- Valentina : Mathieu... Embrasse-moi.
C'est tout ce que j'attendais.
Ma bouche fond sur la sienne avec une telle rapidité qu'elle me surprend moi-même. Mes mains quittent ses hanches pour venir attraper ses joues, ce qui me permet d'approfondir no...
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22 février 2020 - Paris, Hôpital de la Pitié Salpêtrière, France - 22H30
Je sors enfin de la chambre dans laquelle je patiente depuis 3 heures.
Verdict, points de suture sur la tempe et sur l'arcade. Contusion au niveau de l'œil, avec une vision floue et des éclatements de veines à l'intérieur donc interdiction de forcer, je vais devoir faire avec un seul œil pendant 1 semaine. Ecchymoses sur tout le ventre, avec 2 cotes de fêlées.
1 mois d'ITT. Que je ne vais pas respecter bien évidemment.
Je ne sais même pas comment j'ai fait pour conduire jusque Clamart.
Je ne vais pas les louper, dès que je le peux, ma plainte sera déposée. Ils vont pleurer. Réellement. Parce que mes avocats seront sans pitié.
Je rejoins mon faux blond, qui écoute attentivement les conseils du médecin. Je sens qu'il va être sur mon dos pendant 1 mois. Heureusement, notre voyage commence 1 semaine après la fin de mon arrêt-maladie.
Il me rejoint avec des papiers, et me fait — ce que j'adore le plus au monde en matière de marques d'affection —, un bisou très tendre sur le front.
- Mathieu : J'ai tous les papiers pour la plainte, allons-y.
Il me prend la main et on sort de l'hôpital. Il me guide jusqu'à la voiture, mais en chemin, il s'arrête net. Je le vois tourner autour d'une voiture. Il nous fait quoi là ?
- Mon coeur, mais qu'est-ce que tu fais ?
- Mathieu : C'est la voiture de Flav, pourquoi elle est ici ?
Son téléphone dans la main, le numéro est vite composé. Mais aucune réponse.
- Mathieu : Oh, ça se trouve, il trompe Charlotte avec quelqu'un qui travaille ici !
- Ou alors Cha' est jute en train d'accoucher.
Il me regarde, en réfléchissant.
- Mathieu : oui, c'est vrai que c'est plus crédible ta version. AH, il vient d'envoyer un message sur le WhatsApp du Panama attend.
Il marmonne en lisant, avant de relever la tête.
- Mathieu : Bon bah non pas tellement apparemment fausse alerte.
___
11 mars 2020 - Commissariat de Clamart, France - 10H30 - 17 jours plus tard.
On reçoit l'information en sortant de mon dépôt de plainte. La petite Lucie est finalement née à 6 heures 04 ce 11 mars. Elle pèse 2,450 kilogrammes et mesure 47 centimètres.
J'avais hâte de voir sa petite bouille, mais je savais aussi que ça allait sûrement me faire beaucoup de mal.
Voir une petite fille, autre que la mienne, en pleine forme, ça allait être très compliqué.
- Bon aller, on va à mon travail et après, on ira voir la petite famille.
- Mathieu : tu n'as pas compris quoi dans 'arrêt de travail' ?
- Bah arrêt et travail à la suite, ça me dérange assez dans la compréhension du truc. C'est bon, ça fait plus de 2 semaines-là !
Il me regarde, retire ses lunettes de soleil et soupire. Ce qu'il peut être sexy quand il fait le sérieux, à retirer lentement le seul barrage entre nos yeux.
Très sexy.
- Mathieu : Écoutes, tu n'as plus personne pour t'aider, tu vas devoir encore plus travailler, et dans cet état-là, ce serait dangereux, tu pourrais forcer sur ton œil et tes cotes.
- Mais...
- Mathieu : C'est non.
Bon, il faut sûrement employé les grands moyens. Dans 5 minutes même pas, on est en route.
Je m'approche lentement de lui, pose une main sur son pectoral et le regarde avec mes yeux de chien battus. Premier essai.
- Mathieu : Bébé... C'est non.
Deuxième tentative. On va rentrer dans ce qu'il ne peut pas refuser. Il a de la chance que je ne puisse pas conduire.
- Si tu acceptes, je ferai ce que tu veux. TOUT ce que tu veux.
Il écarquille les yeux avant de sourire.
- Mathieu : Tout ? Même si c'est un truc où tu me dis non à chaque fois ?
- Oui...
Il frappe dans ses mains, toujours son rictus aux lèvres.
- Mathieu : En voiture Simone !
Je rigole et m'assois coté passager de sa voiture. Quand il prend la route, je prends mon téléphone et appel Marine pour lui demander de prendre le CV que Walid m'a envoyé par mail et de convoquer la personne pour aujourd'hui si possible.
Le blond se gare dans le parking souterrain à ma place attitrée puis vient me prendre la main, pour m'emmener dans l'ascenseur.
Arrivé à mon étage, j'inspire profondément puis les portes s'ouvrent.
Je m'attends déjà à recevoir tous les regards présents. Qu'ils soient curieux, compatissants ou incompréhensifs.
Et c'est exactement ce qu'il se passe, la minute pour rejoindre mon bureau, c'est un supplice. Je ferme très vite celui-ci et m'adosse à la porte.
Le rappeur est déjà sur ma chaise, à étudier mon bureau, et plus particulièrement les 3 photos de nous qui sont sous cadres et les deux de ma fille.
Ses yeux reviennent dans les miens, et me détaillent, avec un regard que je connais très bien.
Un bruit à ma porte nous coupe de notre échange de regard. Et sûrement du baptême de ma surface de travail.
- Marine : Mademoiselle Saadé, je vous présente Monsieur Nsoki, que vous m'avez demandé de convier pour un entretien d'embauche.
Je la remercie puis elle sort en fermant la porte.
- Mathieu : Ahmed ! Comment ça va ?
Je les laisse se dire les banalités puis demande au blond d'aller prendre un café le temps de l'entrevue. Il me dépose un petit bisou sur la joue et je peux m'asseoir sur la chaise, en lui indiquant celle en face de moi.
Je prends le Curriculum vitae qu'il me tend et lui souris en l'étudiant. Il a de très bonnes références, je ne comprends pas pourquoi il se retrouve à galérer.
Je ne serais même pas étonnée que la moitié des demandes d'embauches n'aient pas abouti seulement à cause de sa couleur de peau.
Les riches sont des connards, et quand c'est des riches au féminin, c'est pire, elles les insultent lors des galas et des grandes réceptions, mais se font trouer par eux la nuit.
Voilà la différence, entre elles et moi.
Bon, je me suis un peu égarée là.
En relevant les yeux, je sais exactement ce que je vais lui proposer.
