Chapitre 12 : Pacte avec le diable

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Je ne suis pas du genre a être troublée si facilement par les hommes, mais mon cœur peine à reprendre des événements d'hier soir. Il ne s'est rien passé, et pourtant je n'en reste pas moins déconnectée du reste. Je pense que ce qui m'a le plus troublée, c'est son hésitation. J'ai posée la question, seulement dans l'optique qu'il soit piquée dans sa fierté et qu'il me relâche. Au lieu de ça, il a hésité. Comme si mon ultimatum était sérieux pour lui. Je n'arrive pas à me dire que ce que j'ai aperçu était réel. 

J'entre dans la cuisine sans vraiment savoir ce que je viens y faire. Je finis par me diriger monotonement vers la cafetière, dans l'optique de me réveiller grâce à la boisson de mon cœur : le café. Je souffle sur le haut de la tasse, mais manque de la faire tomber lorsque je me retrouve face à Lorcan. Lui aussi avec une tasse, son regard transperce la fumée de la boisson pour me trouver. Mon envie de disparaître se fait grand, tandis que je m'assois à l'opposé de lui, sans pour autant qu'il me lâche du regard. Je me fais violence pour ne pas le regarder, et me concentre plutôt sur mon café. Je l'entends se lever, puis sa silhouette se dessine, pour venir se placer en face de moi. Je redresse le regard, pour le regarder s'asseoir sur la chaise en face de moi, son café avec lui. Il me fixe longuement, puis soupire. 

- Faut qu'on se fasse confiance, souffle-t-il. 

Je ne réagis pas, continuant de faire tourner ma tasse dans ma main. Je me laisse glisser légèrement, puis plante mon regard dans le sien. 

- T'a l'air d'y tenir à ta putain de confiance, lui chuchotais-je. 

Il se raidit, mais reste froid de toutes réactions, ce qui je l'avoue, m'amuse intérieurement. 

- C'est la chose la plus vraie, finit-il par me dire. 

Je pousse un petit soupir dédaigneux, puis arque un sourcil. 

- Si tu crois ça, alors tu es stupide, fis-je en posant ma tasse, c'est la chose la plus bancale dans l'esprit humain. 

- Pas chez moi, se contente-t-il de me dire. 

J'hausse les sourcils, puis soupire. 

- Tu as déjà vécu de la trahison je suppose, fis-je en finissant ma tasse, tu sais le niveau de médiocrité que peut atteindre l'être humain lorsqu'on lui confie de la confiance et qu'il s'en sert pour détruire la personne... 

Je me lève nonchalamment, puis pose ma tasse dans l'évier. Je me tourne pour lui faire face, lui semble essayer de me sonder de son sombre regard. 

- Ma confiance ne te dira rien, fis-je en souriant, ni mes secrets, ni mes faiblesses et encore moins les raisons de mes meurtres. 

Il affiche un sourire en coin, puis boit une gorgée de son café. Je tiens à être claire. Avoir ma confiance, ne veux pas dire avoir la clé de mon esprit, loin de là. Je n'accorde jamais vraiment ma confiance, pour ne pas être déçue, ni même prise de court par une possible trahison. Il semble tenir à ce que l'on se fasse confiance, mais moi je vois plus là une anguille sous roche. Personne ne voudrais donner sa confiance si facilement à quelqu'un. Encore moins lorsqu'on rêve de s'en débarrasser, à part si on veut lui bander les yeux, pour mieux la jeter dans le ravin. Je me méfie de Lorcan , il est comme le serpent de son tatouage. Magnifique, mais venimeux. Je ne veux pas me risquer de m'approcher, pour être empoisonnée sans que je ne puisse rien y faire. Je ne suis pas docile et encore moins débutante en matière de couteau dans le dos. Je ne sais que trop bien que la confiance est un poison que l'on s'afflige à soi-même pour se rassurer. 

- J'aimerais être prévenu lorsqu'il te viens des envies meurtrières, fit-il en se levant. 

Je ne bouge pas, tandis qu'il rejoins l'évier pour y poser à son tour sa tasse. Il me surplombe alors de toute sa hauteur, et son souffle balaie mon visage. Je soutiens son regard, alors qu'il affiche un sourire en coin. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant