Chapitre 43 : Ne laisse pas un vide

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Lorsque je me suis réveillée ce matin, j'ai voulue que le temps s'arrête, se suspende quelques instants, seulement pour me laisser le temps de profiter encore un peu. Il dormait profondément, me serrant contre lui. Je ne m'étais jamais sentie bien au réveil, jusqu'à aujourd'hui. J'essaie putain, mais il fout un bordel dans ma tête qui me fait doutait de tout maintenant. Je vivais seule, je pensais seule. 

Et il est arrivé, il m'a forcé à apprendre à travailler en groupe. Je me suis habituée à revenir chaque soir ici, à dormir là. A avoir la présence de Leif et de Lorcan, chaque jour depuis qu'ils m'ont "kidnappés". 

J'ai du mal à l'avouer, mais à travers toute cette merde, Lorcan a réussi à m'offrir la vie que j'espérais secrètement dans mon coin. Je fuyais constamment, je n'avais pas de "chez moi", à proprement parlé. Je n'avais pas de compagnie, pas d'attache... Il m'a donné tout ça dans un sens, sans même le savoir qui plus est. Aujourd'hui, je pourrais partir. Faire ma vie loin de tout ça comme j'aimais tellement me répéter pour inconsciemment me rassurer. Mais je suis triste à cette idée... 

L'idée d'abandonner à nouveau ce que j'ai...

L'abandonner lui... 

J'inspire puis boit une gorgée de mon café, tout en me blottissant sur la chaise de jardin. Je sursaute légèrement lorsqu'une couverture se pose doucement sur mes épaules. Je redresse les yeux, tombant dans son regard noir, qui me détaille doucement. Je souris faiblement, alors que ma cage thoracique semble me compresser. 

- Tu as bien dormi ? me demande-t-il en s'asseyant à côté de moi. 

J'acquiesce doucement, reprenant du café. 

- Et toi ? fis-je calmement. 

Il acquiesce vivement, puis allume une clope. 

A quel moment on a virés d'ennemis à amants exactement ? J'ai beau essayé de chercher au plus profond de moi, je ne sais pas quand mes sentiments ont déviés du chemin. Y a quelques temps, j'aurais tout fait pour le fuir,  pour disparaître sans jamais le revoir, mais aujourd'hui, je souffre rien qu'à l'idée que nos chemins viennent à se séparer. 

- Est ce que ça va ? me demande-t-il soudainement, le visage inexpressif. 

J'inspire un bon coup, et hausse les épaules. 

- Je suis un peu perdue pour le moment, fis-je calmement. 

Il acquiesce, sans me lâcher du regard. Je prends une grande inspiration, puis ose me lancer. 

- Je n'ai jamais connue rien d'autre...., fis-je durement, mon père m'a vendue pour son fric, j'ai été longtemps abusée....je....ce qui me maintenait c'était ma soif de vengeance....

Il reste silencieux, attentif. 

- Je rêvais d'une vie plus simple, mais je ne suis plus sûre de rien désormais...., soupirais-je. 

Il baisse rapidement le regard, puis acquiesce. Je lui suis reconnaissante qu'il ne pose aucune question, et me laisse me dévoiler à mon rythme. Je voudrais pouvoir lui dire ce qu'il fait à mon âme, mais j'ai bien peur que cela ne soit pas réciproque... 

Je souris faiblement, en haussant les épaules, puis me lève pour le laisser tranquille. J'entre dans la maison en respirant fortement, alors que tout mon être semble alors le réclamer. Je pose la tasse à la cuisine, puis part commencer à ranger mes valises. 

*

Lorcan

J'inspire doucement, puis écrase ma cigarette. Je réalise doucement ce qu'elle m'a dit, et la façon qu'elle a eu de se livrer à moi, sans questions. Je l'observe déambuler dans la maison, avec un nœud dans la gorge. Je sais que Leif ne viendra pas à la maison aujourd'hui, comme moi, il semble convaincu qu'elle va s'en aller. Il n'a jamais aimé les adieux... 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant