Jenna
Oh bon sang, mais que quelqu'un la fasse taire, par pitié!
on dirait une truie qu'on égorge tellement elle braie. Elle peut pas prendre son pied en silence au lieu de rameuter tout le quartier? Mes oreilles saignent à force de l'entendre geindre ! ......
Bordel mais elle va s'arrêter oui? achevez-moi que je puisse avoir enfin la paix!.....
C'en est trop! Faut que je sorte d'ici sinon je vais faire un malheur! je pourrais pas en supporter d'avantage! impossible, j'ai eu ma dose!
Je pousse la porte de ma chambre d'un geste furieux et me retrouve nez à nez avec une chaudasse à moitié à poil qui presse un minuscule bout de tissu contre une poitrine qui doit avoisiner les 95 E.
Putain après l'ouïe , maintenant c'est la vue! décidément quelqu'un m'en veut la haut, il ne peut en être autrement! quand je croise son regard, cette pouf m'adresse un sourire en coin des plus vicieux.
-oh qui voilà? la princesse ! j'espère qu'on n'a pas trop choqué tes chastes oreilles, Dante est un dieu du sexe et il m'a baisé comme un fou contre le mur, glousse-t-elle. J'ai pris un pied d'enfer! Presque autant qu'avec ton père je dois dire! Ta pauvre maman ne devait pas être très douée pour s'être fait éjectée de la sorte, susurre-t-elle , mielleuse.
Rien qu'à l'entente du mot "maman" , un flash semble vouloir percer les brumes de ma conscience. Ma vue se brouille et je ne distingue que le visage de ma mère figé dans la mort me faisant face, son corps criblé de balles, une flaque de sang s'épanouissant sous elle en corolle comme une fleur. Quelque chose semble se briser en moi, comme une digue qui aurait cédé. Aussi je ne me sens pas la plaquer contre le mur avec force et lui presser ma lame contre la gorge. Elle couine mais différemment de ce que j'ai pu entendre juste avant . Son corps se met à trembler et je me délecte de la peur que je lui inspire et que je peux sentir venir jusqu'à moi . Seulement je ne la vois pas elle, la brebis, je ne vois que du rouge : le carmin du sang de ma mère qui s'écoule et s'écoule encore pour ne former qu' un voile de la même couleur qui semble s'être abaissé sur ma vue comme le rideau d'une pièce de théâtre qui tombe après la scène finale. Ma fureur est telle que je veux la faire saigner pour ne serait-ce qu'avoir osé évoquer ma mère . Son nom dans sa bouche sonne comme une insulte. Elle pleure à présent , de la morve coule de son nez et son mascara lui donne un air de panda. La salope a perdu de son fiel . Elle n'a plus fière allure. Un sourire cruel orne mes lèvres à ce constat.
Puis je l'entends comme un chuchotis ....mon nom dans la bouche de Dante se fait lointain mais j'arrive tout de même à l'entendre....
-princesse, semble -t-il murmurer, lâche la.
Ma main est si crispée sur mon couteau que je tiens appuyée contre sa trachée qu'une légère entaille est venue naitre sur sa peau. Je suis la goutte rouge qui dévale son cou comme hypnotisée. Puis je remonte mes iris sur la brebis et je réalise enfin la portée de mes actes. J'étais prête à lui trancher la gorge sans aucun remord. Seule la couleur rouge que je voulais voir recouvrir son corps importait. Cela fait-il de moi une mauvais personne? A cet instant précis je n'ai aucune réponse à fournir mais je m'en moque. Etrangement, je n'éprouve aucune once de culpabilité pour l'acte que je viens de commettre. Je devrais être effarée par la brutalité de mon geste, mais rien . Je n'éprouve rien. Je me sens comme habitée . Comme si une entité étrangère s'était emparée de mon être et m'avait dicté ses commandements. Et le constat semble sans appel : je voulais voir la vie déserter son regard pour avoir osé évoquer ma mère.
D'un pas en arrière, je laisse retomber mon bras armé et la brebis me fixe éberluée.
-tu ....tu as essayé de me tuer? couine-t-elle.
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THE DEMONS OF SATANS : JENNA ET DANTE
RomanceJenna n' a que cinq ans quand ,suite à un désaccord familial, elle doit quitter le club et laisser son père Butch et son demi frère Sam. Elle va s'installer avec sa mère à l'autre bout du pays et n'entend plus parler d'eux. Ce n est que douze ans pl...