35. Donne moi tout

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Assise sur son lit, je l'observe s'agiter dans la chambre. Il fait des aller-retour entre la pièce et la salle de bain adjacente et revient près de moi, les bras chargés de crèmes et pansements en tout genre.

_ Montre moi tes bras m'ordonne-t-il en ouvrant un tube de crème.

J'obéis sans broncher et jette un coup d'œil aux cloques qui ont commencé à apparaitre sur mes bras. Rien de bien grave mais tout de même suffisamment prononcées pour que ça en soit douloureux. Avec le choc et l'adrénaline, la douleur n'était pas apparu tout de suite mais maintenant je la sens jusqu'à la moelle. Il badigeonne mes bras de crèmes et les massent légèrement pour la faire pénétrer. C'est à la fois douloureux et agréable, la fraicheur de la crème apaise le feu qui me dévore la peau mais pas le feu qui brule au fond de moi. Je regarde le moindre de ses faits et gestes, suis des yeux la courbe de ses mains qui s'appliquent à ne pas me faire mal. Il est tellement concentré qu'il ne fait pas attention à moi et bande mes bras avec de la gaze tandis que mon regard dévie le long de son torse. Il a enlevé son haut qui était dans un sale état, un mélange de boue et de sang, et m'offre ainsi une vue implacable sur ses abdos en béton. Je déglutis difficilement quand il se relève et me dépêche de détourner le regard. Il repart vers la salle de bain et mes yeux se baissent involontairement vers son fessier qui se contracte à chacun de ses pas. La chaleur ambiante me parait encore plus étouffante que dans un brasier et je rêverai d'une bonne douche froide pour me ressaisir. Quand il revient vers moi, je fais mine d'observer le décor de la chambre mais cela me parait peu crédible en sachant qu'il n'a installé que le strict minimum dans sa chambre, il n'y a aucune décoration.

_ Avale ça déclare-t-il en me tendant un verre d'eau et un cachet. Ça aidera à atténuer la douleur.

Un antidouleur est le bienvenu, je l'attrape et l'avale directement puis repose le verre sur la table de chevet. Il me tourne à nouveau le dos et je ne peux m'empêcher de le contempler encore une fois. Mais je suis tellement prise dans mon activité que je ne remarque pas qu'il m'observe par-dessus son épaule.

_ La vue te plait ? Dit-il en rigolant, tandis que mon visage devient cramoisi.

_ Je regardai simplement ta blessure rétorquais-je, de mauvaise foi.

Mon excuse n'est absolument pas crédible puisque sa blessure se situe sur son bras et qu'on peut à peine la distinguer de là où je suis, mais je préfère cela que d'admettre que j'étais entrain de mater.

_ Bien sur.

Il me fait alors face et un sourire narquois apparait sur son visage. Je déglutis péniblement alors qu'il se rapproche lentement de moi. Cela me demande un effort de ne pas baisser mon regard sur son torse mais ce serait une preuve de ma culpabilité. Alors qu'il n'est plus qu'à quelques centimètres de moi, il se baisse à ma hauteur et me chuchote à l'oreille :

_ Aurais-tu de la fièvre princesa ? Tu me parais... en nage, tes joues sont toutes rouges.

_ Non... non, tout va bien soufflais-je, le cœur battant la chamade.

_ Tu es sure que tout va bien ? Pourtant tu as l'air d'avoir du mal à respirer ajoute-t-il tandis que son pouce dessine des cercles sur la peau nue de ma cuisse, quelle idée de porter un short...

Son regard est intense, on pourrait y voir des flammes danser et je ferme les yeux pour y échapper. Mais c'est encore pire car chaque sensation est décuplée. Mon corps frisonne lorsque ses lèvres se posent juste en dessous de mon oreille, ma respiration se coupe et je suis à l'affut du moindre de ses faits et gestes. Il dépose une ligne de légers baisers le long de mon cou puis remonte jusqu'à ma mâchoire. Je sens son souffle au coin de mes lèvres et j'attends qu'il franchisse les quelques centimètres qui manquent mais il ne le fait pas.

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