Jenna
Un faible gémissement sort de mes lèvres suite à la douleur provoquée lorsqu'on m'a soulevée. Je ne sens presque plus mes membres qui sont engourdis . Ma tête est lourde et semble me peser une tonne. Je lutte contre les ténèbres qui tentent de m'aspirer mais je me sens faible. Qui m'a retrouvé? Est ce le fruit de mon imagination? Non ca me semble réel si je me fie à mon corps qui me semble être balloté ou alors...je ne sais plus. Je n'ai plus de force . Même pas celle de soulever mes paupières afin de vérifier si je suis toujours au même endroit.
Oh et puis après tout à quoi bon lutter? au mieux je me ferai bouffer par une de ces sales bestioles au pire mon bourreau m'aura retrouvé. Dans les deux cas mieux vaut que je lâche prise pour en finir au plus vite. Ce sera surement moins pénible et surtout moins douloureux. Car s'il s'avère que la deuxième option soit la bonne, je ne doute pas que mon calvaire risque de durer très longtemps alors autant en finir pour de bon.
C'est sur ces pensées que je laisse les ténèbres m'envahir sur un cri perçant la nuit.
-on est en train de la perdre putain! faites vite!
Un sourire bancal nait sur mes lèvres.
Va au diable Curtis!
Une douleur aigue nait dans ma poitrine. Je me sens revenir peu à peu à moi toujours dans un état de demi-conscience. Quelqu'un appuie lourdement sur ma cage thoracique et j'aimerai lui dire d'arrêter ça. De me laisser tranquille. Seulement je n'en ai pas la force et je retombe dans le noir, aspirée dans un puits sans fond.
Je reprends vaguement conscience toujours dans le noir. Des voix autours de moi parlent, mais ce ne sont que des murmures. Je ne sais toujours pas ce qui m'arrive. Si je suis toujours couchée dans l'herbe où je me suis effondrée ou dans un autre lieu. Je ne sens toujours pas mon corps . C'est à rien n'y comprendre. Je suis exténuée de tout ce qui se passe dans ma vie, lasse d'être toujours la cible de ce quelqu'un qui prend plaisir à me traquer et me voir souffrir. J'aimerai appuyer sur un interrupteur et que tout se stoppe. Ca en est trop. Je me laisse doucement porter à la dérive et mon esprit repart où lui seul a accès.
Je navigue à vue d'oeil dans ce marasme de sensations qui m'assaillent de toute part. Je me sens légère, libre, aérienne. Mes membres me semblent légers. J'entends des voix au loin mais elles ne me semblent pas réelles. Mon corps est comme enveloppé dans un nuage de coton et la sensation est merveilleuse. Je me sens bien . Pour la première fois de ma vie je n'ai plus peur. Comme si rien ne pouvait m'atteindre. Je souris. Mais tout cela me semble trop pour être vrai. Je réfléchis à ce qu'il m'arrive mais dès que je me rapproche d'un quelconque indice, je repars en apesanteur comme aspirée dans un tourbillon qui me laisse à nouveau loin de tous mes questionnements. Comme si l'univers s'était ligué contre moi afin que je ne puisse comprendre ce qui m'arrive.
Bon après tout je m'en fou. Depuis combien de temps n'ai -je pas été aussi heureuse? une éternité je crois. J'ai bien le droit d'aspirer à un peu de sérénité après tout.
Puis tout à coup le paysage face à moi s'éclaire et une grande prairie me fait face. Le vent me fouette les cheveux et le soleil réchauffe mon épiderme. Mes pieds nus viennent frapper le sol de l'herbe qui se fait douce sur ma peau. Je crie, je pleure, je ris face à cet instant de plénitude absolue. Une énorme chêne se trouve soudain dans mon champ de vision et je distingue une silhouette assise à ses pieds. Intriguée, je m'approche prudemment et je reconnais le visage de ma mère. Elle me regarde, les larmes aux yeux et un sourire lumineux nait sur son visage. Moi, les larmes dévalent déjà mes joues à une vitesse folle en réponse. Elle m'a tellement manqué.
-Maman! je crie en accourant auprès d'elle.
-mon amour! me répond-elle en me prenant dans ses bras.
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THE DEMONS OF SATANS : JENNA ET DANTE
RomanceJenna n' a que cinq ans quand ,suite à un désaccord familial, elle doit quitter le club et laisser son père Butch et son demi frère Sam. Elle va s'installer avec sa mère à l'autre bout du pays et n'entend plus parler d'eux. Ce n est que douze ans pl...