- Valentina : Mathieu... Embrasse-moi.
C'est tout ce que j'attendais.
Ma bouche fond sur la sienne avec une telle rapidité qu'elle me surprend moi-même. Mes mains quittent ses hanches pour venir attraper ses joues, ce qui me permet d'approfondir no...
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23 août 2019 - Restaurant Ta'Rika, Ile de Comino - 22H24
On sort du restaurant, pour ma part, je suis rassasiée. J'ai dégusté de très bon ravjul, ravioli avec des oeufs, de la riccota et du persil. C'était très bon, mais le dessert, les Figolli, faits de pâte sablée fourrée à la pâte d'amandes et citron étaient délicieux.
Mathieu me prend la main et on part se balader vers la St.Mary Tower. Je n'avais même pas vu que le restaurant se situait juste devant l'entrée du chemin vers l'ancien poste de surveillance.
Le calme est olympien, ça me fait beaucoup de bien.
On s'assoit finalement sur l'extrémité du bout de roche, le coucher de soleil est incroyable. Je me mets entre les jambes du polonais et m'appuie sur son torse. Ses bras n'attendent pas pour m'entourer.
- Mathieu : Tu sais Nana, aujourd'hui, c'est un jour de dingue pour moi. J'ai mon premier rencard, avec une femme qui ferait mettre à genoux les plus grands dieux et j'ai eu mon premier disque d'or.
Je me retourne très vite et ses mains descendent sur mes fesses.
Il en profite bien de ce que je vois. Enfin de ce que je sens.
Je place les miennes sur ses épaules et reste à genoux face à lui.
- C'est vrai ? Je suis trop contente pour toi ! Ton travail paye enfin ! Et juste avant ta mixtape en plus.
- Mathieu : Donc, c'est sûr, je vais me souvenir de ce jour-là, ça va devenir ma date préférée, tu sais comme vous les meufs, vous avez des dates préférées tout le temps.
Je reste fixée sur ses lèvres, elles m'envoûtent. Énormément.
- Je n'en ai pas, mais y a bien un jour sur trois cent soixante-cinq que je déteste.
Je me replace correctement et il pose sa tête sur mon épaule. Je sors mon téléphone et prends une photo de nous deux, on ne voit que la moitié de nos têtes, mais la photo est stylée.
J'enregistre et ouvre ma galerie pour lui montrer ce que seule Chloé et OZ savent. Et je l'avais raconté à Charlotte aussi, puisqu'un jour, j'avais craqué en l'entendant me parler de sa grossesse.
- Mathieu : C'est qui ?
- Je te présente Idylla-Nella Saadé, c'est... C'était ma fille.
- Mathieu : Attends quoi ?
Je me tourne à nouveau et il peut sûrement découvrir mes yeux plein de larmes.
- À l'époque... Je sortais avec une personne de ma classe sociale. Je ne suis tombée que sur des garçons qui ne voulaient pas Valentina, mais son nom de famille. Ma tante me cherchait un mari, mais avant tout quelqu'un pour reprendre l'entreprise. Je suis entrée dans une relation toxique, quand mon grand-père était toujours en vie, il n'y avait pas de question à se poser sur le PDG de l'entreprise, mais quand je suis devenue l'héritière, 1 an avant sa disparition , je me suis rendue compte de ma situation.
- Mathieu : Quand tu dis toxique, ça veut dire quoi exactement ?
- La première année de relation, je ne sortais pratiquement plus, j'ai pu voir mes 3 seuls vrai amis les jeudis, au moment de la répétition avec le crew. Pour lui, je devais être à la maison, lui cuisiner ses plats, lui repasser son linge et tout ce qui va avec. Il m'avait carrément fait un planning et si je ne le respectais pas, il m'empêchait de sortir le fameux jeudi que j'attendais avec impatience.
- Mathieu : Dis son prénom Nana, t'as pas avoir peur d'une si petite merde.
- Il s'appelle Marc, au milieu de la 1re année de notre relation, j'aurais dû reprendre l'entreprise, mais avec l'aide de ma tante, il a réussi à prendre les rênes aux côtés de Léo. Je l'avais convaincue d'attendre un peu pour le mariage, mais il savait que la seule sécurité pour lui, la seule façon de poser une main définitive sur ma famille, c'était de me faire un enfant.
J'essuie mes larmes qui ont commencé à couler, tant de mauvais souvenirs.
- Il a commencé par cacher ma pilule, mais quand j'ai compris ce qu'il faisait, j'ai arrêté de coucher avec lui et il m'a enfermée chez nous. Il refusait d'entendre mes non, il refusait de m'écouter, il a mis en place petit à petit dans ma vie, le viol conjugal et la torture mentale. Il a fallu 6 mois pour que ma petite fille se loge dans mon ventre, je l'ai su juste avant nos 2 ans. Un jour, j'étais tellement fatiguée que je n'ai pas respecté le planning qu'il m'avait préparé. Ce jour-là, Marc m'a défiguré au point que je ne me reconnaissais pas.
- Mathieu : Quelle petite pute.
- Je l'ai définitivement quitté, j'ai porté plainte et j'ai réussi à obtenir une injonction d'éloignement. Je suis revenue dans mon appartement après avoir été sûre qu'il ne serait plus là-bas. Et j'ai continué ma grossesse, ma plus belle étoile est née à 5 mois, on s'est rendu compte à l'accouchement qu'en plus du grand risque de mortalité dû à son statut de grande prématuré, Idylla-Nella n'avait pas le cerveau bien développé. Elle a vécu 43 minutes, ça a été les minutes les plus douloureuses et en même temps les plus heureuses de ma vie. Car je venais de perdre mon sang, ma moitié, ma vie entière, mais en même temps, je savais que c'était le mieux pour elle, je ne voulais pas qu'elle ait un père qui ne se préoccupe que de l'argent et qui est violent que ce soit mentalement ou physiquement.
Il me prend dans ses bras et me caresse les cheveux, tellement tendrement que je craque encore plus.
- Mathieu : Je comprends mieux maintenant ta chanson sur les femmes.
- J'ai dû choisir un tout petit cercueil, j'ai dû choisir un prénom. Quand je l'ai regardé, tu l'aurais vu, si petite, si calme. Elle souffrait, mais préférait me regarder dans les yeux, me sourire. Elle était libre, elle était en paix, et elle était en train de mourir. Je n'ai pas douté un seul instant pour son prénom, Idylla qui signifie "la perfection", car elle était parfaite, et Nella qui veut dire "qui brille de sa propre lumière" et je voulais que l'être que j'avais le plus cher sur cette terre brille d'une lumière unique.
- Mathieu : C'est magnifique ce que tu me dis Nana, tu ne l'oublieras jamais, elle sera toujours avec toi, dans ton cœur, c'est ce qu'il faut que tu retiennes.
- Je me retiens tellement devant les gens, je n'aime pas pleurer. Le jour où j'ai écrit cette chanson à la gloire des femmes, je me retenais tellement sur scène de m'effondrer. Ça ne faisait pas longtemps et mon Dieu, j'ai passé la nuit suivante à pleurer.
Il resserre ses bras et je me rends compte que je me sens tellement bien dans ses bras à ce moment-là, c'est littéralement la place que je veux garder toute ma vie.
•••
Chapitre révélation !
Alors, comment encaissez vous la nouvelle mes petit Joro' ?
