2. Un accueil chaleureux

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Quand nous passons les portes automatiques de la sortie de l'aéroport, il fait une chaleur bien plus étouffante qu'en France et j'espère m'y habituer rapidement. De toute manière, j'ai toujours préféré le soleil et la chaleur au froid et la pluie alors je ne m'en plains pas et un large sourire vient étirer mes lèvres. Tout de suite on se sent ailleurs et ce dépaysement que j'attendais depuis si longtemps me fait chaud au cœur. Valise à la main et sourire aux lèvres, je suis plus qu'heureuse quand le bus dans lequel nous sommes montés à l'aéroport s'arrête dans le quartier de la maison qui sera mon logement pour deux mois. Nous trouvions l'idée de loger chez l'habitant beaucoup plus convivial et enrichissante que le fait d'aller d'hotel en hotel. Mais faute de budget nous ne nous trouvons pas au coeur de Mexico, plutôt dans une petite ville voisine et nous devrons faire le trajet chaque jour pour rejoindre la capitale. Personnellement cela ne me dérange pas plus que ça, la ville avait l'air conviviale et pleine de vie quand nous l'avons traversée en bus et cela permettra de découvrir une vie moins touristique.

Je me concentre sur la maison qui me fait face quand Pauline nous demande pour la centième fois si nous avons bien toutes nos affaires. La maison de l'extérieur ne paye pas de mine et parait un peu vieillotte. Elle a un étage, les murs légèrement vieillis par le temps ont une teinte jaune et la porte me parait un peu bancale mais c'est peut-être une hallucination visuelle. De plus elle se situe dans une rue en pente de laquelle on peut voir une partie de la ville ce que je trouve très plaisant. Tandis qu'on fini de récupérer tous nos bagages, la petite rue est animée par des enfants qui jouent au foot et qui crient à tue tête à chaque but marqué et je ne peux m'empêcher de sourire à cette vue. Après avoir toqué à la porte, une femme nous ouvre avec une joie de vivre intense. Elle n'est pas très grande, ses boucles brunes sont coupées aux carré et volent dans tous les sens avec les grands gestes qu'elle fait pour s'exprimer avec son fort accent espagnol tandis qu'elle parle à une vitesse folle tellement elle est excitée de nous voir. Est ce que tous les mexicains ont la même hospitalité et sont aussi énergiques que cette femme charmante? En tout cas je sens que je vais adorer cette femme, dénommée Sofia, même si j'avoue que je n'arrive pas à la suivre son énergie qui me donne mal à la tête. Elle nous fait visiter la maison, les murs sont tous dans des tons chaud comme le jaune et le orange, il y a énormément de décoration dans toutes les pièces que se soit des poupées, des vases, des tableaux ou autres objets et le sol est recouvert d'un vieux parquet en bois qui grince sous nos pieds. Je dois aussi avouer que les murs ne sont pas très insonorisé, nous entendons tout ce qui se passe dans le quartier à travers quasiment mais ce n'est pas surprenant. Elle finit par nous montrer nos chambres, ce sont des pièces assez petites qui regroupent des lits superposés et deux armoires. Pendant que Andrea, Nate, Matt, Julie, Marie et moi rentrons dans la pièce pour commencer à nous installer, Sofia accompagne l'autre partie du groupe dans l'autre chambre et je n'ai pas le temps de dire un mot que les autres se jettent sur les lits pour savoir qui sera en haut et qui sera en bas. Sans me consulter, ils en viennent à l'idée que Nate, Julie et Matt dormiront en haut et respectivement Marie, Andrea et moi dormiront sous eux. Cela me va totalement, je n'aime pas les lits en hauteur car j'ai toujours peur de tomber en bougeant dans mon sommeil. Nous rangeons vaguement nos affaires dans les deux armoires mises à notre disposition et la petite commode sous la fenêtre. Une fois que j'ai fini de vider ma valise, je décide de sortir de cette pièce, ne m'y sentant pas à l'aise tandis que les autres agissent comme si je n'existais pas. Comment une amitié a pu se transformer ainsi ? C'est une question à laquelle je ne trouve toujours pas de réponses. Après tout ce que nous avons pu vivre tous ensemble ils arrivent à faire comme si ça n'avait jamais compté, jamais existé. Mais apparemment je suis la seule à m'en préoccuper.

Quand j'arrive dans le salon, Pauline y est déjà et discute avec Sofia. J'hésite à faire demi tour pour ne pas les déranger mais elles me remarquent et m'interpellent.

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