THE DEMONS OF SATANS : JENNA ET DANTE

perdue et malheureuse

Jenna

Il est parti! après avoir entendu ce que j'avais à dire, je l'avais senti derrière moi bondir vers la porte et s'enfuir comme un voleur. Est ce que je lui en veux? même pas. Je peux comprendre qu'il me voit à présent comme sale et brisée. Qu'il ne peut plus continuer à me regarder. Je le conçois aussi. De toute façon l'amour n'est pas fait pour moi. A chaque fois que je m'attache, la personne meurt ou me quitte, alors à quoi bon persister. 

Je dois m'éloigner. Je vais finir mon année et puis je prendrais une chambre sur le campus. C'est décidé. Il faut que je le fasse. En plus, Curtis n'est pas encore réapparu et je ne veux pas qu'un seul d'entre eux soit blessé par ma faute ou pire connaissant ce monstre, je ne pourrai jamais me le pardonner. Non! il y a eu suffisamment de mort, tout cela doit cesser.

-que veux -tu faire ma chérie? me questionne mon père.

-reprendre une vie normale, si tentée qu'elle puisse l'être Papa. Je veux reprendre les cours pour avoir mon diplôme.

-bien si c'est ce que tu veux, ton frère t'y mènera demain. En attendant, je souhaiterai que le doc t'examine si tu le veux bien. J'ai besoin d'être rassuré sur ton état de santé. Tu veux bien faire ça pour moi?

Je hoche la tête pour acquiescer. Après ce que je viens de lui apprendre, mon père semble être à fleur de peau. Il s'en veut c'est indéniable mais bizarrement je n'ai plus la même rancoeur à son sujet. J'ai compris les raisons qui l'ont poussé à nous abandonner. Malheureusement il n'avait pas prévu que nous tomberions sur un plus gros prédateur. 

Prise d'une impulsion j'ouvre la bouche. Je dois lui dire. Il n'a pas hésité à venir me chercher et à risquer sa vie et celle de ses hommes.

-je te pardonne, je lui souffle droit dans les yeux.

Je n'ai rien besoin de préciser, il a compris à quoi je fais référence. Ses yeux s'embuent et il bondit de son siège pour faire le tour de son bureau et venir me serrer de ses gros bras protecteurs. Son nez se perd dans mon cou et il ne dit rien pendant quelques secondes ou minutes, je perds la notion du temps.

-je t'aime tellement mon bébé , me murmure-t-il à l'oreille. J'aimerai tellement pouvoir  supporter  ta douleur.

-je t'aime aussi papa ainsi que toutes les personnes ici présentes. Vous êtes ma famille. Je ne t'en veux plus, j'ai compris pourquoi tu avais agi ainsi. Tu n'es pas responsable de ce qui a suivi. Peut être que si nous étions restées avec toi, les choses auraient été différentes ou peut être que je serai morte à l'heure actuelle. Nous ne pourrons jamais le savoir. Celui à qui j'en veux , c'est à ton frère , qui t'a obligé à nous sortir de ta vie et à ce connard de Curtis.....

Je sens une larme dévaler ma joue. Mon père l'essuie de son pouce. Je me mords l'intérieur de la joue. Je ne dois pas craquer, je dois rester forte. Si je me laisse aller, je ne suis pas sure de pouvoir m'arrêter et je ne compte pas me donner en spectacle face à ces hommes forts qui m'entourent. Non! je dois me ressaisir. Je lui adresse un dernier sourire qui se veut rassurant puis je me détourne et décide qu'il est temps pour moi de sortir de la pièce. Je commence à avoir du mal à respirer . Contrairement à ce que j'ai laissé paraître, ces confessions m'ont bouffé mon énergie . J'ai peur que le masque que je tente de garder en toute circonstance s'effrite et je ne veux pas que Dante me trouve plus pathétique que je ne le suis et qu'il me prenne plus en pitié. Ca je ne le supporterai pas, c'est au dessus de mes forces.

Je décide d'aller m'enfermer dans ma chambre pour la journée et oh miracle, il n'y a personne pour venir m'en déloger. Un coup porté au battant me pousse à donner signe de vie mais je ne trouve personne derrière, seulement un plateau repas qui repose à terre. Je le soulève et l'emporte dans ma chambre après avoir refermé à clé. Une douce odeur vient titiller mes papilles et je me souviens de ne rien avoir avalé depuis la veille. Mon estomac en profite pour grogner et je me décide de le combler même si je mange plus pour me renforcer que par réelle envie. Je crois que ces derniers jours m'a ôté les oeillères que j'avais pu avoir. Désormais je vais continuer le cours de ma vie entourée de ma famille et me consacrer uniquement à eux et laisser de côté tous les sentiments amoureux qui m'ont assailli. Enfin je pense que ça sera plus facile à dire qu'à faire.