Au fur et à mesure que j'avance, j'ai l'impression d'être remplie d'une peur qui vient brûler mes entrailles. Lorcan me suit silencieusement, ayant insisté pour m'accompagner. Je monte les escaliers, marche par marche, m'arrêtant quelque fois, comme prise de vertige. Je ne suis pas du tout tranquille, alors que la porte de mon meilleur ami approche dangereusement. Peut être que c'est ma culpabilité qui me tiens, elle me fait bouillir de l'intérieur.
Je déglutis douloureusement, et alors que j'arrivais enfin à calmer mes inquiétudes, mon cœur s'arrête quelques instants lorsque mon regard tombe sur la porte défoncé de mon ami. Lorcan attrape ma main, me retenant légèrement en arrière, alors que j'essaie d'avancer, prise de panique. J'entre comme une furie dans l'appartement, et pousse un cri de douleur, lorsque je me retrouve face à mon pire cauchemar.
Vitolo se tient près de la cheminée, et Daniel est ligoté, genoux au sol face à la porte. Son regard remplit de peur et d'inquiétude me percute. Lorcan souffle un "merde", qui finit de me détruire. Le diable me sourit tel un fou, puis s'approche doucement de mon ami. Je me sens prise au piège, pleine de peur, tandis que mon ami se fait de plus en plus blanc.
- Mon petit oiseau, susurre Vitolo.
Mes larmes montent, tandis que tout mon corps se mit à trembler. Un mélange de colère et de peur, qui me faisait tenir plus ou moins.
- Ne lui fais rien, fis-je la gorge nouée.
Vitolo rigole, de ce rire que je hais tant.
- Quesque tu me donnerais en échange, belle Ayana, me provoque-t-il.
- Moi, fis-je aussitôt.
Lorcan s'empresse de m'attraper par la taille, alors que les yeux de Daniel hurle non. Mais aucun des deux me fera changer d'avis si il accepte. Je préférerais mourir, que savoir que mon ami est mort par ma faute. Que mes démons ont tués la personne qui m'est le plus cher. Je lui est promis de toujours le protéger des dangers que pouvait apporter mon mode de vie, je le ferais autant que je pourrais. Je me tuerais si il le faut, je ne crains pas la mort. Pas si elle me permet de sauver mon ami.
Vitolo me défis du regard, tandis que je le soutiens, sans sourciller.
- Quel magnifique oiseau j'ai là, siffle-t-il, mais trop avide de liberté.
Ma gorge se noue, tandis qu'il s'approche de Daniel, qui lui me fusille du regard. Je sais que son envie de me protéger est aussi puissante que mon envie de le protéger. On a toujours fonctionné comme ça.
- Laisse le partir...., fis-je en étouffant mes sanglots, Vitolo, il n'y est pour rien.
- Dégage Ayana, me crache Daniel. Emmène la, fit-il à l'intention de Lorcan.
L'italien me tire doucement en arrière, et alors que je m'extirpe pour attraper le couteau sur la commode, tout s'enchaîne trop vite. J'arrive à la quelques mètres de Vitolo, mais celui ci me devance, et plante une dague dans le torse de Daniel.
Je m'étouffe, autant que mon meilleur ami, qui suffoque.
Je faiblis, comme la lueur de son regard sur moi.
Je m'effondre, quand il pousse son dernier souffle.
Je pousse un cri déchirant l'air, mes larmes me noyant, alors que je me glisse vers mon meilleur ami. Je prend sa tête sur mes jambes, collant nos fronts, laissant mes larmes couler. Il est mort, et avec lui, je meurs. Il était ma famille, mon équilibre, mon âme. Il était ce que j'avais de plus cher sur cette putain de terre. Il était tout pour moi, il n'est plus, emportant avec lui une grande partie de moi.
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Lueur et pénombre
Action" Sois mon humanité, je serais ton bourreau" La vie est une belle chienne putain. Ayana n'en avait fait que trop les frais durant sa vie, mais elle savait désormais tirer avantage de chaque situation. Certains la disais manipulatrice, d'autres ma...