Prologue

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Il y a beaucoup d'informations dans le prologue que vous comprenez pas en majorité et c'est normal les gars, c'est l'intrigue de l'histoire, après vous comprendrez tout don't worry.



À tous ceux qui ont aimé trop tôt, et ont été aimés trop tard.





Aléan

21 ans, Santa Cruz.

Il y avait une ressemblance flagrante entre les traits ridés de son visage, et la robe fripée de la mort penchée sur son épaule. Mais seul moi la percevait.

-Sam, Sam, Sam... déclarai-je en fixant le nom inscrit sur l'étiquette. Gosse, j'avais cette admiration pour les noms, et le pouvoir de les répéter à volonté comme pour me les approprier avant qu'ils ne me filent entre les doigts.

-Revenons-en aux faits, êtes-vous en train de justifier vos actes, en remettant la faute sur votre père ?

-Je n'ai jamais dit ça. Je dis simplement que, s'il n'avait pas vidé ses couilles dans ma mère, je n'en serais pas là.

-Alors, vous admettez avoir tué cette femme, Aléan ?

-C'est épuisant de s'acharner à prouver que l'on n'a pas commis quelque chose, ne croyez-vous pas ? demandai-je effrontément. J'ai toujours choisi la voie de la facilité, si je l'avais tuée, je l'aurais avoué depuis belle lurette.

-Pourtant, ce sont vos agissements qui correspondent le mieux aux circonstances de sa mort, affirma-t-elle. Vous êtes le coupable le plus probable.

-Là, c'est vous qui choisissez la voie de la facilité m'dame. Réfléchissez un peu mieux.


10 ans, Santa Cruz.

-Fais chier, m'exclamai-je en réalisant que la flaque d'eau à mes pieds rétrécissait dangereusement.

La soif me brûlait la gorge d'une force incomparable à n'importe quel autre type de souffrance déjà endurée. Une envie intarissable qui prend une forme douloureuse plus le temps passe, est davantage désagréable qu'un couteau planté dans la nuque, ça je l'avais appris à mes dépends.

-J'ai compris, je ne me servirai plus ! Hurlai-je. Je ne pêcherai plus...

Le péché, c'est quelque chose que mon père avait totalement décrédibilisé à mes yeux. Depuis la mort de ma mère, il me gardait avec lui seulement pour que je ramasse ses bières vides à longueur de journée, pour punir quelqu'un de quelque chose qui n'était la faute de personne, et pour mes yeux. Enfin, ma vue plus précisément...

-Connard ! m'égosillai-je.

N'importe quel adulte m'aurait réprimé à cause mon vocabulaire indécent pour un enfant de dix ans, mais vivre en permanence avec un exemple alcoolique et vulgaire apporte simplement des dommages mentaux en plus de ceux physiques.

-Reviens, s'il te plaît...

Il avait beau être détestable, il ne m'avait jamais laissé plus de cinq jours dans ce sous-sol désertique et sombre, alors chercher à comprendre pourquoi il ne me répondait plus, me foutait sincèrement les jetons. J'avais peur du conflit, je l'exécrais parce qu'il me mettait, quoiqu'il arrive, en situation de porte-à-faux, mais là tout de suite, me prendre la tête avec mon père ne m'aurait pas dérangé, tant qu'il me laissait sortir de cette foutue cave.

-Papa, Papa, Papa... répétais-je pour me rassurer, et entendre une voix même si ce n'était que la mienne. Il fait sombre.

L'obscurité ne m'effrayait pas, puisqu'il m'était impossible de la percevoir, mais actuellement mon esprit d'enfant commençait à s'inquiéter pour ma santé et la solitude qui s'ensuivrait si mon père était vraiment parti du jour au lendemain, sans me prévenir.

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