Chapitre 8: Soirée d'enfer

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Tw: Violent content. 

Ayana, 14 ans

- Qui voudrais de toi exactement ? me crache ma "meilleure amie". 

Je me vexe aussitôt, mais n'en démords pas. Cela ne m'étais jamais arrivé avant, mais j'ai un béguin. Et je pense que je lui plaît aussi, ce qui fait battre mon cœur à une vitesse folle. Je la fusille du regard, sans pour autant dire quoique ce soit. 

- Oh je rigole, prend pas tout au pied de la lettre, fit-elle. 

Je reste absolument convaincue qu'elle est sincère. 

Je n'ai jamais compris ce plaisir que certains avaient, à critiquer et rabaisser, pour je cite "rigoler". Cela ne me fait pas rire, et je suis en droit de mal le prendre. Rien n'est facile pour moi, et rare sont les personnes qui apprennent à me connaître,avant de me hurler "monstre" à la gueule. Le plus douloureux, c'est entendre mon propre père utiliser le mot "anomalie". J'ai voulue, insouciamment, chercher le mot dans le dictionnaire....Je n'aurais pas du. 

J'ai essayée de mettre des lentilles, mais je ne les supporte pas, donc je suis condamnée à devoir m'assumer, dans un monde où règne la méchanceté gratuite. Je préfère ne pas m'engager dans cette voie, je veux être cette fille sur qui ont peu compter, gentille qui réchauffe le cœur des gens, au lieu de les détruire.

Je sais qu'il y a du bon en chacun. 

Je laisse mon "amie", puis rentre rapidement chez moi, prête pour mon premier rencard. Mon père n'est pas chez nous, pour mon plus grand soulagement, mais je ne m'éternise pas entre les murs de cette maison. 

Elle me fait peur désormais. 

Je sors de chez moi en courant, puis rejoins le parc. La nuit est déjà tombée, mais je n'y prête pas attention, trop nerveuse par la suite des événements. J'ai mis une robe, j'espère que je suis jolie. 

Bien sûr que non, mes yeux gâchent tout. 

Je souris en voyant ce garçon, me sourire plus loin. Je le rejoins, timide. 

- Content que tu sois venu, fit-il en rigolant. 

Je souris, puis je vais pour saisir la main qu'il me tend, mais il se dérobe, son visage se refermant aussitôt. La peur m'empoigne aussitôt, j'émets un mouvement de recul, mais percute quelqu'un d'autre. 

- T'a vraiment cru que je pouvais t'aimer ? fit-il en rigolant. 

Les larmes me montent, tandis qu'un bras enroule mon cou, me coupant la respiration. Puis je pris un coup dans les côtes, me faisant crier de douleur. Une main vient aussitôt se plaquer sur ma bouche, étouffant mes cris qui perce la nuit claire. 

- On va te montrer ce qu'on fait aux monstres, me crachent la voix derrière moi. 

Mes pleurs s'intensifient, me faisant suffoquer....

Je me réveille en sursaute, le corps battant à mille à l'heure, en transe. Putain de cauchemars de merde. Je reprend doucement mon souffle, puis me lève pour aller me passer de l'eau froide sur le visage. Devant le miroir, je fais face à mes yeux. Mes ennemis, comme alliés. J'ai oubliée de me démaquiller, on remarque donc que j'ai pleurée en dormant. J'ai horreur de revivre tout ça en rêve, mais je ne contrôle rien sur mon subconscient. J'ai essayée, tout. Les pierres, les cachets, les hypnotiseurs, la drogue...Mais rien ne m'aide. Je suis destinée à cauchemarder de mon enfance pourri, toute ma putain de vie. Je me démaquille, puis repars m'allonger, mais impossible de me rendormir. 

Lueur et pénombreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant