Chapitre 28 : Joue avec moi

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L'eau chaude sur mon corps me réveille, tandis que les mots de l'italien résonne en boucle dans mon crâne.
Bordel, jamais personne ne m'avait dit ça.
J'hésite à le prendre au sérieux pour le coup. Il semblait vraiment convaincu, et sincère de ce qu'il me disait. J'en manquais atrocement d'air. Je sors de la douche, essayant de ne pas l'entendre me répéter en boucle ses mots. Je finis de me préparer, et sort de ma chambre, en soufflant, tandis que mon téléphone ne cesse de vibrer dans ma poche. Lorsque j'arrive à mi-chemin du couloir, la chanson " Say my name", des Destiny's Child résonne. Je rigole, puis me dirige rapidement vers la cuisine, où Leif prépare des pancakes, tout en donnant toute sa voix sur la musique. 

- SAY MY NAME, SAY MY NAME.....

Je souris et le rejoins aussitôt en prenant une cuillère en guise de micro. 

- IF NO IS AROUND YOUUUU, fis-je en posant ma tête sur son épaule. 

Il sourit, puis repart de plus belle. 

- SAY BABY-

- I LOVE YOU, fis-je. 

Il hausse les sourcils, puis dépose un pancakes dans l'assiette. 

- IF YOU AIN'T RUNNIN' THE GAME chante-t-il en versant la pâte. 

- SAY MY NAME, SAY MY NAME, fis-je jusqu'à ne plus avoir de souffle. 

- YOU ACTIN' KINDA SHADY, finit-il. 

Nous rigolons ensemble, quand le raclement de gorge rauque de Lorcan nous sort tout les deux de notre concert improvisé. Malgré le fait que je sois face à lui ne m'enlève pas le sourire que m'a procuré ce karaoké avec Leif. Je reste figée, le regardant sans rien dire, tandis qu'il s'approche lentement de nous. Je me décale, le laissant atteindre le meuble derrière moi. Je n'ai malheureusement pas le temps, et il me coince entre le meuble et lui, tandis qu'il cherche une tasse. Son parfum fort et boisé prend d'assaut mes narines, tandis qu'il s'éloigne, sans me lâcher du regard. Je saisis mon téléphone pour pouvoir l'ignorer, mais je me crispe quand je vois que c'est Chri', je ne lis que les grandes lignes, mais je panique lorsque je vois le message " Vitolo est venu, il te cherche", et le " où tu es là?". J'éteins aussitôt mon téléphone, puis le pose sur le buffet. Lorcan me fixe quelques instants, puis fixe le portable sans pour autant me poser de questions. J'inspire un bon coup, puis prend la tasse que me tend Leif. Je me dirige vers le jardin, pour m'aérer sans trop penser. Je m'installe sur le canapé en osier, et inspirer l'air italien, qui se veut frais aujourd'hui. J'essaie de combattre un stress qui empoisonne doucement mes pensées, tandis que Lorcan me rejoins silencieusement. Je ne bronche pas, faisant comme si j'étais trop absorbée par mes pensées pour le calculer. La vérité est que je ne comprends pas ce soudain intérêt qu'il me porte, même si il n'est que sexuel. 

- Le biker à déjà besoin de toi, finit-il par cracher doucement. 

Je me renfrogne légèrement, mais ne l'insulte pas immédiatement. 

- Non, Vitolo est passé les voir, fis-je en me levant. 

Je m'inquiète pour eux, et pour Chri'. Je sais de quoi est capable Vitolo pour me récupérer, je l'ai vu à l'oeuvre avec Daniel, je refuse de perdre Chri' ou un membre du club, seulement pour survivre. Je rentre dans la maison, pose ma tasse sur une table, puis part m'enfermer dans ma chambre. Je respire à peine, tandis que je suis tentée de rallumer mon téléphone pour rappeler Chri'. Le problème est que je sais que Vitolo peut me localiser si je fais cette erreur. Je voudrais pouvoir le tuer maintenant, mais il m'a également démontré que je n'avais aucun contrôle sur cette situation, dont les étaux se referment de plus en plus sur moi pour m'étouffer doucement. Je souffle doucement, énumérant les meubles qui se trouvent dans la pièce, pour détourner mon esprit de mon angoisse. Je sursaute lorsque des coups contre la porte retentissent, et alors que je vais pour aller ouvrir, Lorcan fais irruption dans la chambre. Je fais quelques pas en arrière, tandis que son regard tente de capturer le mien, qui le fuis du mieux qu'il peut. Il s'avance, mais je le contourne. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant