Prologue

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Jenna, trois mois plus tôt

Je me réveille en hurlant sauf qu'aucun son ne passe la barrière de mes lèvres . C'est comme un film où l'on possède l'image mais pas le son. La panique me gagne instantanément.  La bouche encore grande ouverte, je tourne la tête frénétiquement de gauche à droite en haletant. Que s'est-il passé? Où suis-je?  pourquoi ne suis-je pas dans ma chambre à la maison ?

Je me retrouve dans un endroit blanc, froid et aseptisé. Un bip strident résonne dans mes tympans. Je tente de poser mes mains sur mes oreilles afin de me protéger de ce hurlement mais je ne peux pas. Quelque chose m'en empêche. Je tire sur mes bras et je me rends compte à l'instant même que je suis entravée. Des liens me retiennent prisonnière. Je ne comprends pas! Plus je panique et plus le bip redouble d'intensité!  Je me débats et tente par tout les moyens de me libérer. Les menottes en cuir entament la peau de mes poignets et du sang coule de mes blessures. Je fixe ce liquide écarlate s'écouler m'envoyant des flash se superposant à la réalité.   Des infirmières font alors irruption dans la pièce sous mon regard vide et tout d'un coup, le calme me saisit. Le bip ne se fait plus entendre, le son devient de plus en plus lointain et mes paupières se referment enfin. Le noir m'envahit . Je plonge alors dans l'obscurité d'un sommeil artificiel. 

Je soulève à nouveau une paupière. Ma tête est lourde et je me sens groggy comme embourbée dans du coton. Je regarde d'un air absent cette pièce où je repose mais rien ne me vient. Je ne me rappelle de rien. Pourquoi suis-je ici? que s'est-il passé? Au fur et à mesure que les secondes  passent, les drogues semblent se dissiper et mon esprit se faire plus alerte. Les souvenirs affluent petit à petit. Je me crispe. Je me rappelle . quelques bribes de la soirée m'assaillent alors.  Le repas de famille. La dispute. Puis le trou noir...J'ai beau fouiller, rien ! puis, cette couleur que je revois partout : rouge....ce sang, tout ce sang, il y en a partout! Une pensée morbide m'envahit. Maman? David?  où peuvent-ils bien se trouver? Pourquoi ma mère n'est pas présente à mes côtés , elle qui est une vrai mère poule et qui ne ma lâche jamais d'une semelle? Le bip du moniteur s'emballe de nouveau.

J'aimerai pouvoir demander des nouvelles à l'infirmière qui entre à cet instant mais j'ai beau ouvrir la bouche, aucun son ne semble vouloir sortir. Mon Dieu que m'arrive-t-il? La terreur m'envahit alors sous le hurlement du moniteur  et l'infirmière accourt dans ma direction.

-chut mademoiselle, calmez-vous, tout va bien, vous êtes en sécurité.

J'ouvre la bouche et lui montre ma gorge de mon doigt, mon regard se faisant suppliant. Des perles salées coulent le long de mes joues. C'est un cauchemar!

-vous avez perdu l'usage de vos cordes vocales, souffle-t-elle, mais ne vous inquiétez pas, ce n'est que temporaire, c'est dû au choc, cela reviendra vite!

Je la regarde méfiante et elle affiche un sourire.

-en attendant, vous pouvez toujours écrire.

J'acquiesce et m'empare du bloc et du stylo présents sur la tablette qu'elle pousse dans ma direction. Le stylo vole presque au dessus de la feuille tellement je suis pressée de savoir où se trouve ma mère.

"j'aimerai voir ma mère , s'il vous plaît!!!"

Elle lit et son front se barre d'un pli soucieux. Elle affiche alors un regard triste et empli de compassion et je n'aime pas ce que j'y lis.

-oh! souffle-t-elle, je crains que ce ne soit pas possible mademoiselle, me dit-elle d'une voix douce.

"POURQUOI???"

-le médecin va arriver, murmure-t-elle. Il va tout vous expliquer. En attendant, reposez-vous. Je vais vous faire apporter un repas.

Je secoue la tête de gauche à droite. Je ne pourrai rien avaler tant que je ne saurai pas ce qu'il en est de maman.

"SOIF" je lui écris alors.

Elle me tend un verre d'eau que je m'empresse d'engloutir sous ses protestations.

-doucement Mademoiselle!

La porte s'ouvre alors sur deux hommes en costume. Je les fixe me demandant ce qu'ils me veulent quand l'un d'eux se présente.

-Police de Seattle Mademoiselle Stevens! Nous avons quelques questions à vous poser sur le meurtre de David et Sibyle Dickson.

Le noir m'envahit soudain à ces paroles. Je sombre alors dans le néant.

THE DEMONS OF SATANS : JENNA ET DANTEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant