Chapitre 41 : La mort et les traîtres

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L'air est glacial, alors que je me recroqueville sur moi-même. Ligotée au lit, par terre, je souffre du froid de la pièce. Mes dents ne cessent de claquer, alors que j'ai beau hurler à l'aide, personne ne vient. Je n'ai plus de repères dans l'espace temps, je suis peut être là depuis seulement quelques heures, à moins que ce ne soit quelques jours à présent. J'ai vu une seule fois Vitolo depuis le début, et je n'irais pas m'en plaindre. Rien que le savoir dans le même lieu que moi suffit à me détruire. 

J'ai mal à l'âme. En sa présence, il me ramène douloureusement à la petite fille que j'ai pu être, ainsi qu'au souffrance que j'ai endurée. Il me propulse dans un côté de mon esprit que je me refuse à explorer. Je n'en ai jamais vraiment parlée ouvertement, toujours avec des allusions ou métaphores. C'était tout simplement trop douloureux à raconter, et surtout, j'avais pris l'habitude que mon père banalise tout ce que je dise, donc je me taisais. Je me refusais à être la victime. Je le suis, mais je ne veux clairement pas de cette étiquette. Je refuse que les personnes qui me regardent admiratifs de ma force d'esprit, finissent par me regarder avec de la pitié dans le regard. 

La porte s'ouvre avec fracas me faisant sursauter. Le monstre entre dans la pièce,glacial,  un sourire mauvais au visage. 

- Mon petit oiseau...., siffle-t-il. 

Les larmes me montent aussitôt, alors que je baisse la tête pour ne pas le regarder. Sa main s'enroule autour de mon cou violemment, me coupant aussitôt l'air. Je déglutit alors que nos regards se croisent. Je le fusille du regard, alors que lui semble être parcourut d'une folie dont je ne saurais y mettre des mots. 

- Oh Ayana...mon petit oiseau...., fit-il contre mon cou. 

Je sens la peur tordre mon estomac, alors que je ferme les yeux pour tenter de faire barrage à tout mes souvenirs destructeurs qui font surface, rien qu'à ce simple contact. Il respire doucement mon parfum, avant de poser ses lèvres sur ma peau. Je tremble aussitôt de peur, alors que je réprime mes sanglots de panique. 

Non, pas encore...

- Oh soit sans crainte, ricane-t-il, je m'occuperais mieux de toi ce soir. 

Il me relâche aussitôt. Mais j'ignore la douleur pour rester figée sur ses mots. Je ne veux pas revivre ça, non tout sauf ça. 

- Laisse moi partir, soufflais-je doucement. 

Il s'arrête à quelques mètres de la porte, puis se retourne pour me sourire. Sans un mot il quitte la chambre, me laissant seul, apeurée dans le froid glacial. Je ramène mes genoux près de ma poitrine, puis éclate en sanglots. 

Il va finir de me détruire avant de me tuer... 

Je vais mourir...

Lorcan....

Mon esprit me ramène sans arrêt vers lui depuis que je suis ici. Je me demande si il me cherche, mais je dois malheureusement avouer avoir pensé au fait qu'il soit de nouveau allié à Vitolo, pour ce coup. J'aimerais tellement me tromper, me dire qu'il n'y est pour rien, et que sûrement doit il me chercher, mais c'est une voie beaucoup trop simple pour pouvoir être vrai. Je voudrais y croire.... 

Il est mon espoir dans ces moments si douloureux. Je me réfugie dans mes pensées, et souvent le mercenaire en est le principal occupant. Il est étonnant dans sa façon de devenir nécessaire aux autres, sans pour autant s'imposer. Je ne pensais pas qu'il deviendrait autant pour moi. Je ne sais plus où je vais, je ne sais plus rien lorsque je suis avec lui. Il me fait voir une vision bien différente de tout ce que j'ai connue. Il est le seul, après Daniel, à avoir réussi à être important sans que je ne finisse par me barrer par peur. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant