- Est ce que tu m'en veux toujours ? Susurre-t-il.
Je respire profondément, confuse de sa question. Pourquoi il me demande ça ? Il se préoccupe vraiment de la réponse ? Je me recule, légèrement gênée de notre promiscuité, puis acquiesce calmement.
- Oui Lorcan, soufflais-je.
Je ne peux pas pardonner si facilement. J'ai trop perdue pour avoir le pardon facile cette fois-ci. Il me faut du temps, et de l'espace, choses que je n'ai pas avec lui. Je me sens si vide, si triste, que rien n'a de sens dans ma vision que j'ai. Je ne vois rien positivement, et cela n'aide pas à souffler, prendre quelques minutes et accepter son attention. Je vois bien qu'il essaie, mais j'ai mal. Trop mal. Je lâche son regard, puis me recule un peu plus. Je veux mettre de la distance entre nous, je veux pouvoir savoir où j'en suis avec lui. Il m'a bien poignardé dans le dos, et sa gentillesse me trouble plus que je ne voudrais bien me l'admettre. Je ne sais pas si mon attirance pour lui est saine, ou si c'est juste parce que maintenant je sais qu'il fait des merveilles avec sa langue.
Je le contourne, puis part m'enfermer dans ma chambre. Je prends soin de bien fermer à clef, puis part me faire couler un bain. Alors que j'essaie de faire le vide dans ma tête, sa voix résonne.
Est ce que tu m'en veux toujours ?
J'inspire profondément, essayant de faire taire toutes ces questions qui me parcourent. J'aimerais vraiment croire qu'il est sincère, qu'il se préoccupe de notre entente, mais quelque chose pour moi, sonne faux. J'arrive plus à entrevoir de la confiance. Pour moi, il tente toujours de se jouer de moi, mais seulement plus sournoisement encore. La dernière fois, c'était en me faisant croire qu'il me désirait, et j'ai été assez conne pour croire que c'était vrai.
Je me laisse glisser dans la baignoire, jusqu'à submerger entièrement mon visage. Les dernières bulles d'air remontent à la surface, créant un calme dans l'eau, apaisant. Je me concentre sur ce silence, sur la paix que cela me procure. Rien n'existe, plus rien n'importe et surtout je ne réfléchis alors plus du tout. Je voudrais que tout soit simple, que tout ce que j'ai pu vivre ne soit jamais arrivé, que Dani soit toujours là, et que je puisse le prendre dans mes bras. Ce silence me rend mon souffle, comme il me comprime dans ma vérité que je suis maintenant seule, avec personne pour m'aider si je me noie.
L'air me manque, l'espace d'un instant, mais je reste sous l'eau. Le silence, le bruit de l'eau, tout me laisse au fond de la baignoire. Le manque d'air me comprime le crâne, mais je reste encore quelques instants. Soudain, des mains agrippent de part et d'autre de ma taille, puis me tire hors de l'eau. Je tousse lourdement, gardant les yeux clos, le temps de reprendre ma respiration.
Quelque chose de chaud vient m'envelopper, tandis que j'ouvre doucement les yeux, sans réellement comprendre ce qui vient de se passer. Lorcan se tient devant moi, les avant-bras trempés, et le regard noir me fusillant violemment. Je tousse une dernière fois, regardant autour de moi, mais je suis bien dans ma salle de bain. Je repose mon regard sur lui, qui respire fortement, sans me lâcher du regard.
- Quesque tu fous dans ma salle de bain ? fis-je.
- Et toi, tu vas me dire ce que tu foutais là ? me crache-t-il.
Je reste là, sans comprendre où il veut en venir. Il est franchement perché ce type putain.
- Je prenais un bain, crachais-je.
- Tu vas me dire que tu n'allais pas rester au fond ? me crache-t-il.
Je reste interdite, quelques instants, puis comprend où il veut en venir.
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Lueur et pénombre
Action" Sois mon humanité, je serais ton bourreau" La vie est une belle chienne putain. Ayana n'en avait fait que trop les frais durant sa vie, mais elle savait désormais tirer avantage de chaque situation. Certains la disais manipulatrice, d'autres ma...