Rien avance, tout stagne.
Je n'y fais plus attention, je laisse le tout passer. Je regarde le reflet dans le miroir, essayant de ne pas être dégoûtée de ce que j'y vois. Cette robe est magnifique, mais c'est moi que j'ai du mal à trouver belle. La robe moule mon corps, dont je suis si fière d'habitude... Je retiens mes larmes, et finit de me préparer, je ne sais plus où je vais. Lorsque je sors de la chambre, je tombe nez à nez avec l'homme de tout mes doutes, de tout mes désirs, et de toute ma haine. Lorcan détourne immédiatement le regard, puis avance sans me parler. J'encaisse son indifférence, puis le suit tel un zombie. Leif est dans le salon, nous dévisageant. Je ne comprends toujours pas où on va, ni pourquoi je suis obligée de l'accompagner, mais je me tais, et me contente de faire. Je n'ai plus envie de me battre avec lui, c'est une perte de temps et d'énergie et surtout il arrive à me briser plus fort que je ne le montre. Il souffle, puis avale un fond de verre avant de partir vers la porte, je le suis, restant en retrait. Je monte dans l'habitacle, sans le regarder, puis il démarre. L'envie de lui demander ce qu'on fait me titille, mais je reste muette. Lorsqu'on arrive, je sors de la voiture, puis entre immédiatement dans l'immense casino.
Mon univers.
Je saisis un verre, et inspire un bon coup l'air des machines à sous. Je déambule parmi elles, laissant mon regard observer l'argent rentrer, mais jamais sortir. Je suis dans mon milieu, je suis dans mes démons, je retrouve une partie de moi ici.
Je suis vivante, à travers ma propre mort.
Petite, je haïssais les casinos, normal, mon père y était sans arrêt. Il semblait aimer plus ses machines de merde que sa propre famille. Je n'ai compris que plus tard, avec l'âge, ce qu'était les addictions, et quelles étaient celles de mon paternel. Je lui en est quand même voulu, parce que je suis morte pour ces lieux. J'ai été sacrifiée, pour qu'il puisse nourrir une addiction, qui si il le voulait, l'aurait quitter. J'ai appris seule qu'une addiction est dure à perdre, mais que c'était possible. Mon père ne l'a jamais voulu, il a sombré sans vouloir remonter. Je suis entrée dans ce monde, en partie par sa faute. Je me sens chez moi au casino, car les casinos représentent pour moi, quelqu'un que j'ai cesser d'être beaucoup trop tôt. Cela n'a aucun lien avec mon paternel. Je m'installe au bar, observant Lorcan déambulait comme un chasseur. Je soupire, puis réalise que dans l'une des pièces se tient une fête. Je souris, puis prend mon verre pour m'y rendre. Je vais l'attendre là-bas. Je m'engouffre dans la pièce, puis disparaît dans la foule.
Après quelques minutes, peut être une bonne heure, Lorcan me rejoins.
- Quesque tu fous ici ? me demande-t-il froidement.
Je le regarde sans lui répondre. Je me contente de boire mon verre, puis de filer sur la piste de dance. Si il y a bien quelque chose dont je suis sûre, c'est que personne n'aura de pouvoir sur moi. Je me suis promise que ça n'arriverait plus jamais, je ne compte pas laisser Lorcan être une exception. Je laisse la musique s'emparer de mon corps, pour mieux profiter de l'instant présent. Je ne le regarde à aucun moment, profitant de ce moment qui n'appartient qu'à moi. Je finis de danser, puis part boire un peu, lorsque j'arrive, Lorcan me fusille du regard. Je fais de même, sans jamais prononcer le moindre mot.
- Tu comptes rester là ? soufflais-je.
- Va te faire foutre putain, crache-t-il.
Je rigole, puis m'approche.
- Pas par toi en tout cas, lui soufflais contre son oreille.
Sa main vient s'enrouler autour de mon cou, puis son souffle s'écrase contre mon cou.
- C'est pas l'envie qui me manque...., susurre-t-il.
Je me recule aussitôt, comme sous le choc de sa réponse. Il me dévisage, le souffle lourd. Je me défais de son emprise, puis bois une longue gorgée avant de repartir danser. Je reste perturbée de ses mots, de ses gestes et de tout son être. Il m'ignorais il n'y a même pas deux heures... La colère se mélange à l'alcool, et l'envie de lui faire comprendre que je ne suis pas un jouet s'empare dangereusement de mes pensées. J'aime pas sa façon de me faire croire qu'il me désire, puis l'instant d'après faire comme si je n'étais rien. Je me dirge alors vers un groupe de mec, puis choisis celui qui pourrait m'attirer si j'étais sobre.
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Lueur et pénombre
Action" Sois mon humanité, je serais ton bourreau" La vie est une belle chienne putain. Ayana n'en avait fait que trop les frais durant sa vie, mais elle savait désormais tirer avantage de chaque situation. Certains la disais manipulatrice, d'autres ma...