MEXICO

23. Nouvelles perspectives (1)

A peine sommes-nous arrivés, je fonce à l'intérieur de la maison et me dirige vers l'infirmerie. Mon coeur bat à cent à l'heure et je prie de toutes mes forces pour que Samuel s'en sorte, il ne mérite pas de mourir. Telle une tornade, je déboule devant l'infirmerie mais Santi s'y trouve déjà et me barre le passage.

_ Laisse moi passer, je dois voir Samuel.

_ Tu ne peux pas rentrer, ils sont actuellement entrain de le soigner et tu ne ferais qu'aggraver les choses, comme d'habitude, en entrant là dedans.

_ Pardon ? Parce que c'est ma faute peut-être tout ça ? Déclarais-je en haussant le ton, la colère montant en moi.

_ Ouais je crois bien, sans toi et ton cul toute cette guerre n'existerait pas !

Je ne prends même pas la peine de lui répondre et lui envoie mon poing dans la gueule directement. Ne s'attendant pas à une telle réaction de ma part, il n'a pas le temps de parer le coup et je suis plus réjouie quand je le vois se tenir le nez en sang.

_ Tu feras gaffe, je crois que tu saignes dis-je ironiquement.

_ Sale petite s....

_ Basta tous les deux ! Crie Rodriguez que nous n'avions pas vu arriver. Y a pas eu assez d'emmerdes comme ça aujourd'hui, vous voulez vraiment en rajouter ?

_ C'est elle qui cherche la merde ! Bordel t'as vu ce qu'elle vient de me faire ? Tu ne vas rien dire ?

_ Si t'es trop con pour réussir à te faire mettre KO par une pauvre gamine écervelée c'est ton problème pas le mien, maintenant toi et ton incompétence vous dégagez d'ici et allez rassembler les gars. T'en est capable de ça au moins ?

Santiago grommelle dans sa barbe mais ne répond rien, se soumettant à son chef. Il s'en va à toute vitesse non sans manquer de me bousculer au passage et je me retrouve seule face à Rodriguez.

_ Tu n'arrêteras donc jamais d'emmerder le monde ?

_ C'est lui qui m'emmerde, il ne voulait pas me laisser voir Samuel.

_ Et donc au lieu de te dire que c'était surement pour une bonne raison, t'as trouvé ça plus intelligent de lui éclater le pif.

_ Au moins ça lui fait une rhinoplastie gratuite murmurais-je, de mauvaise foi.

_ Arrête de tendre le bâton pour te faire battre princesa parce qu'un de ses quatre ce sera la fois de trop.

Sans un mot de plus, il ouvre la porte de l'infirmerie et je le suis à l'intérieur. Plusieurs personnes s'activent dans tous les sens, des bandages pleins de sangs trainent au sol et nous nous retrouvons face à une dizaine de personnes blessées. Trop préoccupée par mes problèmes, je n'avais pas pensé aux conséquences qu'il y avait pu avoir pour les autres. Combien de personnes sont mortes finalement ce soir ? Combien d'hommes sont revenus blessés de cette bataille ? Je ne m'étais pas posé la question une seule seconde avant de me retrouver face au fait.

_ Tu as perdu beaucoup d'hommes cette nuit murmurais-je à Rodriguez ?

_ Bien plus que je ne l'aurais voulu...

Il ne s'attarde pas d'avantage sur le sujet et rejoint une pièce un peu plus éloignée. Samuel est là, inconscient sur un lit de fortune et la seule chose qui m'indique qu'il est encore en vie est la machine à laquelle il est relié qui bip de façon régulière. Je suis prise d'un pincement au coeur de le voir ainsi et je ne peux m'empêcher de me dire que c'est de ma faute s'il est entre la vie et la mort.

_ Ne fait pas cette tête de chien battu, contrairement à d'autres, il va s'en sortir me dit Rodriguez avant de quitter l'infirmerie.

Je m'approche doucement de Samuel et lui prend délicatement la main, ayant peur de causer d'avantages de dégats.