29. Rodriguez

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Je la regarde quitter la pièce et je me foutrai bien des baffes à sourire ainsi comme un abruti. Cette sorcière dans sa belle robe noire m'a envouté et je n'ai même pas su l'engueuler. C'était pourtant mon but premier : rentrer dans cette putain de chambre, gueuler un bon coup, lui rappeler qui est le patron et que ma carte bleue n'est pas là pour qu'elle fasse joujou. Mais mon cerveau s'est mis directement sur off quand j'ai vu sa silhouette parfaitement mise en valeur par sa robe. Impossible de résister à la courbe de ses formes mais encore plus à la douceur de sa peau quand j'ai remonté sa fermeture éclair. Il m'a fallu un putain de self control pour m'empêcher de lui arracher sa robe et la plaquer sur le lit. Mais ça aurait été la plus grosse connerie du siècle et nous l'aurions regretté. Je ne dois pas oublier qui elle est... Elle et moi serait une abomination, nous ne venons pas du même monde et je l'ai déjà bien trop plongée dans le mien.

_ Ressaisis toi putain... me soufflais-je avant de quitter la pièce à mon tour.

Je rejoins le rez de chaussé et mon regard est immédiatement attiré par la silhouette d'Elina dans l'entrée, à croire qu'elle illumine la pièce pour qu'on la repère aussi facilement. Santiago est posté à côté d'elle et je peux le voir fulminer d'ici, ces deux là sont comme chiens et chats, ils ne peuvent pas s'empêcher de se tirer dans les pates et me donner un peu de répit 5 secondes.

_ Espèce de sale p... crache Santi

_ Fait gaffe à ce que tu vas dire le coupais-je d'une voix dure dans son dos.

Il sursaute en se tournant vers moi, il ne m'avait pas entendu arriver, et je vois une haine pure au fond de ses yeux.

_ Cette connasse me pourri la vie mais comme d'habitude tu prends sa défense n'est-ce pas ? S'exclame-t-il, les nerfs à vif. Depuis le temps que je te soutiens, je pensais mériter un peu plus de respect et pas me faire doubler par la première pétasse qui écarte les cuisses.

J'ai le sang qui ne fait qu'un tour dans mes veines et le coup part avant même d'avoir pu réfléchir. Plus personne n'ose bouger dans la pièce, tout le monde nous regarde et je fixe Santi au sol comme si je n'étais qu'un simple spectateur de la scène. Il porte une main à sa lèvre qui pisse le sang et commence déjà à doubler de volume. Je ne me souviens même pas la dernière fois que j'ai levé la main sur Santi. Bien sur quand on était jeune on se battait pour s'amuser mais depuis que la réalité nous a rattrapé et jeté de plein fouet dans le grand bain, Santiago a toujours été un bras droit pour moi, un frère avec qui je n'aurais jamais pensé en venir aux mains un jour. Pourtant ça a été instinctif, un réflexe, je n'ai même pas eu besoin de réfléchir pour agir. Je ne supporte pas l'idée qu'on puisse traiter Elina comme l'une des vulgaires putains qui trainent à la baraque et passe sur tous mes gars. Elle est bien au dessus de ces poufiasses et jamais je ne permettrai qu'on la rabaisse à cela. Elle aurait pu tenter de nous amadouer avec son corps mais elle ne l'a jamais fait et qu'on pense que je l'apprécie simplement pour son baiser est une aberration que je refuse d'entendre. Il suffit d'apprendre à la connaitre pour voir à quel point elle est merveilleuse derrière son caractère de cochon.

_ T'as deux secondes pour dégager de là murmurais-je sans le quitter des yeux.

Il se relève lentement, sous le choc, mais son ahurissement est rapidement remplacé par une haine sans nom.

_ N'oublies jamais le choix que tu viens de faire Rodriguez, tu le regretteras me souffle-t-il avant de partir sans oublier de me bousculer sur son passage.

Ses mots me font l'effet d'une claque à mon tour mais je ne m'attarde pas plus que cela et me répète qu'il dit cela seulement sous l'effet de la colère. Dans quelques jours il sera calmé et notre relation reprendra comme l'an 40. Mon regard se tourne sur l'objet de cette dispute et je ne peux pas m'empêcher de la foudroyer sur place.

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