J'ai passé le reste de la journée seule et je n'ai pas arrêté de réfléchir. Pourquoi me garder en vie ? Que va-t-il faire de moi maintenant ? Ces questions restent sans réponse et je ne suis pas tranquille face au brouillard qui entoure le reste de ma vie mais je compte bien trouver des réponses. Ce n'est qu'en fin d'après midi que Rodriguez entre dans ma chambre. Son visage est fermé, ses traits sont tirés, pourtant quand il me regarde, je ne vois aucune colère ou méchanceté dans ses yeux. J'ai du mal à me faire une idée sur lui, il est un contraste à lui tout seul. Il ne dit rien pendant un moment, il m'observe seulement, attendant surement que j'engage la conversation. Mais je me terre autant que lui dans mon silence, refusant de céder. J'ai peut-être décidé de ne plus m'emporter face à lui et d'obéir à peu près mais ce n'est pas pour autant que je dois lui faire la conversation. Ce n'est qu'après plusieurs minutes écoulées qu'il finit par parler.
_ Comment vas-tu ? Me demande-t-il avec un visage froid.
Je doute que sa question soit sincère, j'ai envie de lui lancer une insulte qui serait bien méritée mais ça ne m'a rien apporté de bon la dernière fois.
_ A ton avis ? Je me porte comme un charme lui répondis-je sarcastiquement en feignant un sourire des plus faux.
_ Parfait alors prépare toi nous partons, il y a des affaires dans la salle de bain déclare-t-il sans prendre en compte mon animosité.
Il quitte la pièce sans que je n'ai le temps de rétorquer et je reste seule avec mon air ahuri. Partir ? Mais où pouvons-nous bien aller ? Malgré ma réticence je me dis que je n'ai pas le choix, je n'ai pas vraiment envie de retourner frôler la mort dans ce sous sol maudit si je tente de lui tenir tête alors je me lève du lit et rejoins la salle de bain. Puis qui sait, je trouverais peut-être une occasion de m'enfuir. En me levant, je suis heureuse de constater que j'ai beaucoup moins mal à la cheville quand je marche même si elle n'est pas encore totalement rétablie. Je fais rapidement le tour de la salle de bain, elle est minuscule et contient seulement le strict nécessaire : un lavabo, une douche, des toilettes et un placard. Quand j'ouvre le petit placard en bois je trouve à l'intérieur des serviettes, du gel douche, un shampoing, une brosse à dent et du dentifrice. Comme si je revivais, je m'empresse de prendre une bonne douche pour me décrasser et de me laver les dents. Une fois propre comme un sous neuf, j'examine les vêtements qui m'attendent sur le lavabo. C'est un haut gris simple avec un jean noir et des baskets. J'enfile le tout et je suis assez surprise que ce soit à ma taille pourtant je ne rappelle pas leur avoir donnés mes mensurations à un quelconque moment. Je ne m'attarde pas plus sur ce genre de détails futiles et retourne en vitesse dans la chambre où je pousse un cri quand je tombe nez à nez avec Rodriguez qui m'attendait derrière la porte de la salle de bain et manque de lui tomber dessus.
_ Tu m'as fichu une peur bleue m'exclamais-je la main sur la poitrine et le cœur battant à 2000 à l'heure.
Il est si proche de moi que je sens son souffle sur ma peau et un frisson me parcourt. Il me fixe intensément comme si j'étais une énigme qu'il tente à tout prix de résoudre et mes yeux s'attardent un peu trop sur ses traits. Ses lèvres son charnues et rosées, et le temps d'une minuscule seconde, je me demande quel gout elles ont. Mais je chasse rapidement ce genre de pensées et détourne le regard pour briser la bulle dans laquelle nous étions.
_ Enfin prête princesa. Allez on y va, je n'ai pas que ça à foutre de t'attendre aujourd'hui.
Il quitte la pièce sans même m'attendre et je lui emboite le pas. Tandis que nous rejoignons le rez-de-chaussée, il marche d'un pas rapide et je dois presque courir pour le suivre. Je suis sure qu'il le fait exprès pour tester la douleur de ma cheville et j'ai bien envie de l'insulter. Nous montons dans un gros 4x4 noir et je suis bien naïve de croire que nous allons faire une simple balade de routine. Mais l'arme que Rodriguez attrape dans la boite à gant est un retour brutal à la réalité. Je ne pense pas qu'il faille un flingue pour se promener à ce que je sache. Je me mets soudain à paniquer et tente d'ouvrir ma portière car je préfère sauter d'une voiture en marche que d'aller me prendre une balle sans raison au milieu des bois. Néanmoins Rodriguez est un homme intelligent et les portières sont verrouillées. Je ne m'arrête pas pour autant et tente tout ce que je peux pour ouvrir cette maudite portière.
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MEXICO
RomanceElina, une jeune fille française, va vivre l'aventure de sa vie. Son voyage au Mexique qu'elle attend depuis plusieurs mois va, en plus de lui faire découvrir une nouvelle culture, de nouveaux paysage, lui faire découvrir une nouvelle façon de pense...