THE DEMONS OF SATANS : JENNA ET DANTE

la boite de pandore

Jenna

Tout en ayant pris place à contre coeur dans la chaise face au bureau, et n'ayant pas trop eu le choix il faut bien l'avouer , je patiente tranquillement. Enfin ça, c'est uniquement en apparence car croyez moi que je n'en mène pas large . L'étalage de testostérone dont fait état ces hommes face à moi me donne la nausée et  l'envie de prendre mes jambes à mon cou me gagne à mesure que le silence prend place dans la pièce et que les minutes défilent. Oh je suis tout à fait consciente qu'ils ne me feront aucun mal physiquement. Emotionnellement, ça, c'est une autre paire de manche. Et si mon cerveau n'a clairement pas flairé la menace, mon palpitant lui l'a clairement identifié et s'agite à une vitesse folle dans ma cage thoracique. Je me sens fébrile et à cran. Il ne faudrait pas qu'ils décident de pousser mémé dans les orties. A l'heure actuelle, il m'en faudrait peu pour que tout n'explose et que je laisse déferler ce flot d'émotions que je sens déjà bouillir dans mes veines : rage, peine, tristesse. 

Mon père me fixe puis se racle la gorge comme s'il ne savait pas par où commencer.

Vas y crache ta valda , plus vite ca sera fini plus vite je pourrai me tirer!

Qu'est ce que je ne donnerai pas pour pouvoir m'exprimer! Leur cracher à la gueule leurs quatre vérités! 

-bien comme je te le disais , j'ai besoin d'éclaircir certains points avec toi. 

Rien de nouveau sous le soleil!

Portant sa main à un tiroir du bureau, il en sort un épais dossier qu'il pose sur le meuble. Toujours en m'observant, ses mains se crispent sur la pochette, puis se mettent en action et en délacent l'attache pour enfin pouvoir l'ouvrir sur une photo : la mienne. Cette dernière m'indique alors que le contenu doit avoir un lien direct avec moi et la vie que j'ai pu passer à Seattle.

-voici toutes les informations qui m'ont été transmises depuis ton départ. 

Se stoppant net dans sa phrase comme si c'était trop douloureux physiquement, il souffle puis se reprend.

-comme tu l'as appris, je n'ai jamais voulu que vous partiez ta mère et toi mais je n'avais pas le choix. Je l'aimais et toi, tu....étais mon trésor, murmure-t-il. Je....je vous ai toujours observé à distance pour vous garantir une protection et j'ai....enfin j'ai toujours fait en sorte que vous ne manquiez de rien et subvenu à vos besoins.

Ouai , une pension alimentaire quoi!

 il ne voudrait tout de même pas se voir attribuer une médaille pour le geste qu'est censé faire tout père et mari divorcé. Si?

-je sais que tu m'en veux et.....

Non tu crois? c'est quoi qui t'as mis la puce à l'oreille dis-moi? 

......qu'il va être très difficile pour toi de me pardonner....

Perspicace le vieux!

....mais j'ai besoin de savoir ce que tu as vécu durant ces douze dernières années. Je ne veux plus de non dits et de mensonges entre nous. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour redevenir un père pour toi mais ....il y a un événement qui m'obsède depuis presque douze ans, un événement que je n'arrive pas à me sortir de la tête....un séjour à l'hopital que vous avez fait ta mère et toi et dont j'ignore encore la cause...

Mon corps se met à trembler à l'entente de ces paroles. Pressant mes paupières l'une contre l'autre, je tente de réguler le flot de souvenir qui tente de remonter à la surface. Putain non, non, non! ne va pas sur ce terrain là, je t'en supplie!

.....tu peux me dire si à l'époque quelqu'un vous a fait du mal?....si c'est à cause de moi que vous vous êtes retrouvées dans cette situation?....