisderniers repas et je peux l'emmener se recoucher dans son lit propre. Je le borde et file dans la cuisine lui préparer un plat de pâte pour son réveil, poser des dolipranes et de l'eau sur l'îlot central. 

Je peux enfin appeler à la maison. Tom décroche. 

— Marly t'est où ? Toby est revenu sans toi et il ne veut rien me dire. 

— J'aide un ami ne t'inquiète pas mais je ne rentre pas à la maison ce soir. 

— Ok, mais la prochaine fois explique les choses, je me suis inquiété.

— Promis, je suis désolé de t'avoir fait peur. 

Cela ne me manquait pas de mentir à mon frère. 

Je prends une douche et emprunte un tee-shirt propre à Augustin. Je regarde sous l'évier de la salle de bain et je vois plusieurs brosses à dent encore emballer. Je sais très bien au fond de moique c'est un stock pour ses conquêtes de soirée qu'il ramène chez lui, et cette réalité me serre lecœur. Allonger dans le canapé je repense à nous, notre histoire chaotique, les bas mais aussi les hauts qui sont censés nous rendre plus fort, quand je suis avec lui et que je ressens tout cette amour je me dis qu'il y a forcément quelque chose à sauver de notre histoire. 

Après avoir regardé trois épisodes de Faites entrer l'accusé je finis par m'endormir toute habillersur le canapé. 

 * 

Je suis réveillé par Augustin qui s'assoie prêt de moi, il n'a qu'une serviette autour de la taille. La douche a dû lui faire du bien il a l'air d'un homme nouveau si on oublie l'hématome violinequi s'est formé pendant la nuit autour de son œil.

Je me mets sur le dos et me frotte les yeux, j'ai passé une nuit terrible. Il prend mes jambes et les pauses délicatement sur ses genoux. Je m'appuie sur mes coudes avec un regard interrogatif.

— Merci pour hier, j'ai vraiment merdé.

— Effectivement.

Je me relève pour m'asseoir à côté de lui et attrape un bonbon dans le saladier devant moi. Si on doit s'expliquer j'aimerais avoir une haleine à peu près fraiche. Après l'avoir avalé je prends une grande respiration et prend la parole. 

— Ca ne peut pas continuer comme ça, je ne peux plus supporter que tu agisses comme ça avec moi.

— Je sais...Je suis un idiot, tu ne mérites pas que je te traite de cette manière. Je t'aime, cette année sans toi a été un enfer...

—Pas selon ton Instagram, tu semblais bien occupé. 

Je suis sèche mais le voir entouré de toutes ses filles sublimes m'a brisé le cœur et je sais qu'ils ne faisaient pas que discuter pendant leur soirée. 

— Elles n'étaient pas toi, j'ai essayé de combler ton absence. Tu ne répondais plus à mes appels ni à mes messages... 

— J'avais besoin de prendre mes distances après le dernier incident... 

Il baisse la tête, visiblement mort de honte. Mais j'ai besoin d'en parler avec lui car je garde ça pour moi depuis bien trop longtemps. 

— J'ai été le pire des connards, je me suis détesté pendant des mois mais c'est fini je ne veux plus te perdre, plus jamais. J'aimerais pouvoir me faire pardonnée, je suis prêt à tout. 

Mon esprit s'égare, je ne sais plus quoi penser. 

— Ce n'est pas si facile Augustin, hier encore tu étais plein de colère, comment je pourrais croire que tu as vraiment changer ? 

— Parce que je veux changer pour toi. Je veux être meilleur personne et je sais qu'avec toi à mes côtés c'est possible. 

Je ne sais pas quoi répondre. Je devrais fuir au plus vite et écouter ce mauvais présentiment que j'ai au fond de moi mais une autre partie de moi lutte pour rester près de lui. 

—Et si tu me laissais une dernière chance ? Je te promets que je serais le petit ami parfait. 

Je sourie. 

— Je n'en demande pas autant, juste que tu me respectes, c'est mon seul souhait. 

Est-ce que j'envisage réellement de me remettre avec lui ? Il a été violent, il m'a trompé, m'a harcelé puis ignorer et rejeter. Mais j'ai eu beau faire ce qui était en mon pouvoir pour l'oublier même déménager à 500km et c'est au-dessus de mes forces, je suis attiré de manière incompréhensible par cet homme. Il doit comprendre que je doute car il se penche vers moi pour m'embrasser. Le temps s'arrête. Je le repousse et me mordille l'intérieur de ma lèvre. Il attrape mon visage entre ses mains et frotte doucement son pouce contre ma joue en me regardant droit dans les yeux. Mon corps entier est en suspens, j'en ai le souffle coupé. 

— Ose me dire que tu ne ressens pas la même chose que moi ? 

Je n'ai pas le temps de répondre qu'il m'embrasse une nouvelle fois plus passionnément faisant s'envoler mes dernières incertitudes. Je sais immédiatement que je fais la plus grosse erreur de ma vie, qu'il ne mérite pas mon amour mais à ce moment-là plus rien ne compte plus au monde que nous deux...

La loi de la jungleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant