Chapitre 41

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Je crois que c'était les 12h les plus longues que j'ai pu vivre. Plusieurs fois, ça m'était arrivé de me remémorer certains souvenirs avec Mikky, pas parce qu'il me manquait ou que je le l'aimais encore, non, juste parce que je m'étais rendue compte qu'il m'avait tellement fait énormément de promesses jamais exaucées. Par exemple ce voyage aux Etats-unis, normalement j'aurai dû le faire avec lui et pourtant c'était Jey que je rejoignais et ça me rendait encore plus impatiente de le voir. Je m'étais notamment rendue compte que en seulement une année ma vie avait tellement évoluée. J'étais passée de ne plus du tout être épanouie dans une relation, puis d'être restée clouée plusieurs mois au lit parce qu'il avait fini par me quitter et là je suis à l'autre bout du monde pour voir Jey, homme que j'ai rencontrée à la première soirée que j'ai passé en dehors de chez moi. Enfin bref, une fois atterri, j'avais directement eu le réflexe d'envoyé un message sur le groupe que j'ai avec les filles et je m'étais précipitée pour sortir le plus vite de cet avion. Une fois mes bagages récupérés, je m'étais empressée de sortir, pourtant, Jey n'était pas là entrain de m'attendre comme prévu. En regardant sur mon téléphone, 1h27 y était affiché et aucune notification de sa part. Déçues, j'avais fini par sortir de l'aéroport pour trouver un taxi. Une fois dehors, l'air tiède de Los Angeles frôlait la peau de mon visage. Quand j'avais levé la tête, Jey se trouvait quelques mètres devant moi, appuyé sur mur et fumant une cigarette comme à son habitude. Il était beau, dans son rituel sweat noir avec pareil un pantalon de la même couleur. Ses cheveux avaient prient le temps de pousser, j'avais pu le remarquer grâce à ses repousses.

(Jey) - Héé je suis là !

Il avait levé la main, puis jeté son mégot de cigarette par terre avant de l'écraser avec la pointe de sa botte. Nous nous trouvions à environ 4 mètres l'un de l'autre ce qui nous obligeait à hausser le ton pour s'entendre.

(Tressy) - Tu es venu.
(Jey) - T'aurais payé une blinde le taxi.
(Tressy) - Je ne pouvais pas loupé des vacances au chaud.

Il s'était rapproché, puisque je ne m'étais toujours pas décidé à bouger de mon emplacement de départ. Une fois juste en face de moi, j'avais lâché mes bagages pour lui tomber dans les bras. Un souffle de soulagement s'était répandu autour de nous. À nouveau, plus rien n'existait autour, seulement lui et moi. J'avais senti ces bras se resserrer autour de moi comme pour se rassurer que je me trouvais vraiment en face de lui. C'était tellement bon de le sentir contre moi, coeur contre cœur et c'est là que je m'étais rendue compte que l'amour agapé, c'était exactement ce que je vivais avec lui. Tous mes doutes s'étaient dispersés, comme une envolée de papillons. Une fois détachés, nous étions tout les deux gênés de la situation sans trop savoir pourquoi, donc sans un mot, il avait pris mes valise et mon sac pour les mettre dans la voiture qui se trouvait quelques mètres plus loin. C'était une land rover discovery blanche. Le silence était devenu lourd et gênant, mais par chance, il avait glissé une phrase qui avait directement décroisé l'atmosphère ne serait-ce que un moment.

(Jey) - Joli mon pull, c'est fou que t'aies du faire autant de kilomètres pour me le rendre.
(Tressy) - Ah mais ce n'est pas dans mon projet de te le rendre.
(Jey) - Tu vas m'obliger à devoir le reprendre de force?
(Tressy) - *rire niais* oh je sais pas, à toi de voir.

Et il avait posé sa main sur ma cuisse, m'obligeant à devoir passer les vitesses. Il me faisait un signal en me pressant la peau pour que j'execute la mission qu'il m'a laissé. Même s'il faisait nuit, les lampadaires me permettait de distinguer son même sourire narquois qui s'était affiché sur son visage. Les rues étaient pour la plupart vides, appart certains quartiers qui étaient destinés à accueillir les fêtards.

