une histoire spéciale

Chapitre 10

Lundi 30 septembre 2018

Après cette longue nuit, faite de tourments, j'ai enfin réussi par m'endormir pour me faire réveiller ce matin par Sirine qui entre chez moi et qui ouvre les volets de ma chambre.

(Sirine) - Aller réveille toi !
(Tressy) - Mais pourquoi tu viens m'embêter ? Laisse moi dormir !
(Sirine) - Après la discussion qu'on a eu hier, j'ai bien réfléchi et je me suis dit qu'au final je n'allais pas te laisser affronter ça seule. Je t'ai laissé assez de temps pour pleurer mais là il faut que tu te bouges. J'ai décidé d'être ton amie donc jusqu'à la fin je vais te faire chier si je pense que c'est le mieux pour toi. Donc bouge toi meuf, dès maintenant tu ne vas passer plus aucune journée au lit ! Lève toi on va prendre un p'tit dej.
(Tressy) - Oke oke mais il est quelle heure ?
(Sirine) - 8h57 exactement
(Tressy) - T'étais vraiment obligée de venir si tôt?

Après m'être lavé le visage à l'eau froide, on est allées manger un petit truc avant que j'aille me préparer pour qu'on fasse un tour. Je ne comprend toujours pas l'utilité mais c'est pas grave, je la suis. La journée a passé comme ça, on a discuté de tout et de rien, on s'est arrêtée dans un restaurant à midi, puis dans un café pour l'après-midi. C'est ça que j'aime bien avec Sirine, c'est que je peux passer une journée entière avec et pourtant on trouvera toujours un sujet de conversation. J'ai heureusement réussi à éviter toute la journée le sujet de Mikky ou de Jey et surtout elle ne m'a pas posé de questions. Sirine de toute façon c'est une fille comme ça, si on ne parle pas d'une chose, ce n'est pas elle qui va mettre le sujet sur table, elle est trop gentille pour imposer n'importe quel sujet qui pourrait nous importuner. Vers 17h elle me dit qu'elle doit aller à l'atelier pour avancer sur son projet mais qu'elle allait passé mercredi pour que je me bouge encore un peu. Je suis donc rentrée chez moi, avec toujours le rendez-vous que Jey m'a proposé en tête. À 22h00 donc il va être devant chez moi. Une fois à la maison, je m'installe devant la télé et reste comme ça jusqu'à ce que je reçoive un message:

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message
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(Jey) - Je suis là, descend !

Merde. J'ai pas vu le temps passé donc je me suis même pas remaquillé ou changé. Mais en me regardant le miroir j'essaie de me rassurer qu'un jean bleu foncé assez large avec un sweat blanc et un trench beige c'était pas mal. J'ai donc pris toutes mes affaires, enfilé mes jordan 3 retro Cardinal Red (petit clin d'œil à la paire qu'il avait hier), et suis descendue. En bas, je le retrouve en train de fumer un cigarette tout en regardant un truc sur son téléphone. Il était de nouveau habillé tout en noir avec un paire de Tn.

(Tressy) - C'est bon je suis là !
(Jey) - Aah bas je pensais que t'allais jamais arriver, t'as pris du temps !
(Tressy) - Désolée je faisais quelque chose.
(Jey) - Bon t'es prête ? on y va !

Il jette la cigarette pas encore terminé par terre et enjambe sa moto, tout en me faisant un signe de la tête de venir. Je me suis par conséquent approchée pour prendre le casque qui était juste dernière lui et lui ai demandé s'il n'y en avait pas un pour lui. Il me répond par un gros soufflement et me dit qu'il en a pas besoin. Sur ce, je monte dernière lui en m'accrochant directement à sa taille pour éviter de tomber et il démarque...

La sensation n'est pas le même que la dernière fois, puis-ce qu'il y a d'autres voitures et des personnes encore dehors. Même si c'est lundi, il y a drôlement beaucoup de gens, malédiction du moment, j'aurai clairement du dire « oui » hier.  Mais gentiment, je vois qu'on s'éloigne de la ville pour arriver dans la campagne, ce qui me fait réagir et dès qu'il s'arrête à un « stop » je lui dis: « J'espère que tu ne m'emmène pas ici pour me trucider ». À ça, il n'a rien trouvé de mieux que de rester dans le silence mais toujours avec son sourire narquois que j'arrive à distinguer grâce au rétroviseur droite. Pas très rassurant mais j'ai pas un mauvais sentiment et mon instinct ne me dicte pas de sauter et de courir le plus vite que je puisse pour lui échapper, donc je reste et attend de voir ce qu'il me réserve.

