Chapitre 10 : Double jeu

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Tw : angoisse


- Putain, j'arrête de me répéter avec toi, souffle l'italien en tirant une latte de sa cigarette. 

J'écrase ma cigarette, mon regard posé sur cette grande brune, au cheveux  long, couleur ébène, qui lui affiche un sourire blanc. Elle est légèrement plus grande que moi, sûrement dans les 1m70. Elle à une allure de mannequin, de ceux que l'ont voit pour les plus grandes maisons de couture. Elle à des yeux en amandes, couleur bleu, qui s'intensifie avec sa peau, et son teint mat. Son bras droit est recouvert d'un énorme kraken tatoué en noir, légèrement estompé. Elle porte une robe en jean, légèrement oversize, accompagné d'une paire de converses. Elle est tout simplement magnifique. 

- Arrête de faire le grognon, rigole-t-elle en lui ébouriffant les cheveux. 

Je me retiens de rire en la voyant faire, puis me sort une nouvelle cigarette. C'est alors que son regard tombe sur moi, et elle remarque enfin ma présence sur les lieux. Elle semble d'abord gênée, d'une manière que je ne m'explique pas, puis semble ravie. J'ai du mal à suivre ses soudaines changements d'humeur, mais je tente de m'y adapter. 

- Et, tu es ....? fit-elle en arquant un sourcil en regardant Lorcan. 

Il va pour répondre, mais je lui coupe l'herbe sous le pied, en allant serrer la main de la brune. 

- Moi c'est Ayana, fis-je en tâchant de sourire. 

- Nour, me fit-elle calmement en me détaillant. 

Je lui sourit calmement, tandis que je sens le regard intense du mercenaire sur nous. Je ne suis pas très sociable, je suis souvent très solitaire, très centrée sur mon espace personnel loin de l'être humain en général. Je ne sais pas m'y prendre, mais je tâche de faire des efforts au quotidien. Nour regarde Lorcan amusé, puis comme chaque personne qui me rencontre, croise mon regard pour y reste accroché. Je soustrait doucement ma main, mal à l'aise, Lorcan va pour s'approcher, mais nous nous figeons tout les deux lorsqu'elle pousse un petit cri. 

- Je n'arrive pas à le croire, souffle t-elle, tu as le gène d'Alexandria !!!

Je ne sais pas comment réagir. C'est bien la première fois que quelqu'un semble fasciné, d'une manière totalement saine, par mes yeux. J'acquiesce timidement, tandis qu'elle plonge son regard dans le mien. Elle semble vouloir y déceler tout leurs secrets. 

- Ils sont magnifiques !!! s'exclame t-elle. 

Comme à chaque fois que j'entends ça : je n'y crois pas. 

Je me contente malgré tout de la remercier, de sourire et de faire semblant que la situation ne me met pas atrocement mal à l'aise. Je voudrais vraiment qu'elle dévie son regard, mais contrairement à d'autres, elles semblent plus fascinées, qu'horrifiées. Je la laisse donc s'extasier, tandis que je fume ma cigarette frénétiquement. Après quelques minutes, qui me parurent être une éternité, Leif entra, et Nour partit se jeter dans ses bras. Je me dépêcha d'écraser ma seconde cigarette, puis entra dans la maison pendant que tout le monde regardait ailleurs. J'ai besoin de calme, d'air, de solitude. Je pars m'enfermer dans ma chambre, prise d'étouffement, comme intérieur. J'ai l'impression que l'entièreté de mon corps se comprime, se recroqueville sur lui même de l'intérieur. J'inspire, j'expire, mais rien n'y fait, et bientôt j'ai l'impression de manquer atrocement d'air. Je m'assois calmement sur le lit,  Lorcan entre au même moment. Je ne prends pas la peine de le regarder, pas maintenant. Je me livre bataille intérieurement, alors que mon subconscient se décide à projeter des flashs de mes souvenirs passés au même moment. Mes pensées m'étouffent, me font paniquer, et tout ce qui m'importe c'est de ne pas flancher. Pas maintenant, et surtout pas devant lui. Je refuse qu'il est matière à m'atteindre. Il disparaît quelques instants, je tente de respirer calmement, mais rien n'y fait, j'étouffe. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant