Je suis réveillée à cause d'un affreux mal de crâne et je suis étonnée de me trouver dans ma chambre. Alors que je m'assois dans mon lit, le corps endoloris, les derniers évènements me reviennent petit à petit en mémoire. Je me rappelle de mon combat avec Rodriguez, du moment où il a failli me tuer et de l'intervention de Samuel, sans laquelle je ne serais plus de ce monde. Je revis l'horreur, la douleur et mes larmes se remettent à couler. J'ai aussi une pensée pour Samuel. Que lui est-il arrivé après qu'il m'ait défendu ? L'ont-ils tué ? Je ne supporterais pas d'apprendre qu'il a été tué par ma faute, pour avoir voulu m'aider et mes larmes redoublent d'intensité. Mais aussi, au fond de moi, ça me tue de devoir avouer que ce qui me fait le plus mal, c'est le fait de me sentir trahie par Rodriguez. Je savais que c'était un tueur, un psychopathe, un monstre. Pourtant, inconsciemment j'ai voulu croire qu'il n'était pas celui que je pensais. J'ai voulu lui trouver des excuses et pire encore, j'ai cru bon de lui faire confiance. A chaque fois, je me suis convaincue qu'il faisait tout ça pour m'aider, pour que je parte d'ici vivante. Mais tout ça n'était que des mensonges. Il ne vaut pas plus que tous les autres qui veulent ma mort, il a simplement su si prendre différemment. Je me hais pour avoir été aussi bête, à croire que je n'ai rien retenu de ma leçon avec Marco. D'autant plus que si Marco pouvait paraître innocent, ce n'est pas le cas de Rodriguez, je n'avais donc aucune raison de lui faire un tant soit peu confiance. Cette erreur a failli me coûter la vie et il est hors de question que je la refasse. Plus encore, il est hors de question que je reste à sa merci, offerte sur un plateau d'argent dès qu'il aura des pulsions meurtrières.
La détermination s'empare de moi et je réfléchis au meilleur moyen de m'enfuir de cette maison. Je ne sais pas combien de temps je suis restée évanouie mais il fait presque nuit et l'agitation de la maison s'est calmée. Je me lève de mon lit pour jeter un coup d'oeil par la fenêtre, la hauteur n'est pas mortelle mais je ferais trop de bruit en sautant et j'ai toutes les chances de me fouler une cheville. Je vais donc être obligée de passer par la porte d'entrée et maintenant que j'y réfléchis, je n'ai jamais fais attention si oui ou non elle était surveillée la nuit. Rodriguez était peut-être si sur que j'étais à sa merci, qu'il n'a même pas pris la peine de prendre des mesures de sécurité. Mais dans tous les cas, je n'ai pas d'autres choix que d'agir ce soir car avec ce qu'il vient de se passer, s'il décide de finir le travail, de me punir ou de me faire surveiller, il le fera à partir de demain. Il va donc falloir que j'attende que tout le monde soit couché et qu'il fasse nuit noire pour tenter quoi que ce soit. Je me recouche dans mon lit en attendant et réfléchis à la suite des opérations. En admettant que j'arrive à sortir, je n'aurais aucune idée de la destination à suivre, je vais devoir y aller à l'instinct et jusqu'ici, il ne m'a pas beaucoup aidé. Puis si j'arrive à retrouver mon chemin et à rejoindre la maison de Sofia, comment vais-je faire pour lui échapper ? Aller voir la police ? Ça ne servirait à rien,ils sont corrompus jusqu'à la moelle et préviendraient Rodriguez. Je n'aurais pas d'autres choix que de prendre le premier avion pour la France mais comment expliquer cela à mon prof sans tout lui révéler ? Décidément tout est vraiment compliqué... Mais il est hors de question que je reste un jour de plus dans cette maison, je ne peux plus vivre dans la peur perpétuelle de mourir d'une seconde à l'autre.
Le temps défiles avec une lenteur insupportable et l'attente est de plus en plus angoissante. La nuit est tombée depuis plusieurs heures et je n'entends plus rien dans la maison, mais je n'ai pas trouvé le courage de quitter ma chambre. La peur de me faire prendre sur le fait me tord le ventre et je n'ose imaginer ce qui m'arrivera si c'est le cas. Pourtant, il va bien falloir que je sois courageuse si je veux avoir une chance de rentrer chez moi, c'est bien la soit disant le leçon qu'on tenté de m'inculquer Valerio et Rodriguez durant mon séjour. Je prends une grande inspiration et me lève de mon lit avec toute la détermination dont je peux faire preuve. Je colle mon oreille contre ma porte afin de savoir si quelqu'un est posté dans le couloir mais je n'entends rien. Doucement, je l'entre ouvre légèrement et jette un coup d'oeil. Le couloir est vide et je n'entends pas de bruit venant des différentes chambres. Je m'avance sur la pointe des pieds vers les escaliers, le coeur battant à tout rompre et c'est à peine si je respire correctement. Je tends l'oreille pour savoir si des bruits me parviennent du rez de chaussé mais rien ne vient. Je descends les escaliers en essayant de faire le moins de bruit possible mais les marches grinçantes me rendent la tâche compliquée. Quand j'ai atteins le rez de chaussé, je commence à me faufiler vers la porte d'entrée mais des chuchotements dans la salle à manger me stoppe. Je suis au bord de la crise cardiaque et prie pour qu'on ne m'ait pas entendue. Je vais être obligée de changer mes plans, impossible de rejoindre la porte d'entrée sans passer devant la salle à manger. Je réfléchis à toute vitesse à un autre moyen de fuite quand je me rappelle de la porte arrière. Je reviens donc sur mes pas et me dirige vers la cuisine d'un pas tremblant. La porte arrière ce trouve juste à côté et alors que je suis à deux doigts de l'atteindre, une voix retenti dans mon dos.
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MEXICO
RomanceElina, une jeune fille française, va vivre l'aventure de sa vie. Son voyage au Mexique qu'elle attend depuis plusieurs mois va, en plus de lui faire découvrir une nouvelle culture, de nouveaux paysage, lui faire découvrir une nouvelle façon de pense...