Quelques minutes plus tard, on arrive dans une sorte de parc, qui est plongé dans le noir. Il parque sa moto et on fini par avancer jusqu'à un banc. On est en haut d'une sorte de mini colline qui nous laisse apercevoir quelques petites maisons qui sont dans le périphérique de Paris. Il fait froid, on est tout de même en septembre, donc je commence à frissonner. En me voyant grommeler, jey décide de me passer sa veste et me tire par la manche pour qu'on aille jusqu'à un banc.

(Tressy) - Waw c'est vraiment super beau !
(Jey) - Ouais j'aime bien cet endroit, y'a jamais personne et la vue est plutôt cool.
(Tressy) - T'aimes vraiment autant la solitude?
(Jey) - Ça dépend, il m'arrive juste d'avoir des moments où je ne supporte pas être en la présence de personnes. Tu vois ce genre de moment où t'as juste envie d'être seul et de ne plus avoir ce brouhaha incessant dans les oreilles.
(Tressy) - Surprenant venant d'un rappeur.
(Jey) - J'aime pas trop qu'on me conforme aux règles ou aux cases, tu vois? J'ai pas envie de jouer un rôle donc juste je vis les choses sans changer qui je suis, que je sois rappeur, mécanicien ou vendeur.
(Tressy) - Okey je vois...

Après ça on est resté dans le silence un petit moment. Le genre de silence qui laissait planer les non-dits, mais qui n'était pas destructeurs d'ambiance pour autant. Ou alors parce qu'on était dans le mood de la nuit et que tout paraissait plus irréel, plus fantastique.

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flashback
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(Mikky) - Arrête putin ! T'es toujours là à me coller, j'en ai marre, j'en peux plus tu me soûles!
(Tressy) - *en pleure* arrête de crier s'il te plaît... Je suis désolée, je voulais juste te ramener ton déjeuner au travail, tu l'avais oublié.
(Mikky) - Tu sais très bien que je n'aime pas être dérangé au travail et tu te donnes le droit de venir? MAIS POUR QUI TU TE PRENDS ????
(Tressy) - Désolée, pardonne moi s'il te plaît.
(Mikky) - VA T'EN !!! ET VITE, ON EN REPARLERA CE SOIR, JE NE VEUX PLUS TE VOIR ICI T'AS COMPRIS ?!?!?!

Ce soir là, c'était la première fois qu'il avait levé la main sur moi, tout comme mon père l'avait déjà fait quelques années plus tôt. C'est étrange parce que, tous les hommes que j'ai rencontré dans ma vie ont eu un effet destructeur sur moi, cependant, rien ne pouvait changer de l'amour intense que j'éprouvais pour eux. Ce même amour qui me faisait courir à ma perte. Je l'aimais assez pour accepter tout ce qu'il faisait, j'étais incapable de dire quelque chose. Toutes les cartes étaient entre ces mains, il pouvait jouer comme bon lui semblait, sans qu'aucun adversaire ne vienne contrer son jeu.

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retour à la réalité
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(Jey) - Tu veux une cigarette ?

En m'interrompant dans ce souvenir, il me tent son paquet et me fait son même sourire narquois que d'habitude.

(Tressy) - Ouais je veux bien merci !
(Jey) - Enfaite, je voulais te demander ce que tu faisais à la soirée de samedi.
(Tressy) - Rien de spécial, ma pote Sirine a été invité et elle nous a proposé de venir avec elle. Pourquoi cette question ?
(Jey) - Rien c'est juste que c'est la première fois que je t'ai vu.
(Tressy) - T'as l'habitude de faire ce genre de soirée?
(Jey) - On va dire que je profite de ma jeunesse, je vais où le vent me mène.

Et on a continué comme ça encore un bon moment, à parler de tout de rien, sans se prendre réellement la tête sur ce qu'on devait dire ou pas. L'instant était authentique et ça me faisait me sentir libre. Mais comment un garçon comme lui pouvait s'intéresser à quelqu'un comme moi? c'est complètement insensé !