Mon âme, mon cœur, mon être tout entier n'est que néant. Je me suis levée ce matin, et si les premières minutes je me sentais bien, le fait que mon esprit revienne à la réalité m'a refaite sombrer. J'ai pleurée, encore, sous la douche. Je ne me suis pas maquillée, sachant que mes sanglots ne tarderaient pas à remonter à la moindre pensée. Je pensait avoir toucher le fond, mais j'y suis définitivement maintenant.
- Je suis désolée, j'ai jamais voulu ça, fis-je avec ma voix brisée par les pleurs, je t'aime. Tu as été tellement de choses pour moi, je ne sais pas comment je vais faire sans toi....
Je me sers un café, triste de me rendre compte que je n'entendrais plus jamais sa voix. Je lui parle, depuis cette nuit. Je sais que je passe pour une folle à parler seule, mais je me conforte à lui parler comme si allait débarquer par la porte, en hurlant " je t'ai eu pétasse". Ma gorge se noue, tandis que mon cœur pleure. Je n'arrive plus à pleurer, je n'ai plus de larmes pour ça. Le chagrin est intense, me noyant. J'ai été seule, durant toute la journée. Lorcan est sorti avant que je ne me lève et n'est pas revenu. Le silence de la suite est une torture, mais sortir dehors m'est inconcevable.
Alors que je m'affale sur le sofa, la porte s'ouvre sur Lorcan et Leif. Je fusille l'italien, alors que je reste surprise de voir Leif. Il me rappelle tellement Dani. Ses yeux tombent sur moi, et je fond dans ses bras, en larmes. Leif m'encercle de ses bras, alors que je sanglote violemment.
- Je suis désolé, me chuchote Leif, vraiment désolé.
J'acquiesce en me reculant, Lorcan lui s'avance en me tendant sa main. Je la regarde sans la prendre, pas sûre de vouloir savoir la suite.
- Viens, me fit l'italien.
Leif prend ma main, pour la mettre dans celle de Lorcan, qui s'empresse de refermer la sienne. Prisonnière de lui, je le laisse me mener jusqu'à la voiture, sans prendre le temps de demander où il m'emmène. Il place un bandeau sur mes yeux, tout mes sens se mettent en alerte, alors que son souffle se fait plus lourd contre mon cou.
- J'espère que j'aurais l'occasion de refaire ça, me chuchote-t-il.
Je déglutis, mon esprit me laissant imaginer ce qu'il pourrait me faire. La voiture démarre, puis s'arrête au bout de quelques minutes. La main de Lorcan vient prendre la mienne, puis l'autre se place sur ma taille. Il se place derrière moi, puis me fait avancer, sans jamais enlever le bandeau.
- Lorcan, où on-
- Tu verras, fais moi confiance, me susurre-t-il.
On s'arrête au bout de quelques minutes, puis il me retire lentement le bandeau, me permettant de me réadapter à la lumière du jour. Nous nous trouvons dans un cimetière, et alors que je vais pour lui demander de me ramener, mes yeux tombent sur une pierre, et mon cœur finit de brûler.
- J'ai eu du mal à trouver, mais j'ai fait de mon mieux, me fait calmement l'italien.
J'inspire profondément, puis m'avance. J'essaie de ne pas pleurer, mais l'envie est trop forte, et la bataille déjà perdue d'avance. Je voudrais pouvoir mettre des mots sur ma peine, mais rien ne me vient, tandis que mes yeux reste rivés sur cette pierre tombale.
" Ci-gît Daniel Ambrossi,
Un frère, un fils et un ami important.
Liés à jamais."
Je pleure, silencieusement, comme si je me refusait de croire à sa mort. Je m'accroupi, face à la pierre, mais n'arrive pas à la toucher. C'est trop. Je n'y arriverais pas sans lui.
- Je te laisse un peu de temps, me fis Lorcan avant de s'éloigner.
Je reste silencieuse un moment, perdu dans ma peine.
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Lueur et pénombre
Action" Sois mon humanité, je serais ton bourreau" La vie est une belle chienne putain. Ayana n'en avait fait que trop les frais durant sa vie, mais elle savait désormais tirer avantage de chaque situation. Certains la disais manipulatrice, d'autres ma...