(Tressy) - Vous avez déjà fait la fête ici?
(Jey) - Oui, on est déjà sortis profiter des soirées américaines.
(Tressy) - Et alors comment c'était?
(Jey) - Remplis d'excès.
(Tressy) - Donc t'as adoré...j'imagine.
(Jey) - Ouais c'était cool.
(Tressy) - Oh.

(narrateur externe)

Même si Jey avait profité de ses soirées sur le sol américain en allant dans le style de fête cliché de films américains pour adolescents avec de belles filles et de l'alcool à gogo, il n'avait même pas pu toucher l'une seule des innombrables filles qui s'y trouvait. Tout simplement parce qu'il n'y arrivait pas. Jey s'était ce genre de gars qui, a partir du moment où il appréciait quelqu'un, c'est pour de bon et bien qu'il fasse tout ce qu'il puisse, il avait du mal à s'en détacher même pour une seule soirée. C'était le genre de personne trop gentil, trop sincère, avec une âme trop pure. Mais lorsque Tressy lui avait posé la question, il savait très bien qu'elle attendait à ce qu'il la rassure, lui disant qu'il n'avait eu d'aventure avec personne, pourtant, comme gage de revanche pour ce qu'elle avait pu faire à Paris pendant son absence, il avait décidé de ne rien dire et de laisser planer le doute.

*******

On avait passé le reste du chemin à jongler entre les longs instants de silences et des discussions random. Je n'arrivais pas à savoir pourquoi il y avait cette sorte de gêne qui s'était installée entre nous deux et en même temps, je n'avais pas le culot de lui demander si quelque chose le bloquait. Surtout qu'au fond je savais que c'était sûrement l'histoire avec Spencer et aussi le soir où on a couché ensemble avant qu'il ne m'expulse de chez lui, ces deux problèmes qui n'avaient toujours pas été réglés profondément et qui nous pesait aux deux. Une fois arrivé à la chambre d'hôtel, elle était simple. Je pourrais la comparer à une chambre d'hôtel ibis un peu plus haute game, avec une belle vue et de grandes fenêtres ainsi qu'une balcon. Jey s'était directement allongé sur le lit me laissant quelques instants pour poser mes affaires et commencer à m'installer. Une fois mes quelques tâches accomplies, je m'étais installer de tout mon long à côté de lui, qu'est-ce que ça faisait du bien de le sentir à côté de moi.

(Tressy) - Tu restes dormir avec moi ce soir?
(Jey) - Je sais pas trop... Les gars auront peut-être besoin de la voiture demain matin et j'ai peur de ne pas me réveiller. Surtout qu'il y a quelques miles à faire pour attendre notre chambre.
(Tressy) - Sérieux? J'avais justement pris cette chambre pensant que vous étiez proches. Mais bon, c'est pas grave.
(Jey) - Non mais on est pas très loin non plus... Bon je crois que je vais y aller, comme ça je te laisse te reposer, avec le décalage horaire ce doit être compliqué. *baille*

Je m'étais tournée pour ne pas montrer à Jey que j'étais déçue et surtout pour attraper mon téléphone et regarder l'heure.

(Tressy) - Mais il est 2h57, il est tard pour que tu rentres maintenant, viens repose toi un peu avec moi et tu retrouveras tes amis après. Le temps de faire une sieste.
(Jey) - C'est pas pour les voir que j'ai pas envie de rester, c'est pour la gova.
(Tressy) - Préviens les, je suis sûre qu'ils ne sont même pas en train de dormir.
(Jey) - Si, ils dorment tous et puis dans tous les cas, je n'ai pas d'affaires avec moi et c'était pas prévu.
(Tressy) - Bon je ne peux pas te forcer à faire quelque chose dont tu n'as pas envie, je n'ai pas envie de mendier ta personne. Fais attention à toi quand tu rentres et envoie moi un message une fois dans ta chambre.

Sur cette phrase, je m'étais levée pour atteindre le balcon et m'allumer une cigarette. À mon grand étonnement, il n'était pas parti de la chambre, à la place il m'avait suivi, une cigarette à la bouche attendant que je l'allume avec le briquet que j'avais toujours dans la main.

(Jey) - Je ne t'ai pas dit que je devais partir maintenant. *baille à nouveau*

Et on avait regardé la vue comme ça, dans le silence animé de Los Angeles un moment avant que je prenne mon courage à deux mains et que j'ose
poser sur tapis mes inquiétudes.

une histoire spéciale Où les histoires vivent. Découvrez maintenant