Chapitre 2: Fuite

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Putain ce mal de crâne!!!!!

Ouvrir les yeux est un challenge ce matin. J'ai tellement mal, que je pense que je vais pleurer. Je soupire, puis retire doucement le bras posé sur ma taille, et m'extirpe du lit. Il me faut un cachet...ou peut être une clope. Je vais faire les deux. J'avale un cachet, puis allume une clope, émergeant difficilement. Je n'ai qu'un vague souvenir d'hier soir pour tout dire, sauf en ce qui concerne le meurtre auquel j'ai assistée. En ce qui concerne ça, mon cerveau semble l'avoir gravé au fer rouge, et même l'alcool n'a pas réussit à en venir à bout. Je passe une main dans mes cheveux, histoire de mettre en arrière les quelques mèches rebelles qui me tombent dans les yeux, puis je soupire. Je pars prendre une douche, puis m'habille. Je dois appeler Dani, puis me casser. Ce ne serait pas la première fois, donc rien qui ne change mon quotidien. J'enfile mes talons, puis un soupir me sors de mes pensées. 

Merde. 

Le barman se redresse, un grand sourire aux lèvres, tandis que je finis de me préparer. J'ai failli oublier ce léger détail...

- Tu comptais partir comme une voleuse...., me fit-il d'une voix ensommeillée. 

Oui, perspicace Sherlock. 

Je lui sourit, tandis qu'il se lève pour venir mettre ses mains sur ma taille. Je le regarde droit dans les yeux, tandis qu'il vient déposer un léger baiser sur mes lèvres. 

- Je peux avoir ton prénom, me chuchote-t-il dans l'oreille. 

Le moment le plus difficile, pour eux. 

- Je pense pas qu'on se revoit, fis-je doucement, donc ce n'est pas nécessaire. 

Il se recule légèrement. Allez, maintenant je me casse avant de l'entendre me faire le discours du mec qui pensait pas que j'étais ce style de nana. Que je me respecte pas et tout le tralala du mec blessé dans son ego parce qu'il croyait qu'il dominait la situation, alors que depuis le début c'était le contraire. 

- Ecoute, t'a été un super coup, mais ça s'arrête là, fis-je calmement en récupérant mon sac. 

Faut que je revois mon tact bordel. 

Il acquiesce en silence, mais il m'attendrit avec sa mine de chiot battu, je soupire puis vient lui donner un dernier baiser. Je lui sourit, puis quitte la chambre sans me retourner. Je dois encore appeler Daniel, puis direction l'Australie. Je soupire en tombant sur la messagerie de mon ami, alors je décide de lui laisser un message. 

" Coucou p'tit con, juste pour te dire que je vais disparaître quelques temps, rien d'inquiétant comme d'hab, j'ai eu ma dose d'humain. Je me barre quelques temps, fais gaffe à toi, bisous" 

J'inspire un bon coup, puis prend ma valise. Je n'ai le temps le temps que de faire quelques pas, mon téléphone sonne. Daniel. Je décroche, en reprenant ma route. 

- Tu - 

- Viens chez moi, me coupe t-il presque paniqué. 

Je réfléchis pas, et court chez lui. 20 min de taxi sépare mon hôtel de son appart. Je suis là en 15 min, et un bon pourboire pour le conducteur. Je m'empresse de monter les marches, puis entre rapidement dans le petit appartement, où mon meilleur ami m'attend assis sur le canapé, fixant la porte. Je me fige, cherchant la source de sa panique, mais rien. 

- Daniel pourquoi- 

- Ta gueule, me coupe t-il, pourquoi tu te barres ? 

- T'es sérieux, tu m'a fait venir pour - 

Il se relève aussitôt, puis se place devant moi. 

- Ayana, réponds. 

Je déglutis, puis fond en larmes avant d'aller me réfugier dans ses bras. Daniel est le seul être humain à qui j'accepte de montrer mes faiblesses. Il sait tout de moi, comme moi, tout de lui. Il m'a connu dans mes pires moments,dans mes pires heures, et pourtant il est resté. Il sait que je navigue sur deux flots, par toujours recommandables, mais il ne s'éloigne pas pour autant, et je lui en suis si reconnaissante. Il n'y qu'avec lui que je me permets d'être réellement moi, les autres n'ont le droit qu'à une version très froide et sûre de ma personne. Je me laisse aller quelques instants, puis me ressaisis. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant