21. Un choix dangereux

7.2K 287 28
                                    

_ Tu as trois jours max pour me mettre un plan en place, c'est clair ? Demande Rodriguez à Santiago.

Santiago n'a pas l'air du tout ravi par la décision que son chef vient de prendre, mais comprenant qu'il ne changerait pas d'avis, il se résigne et accepte avant de quitter le bureau. Rodriguez a décidé en se levant ce matin d'attaquer Pablo et personne n'a l'air réellement ravi par cette nouvelle. A-t-il prit cette décision sur un coup de tête ou a-t-il eu une révélation miraculeuse dans la nuit ? Je ne saurais le dire mais dans un cas comme dans le notre, ça ne me plait pas de voir que ma vie ne tient qu'à un fil. Perdus dans nos pensées, nous restons quelques minutes, silencieux, sans bouger. Je lui jette un coup d'œil rapide, il a l'air exténué, tout d'un coup j'ai l'impression qu'il porte le poids du monde sur ses épaules et qu'il aurait bien besoin d'une pause. Après tout quand on y réfléchit, il est responsable de la vie de tant de personnes, que ce soit ses hommes ici au Mexique mais aussi ceux en Colombie et qui sait peut-être qu'il en a même ailleurs. Il me regarde étrangement, comme si j'étais une bête de foire, comme si c'est moi qui avais les réponses à nos interrogations, lui-même ne parvenant pas à comprendre ce qui lui arrive.

_ Pourquoi veux-tu agir si vite ? Lui demandais-je, surprise par sa décision.

_ Plus vite on agit, plus longtemps on garde l'effet de surprise.

_ Quel effet de surprise ? Il se doute forcément que tu ne vas pas laisser sa dernière attaque passer sans représailles.

_ Il n'y a pas de vraie raison souffle-t-il, en se passant la main sur le visage, fatigué.

_ Ne me prends pas pour une conne, je commence à comprendre ton fonctionnement.

Il ricanne légèrement mais ce n'est pas un rire moqueur comme à son habitude, c'est plutôt un vrai rire.

_ Tu veux que je te dise princesa, c'est vrai que je ne fais rien sans arrières pensées. Je vais enfin pouvoir réduire Pablo à néant et c'est tout ce qui compte actuellement. Cette guerre commence à sérieusement déteindre sur mes business et ça c'est hors de question.

Je ne rajoute rien, peu concernée au fond par leurs histoires de territoires et d'argent. Mais une autre question me titille le bout de la langue depuis que je suis rentrée dans ce bureau.

_ Pourquoi m'as-tu évité ces derniers jours ? Demandais-je, intriguée et profitant du fait qu'il ne m'ait pas encore jetée de son bureau à grand coup de pieds.

Il se tend et alors que jusqu'ici il était ouvert, ma question l'a refermé comme une huitre.

_ Ne te donne pas autant d'importance princesa, je ne t'évitais pas, j'avais juste des choses plus importantes à faire que m'occuper de toi.

_ Je sais que tu mens.

_ Ah bon ? Et comment peux-tu le savoir ? Rétorque-t-il, hautain.

_ Tu t'es crispé, tu t'es refermé et ça tu ne le fais que quand tu as quelque chose à cacher. Alors pourquoi m'as-tu évitée ?

Il ne me répond pas tout de suite, perplexe, surement entrain de chercher un nouveau mensonge à m'inventer.

_ Disons simplement, que les fantômes du passé se cachent dans ton ombre plus que je ne me l'avouais.

Je ne comprends pas sa réponse, j'ai envie de le questionner d'avantage sur le sujet mais il me fait taire d'un geste dédaigneux de la main.

_ Bref cela ne te concerne en rien, va t-en j'ai des affaires à régler.

J'hésite à insister mais son regard devenu noir m'en dissuade, il ne vaut mieux pas que je l'énerve d'avantage. Je me lève et me dirige vers la porte mais fait une dernière requête avant de sortir.

MEXICOOù les histoires vivent. Découvrez maintenant