Chapitre 32 : Chaotique apparetenance

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On se regarde en chien de faïence, attendant de savoir lequel de nous deux, frappera le premier. Sauf que sa tentative de faire mal échoue, et que je me lasse de voir qu'il est incapable de me dire ce qu'il a, sans cracher son venin. 

- Bien je te propose quelque chose, fis-je blasé, chacun de nous pose une question à l'autre, et l'autre dois s'efforcer d'y répondre. 

Mauvaise idée, mais je n'en vois pas d'autres. Je veux savoir ce qu'il a, et lui semble vouloir savoir mes faiblesses les plus sombres. Je n'aime pas l'idée de donner l'arme à mon bourreau, mais si on le fait, j'aurais également l'arme pour le tuer. On pourra causer la perte de l'autre, ou alors, sauver l'autre. 

- Si on veut pas y répondre, on aura juste à b-

- Retirer un vêtements, me coupe-t-il. 

Je reste muette, quelque peu ahurie. Je finis par acquiescer, puis prend une grande inspiration. Quelque soit l'issue de ce face à face, on finira nu face à l'autre... 

- Est ce que tu as confiance en moi ? me demande-t-il froidement. 

Bordel, douloureux dès le départ. 

- Oui...., fis-je difficilement. 

Je peux pas le nier, malgré toute la merde que j'ai endurée par sa faute, c'est vers lui que mes pensées sont partis quand j'étais le plus en danger. Je n'ai pas douté qu'il m'aiderait. Il me regarde doucement, tandis que je détourne le regard. 

- Tu me hais ? demandais-je sans détour. 

Il se crispe, puis se lève pour retirer le bandeau qu'il portait jusqu'alors dans ses cheveux. J'arque un sourcil, le regardant faire. 

- Pourquoi Vitolo tiens tant à te garder? fit-il. 

Je me lève et retire aussitôt le peignoir que j'avais. Je refuse de m'engager sur ce terrain là, je suis pas prête. Il souffle doucement, puis acquiesce. 

- Est ce que j'ai fait quelque chose de mal aujourd'hui ? demandais-je. 

- Non, fit-il. 

J'acquiesce. Donc il n'a aucune raison d'être ainsi. 

- C'est qui Chri' pour toi ? me demande-t-il froidement. 

La question me surprends, mais je la comprends. 

- Il est le premier homme qui m'a respecté, il est mon premier ex aussi, fis-je doucement. 

La réponse ne semble pas lui plaire, mais elle est sincère. Chri' m'a aidé, du mieux qu'il a pu, mais il a fait énormément pour moi. C'est pour ça qu'entre nous c'est ainsi, parce qu'on est liés, trop fortement, pour faire un trait sur l'autre si radicalement. 

- Est ce que tu savais ce que faisais Vitolo ....? demandais-je froidement. 

Cette question ne me quitte pas. Il dit le connaître, mais je n'ai jamais su depuis quand. 

- Non je ne savais pas, je ne le connais que depuis qu'il est dans les assassinats, souffle Lorcan difficilement. 

J'acquiesce sèchement, mais j'ai enfin ma réponse. 

- Quesqu'il t'a fait ? souffle Lorcan. 

Je vais pour me lever, mais il se lève aussitôt, le regard crachant tout la haine qu'il enfouit. 

- Bordel Ayana, c'est une question simple ! s'énerve-t-il. 

- Absolument pas, alors ne fais pas comme si tu étais dans ma tête, crachais-je. 

Il se mit à faire les cents pas, comme un lion en cage. 

- C'est impossible, bordel je te demande juste ça ! souffle-t-il. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant