- Valentina : Mathieu... Embrasse-moi.
C'est tout ce que j'attendais.
Ma bouche fond sur la sienne avec une telle rapidité qu'elle me surprend moi-même. Mes mains quittent ses hanches pour venir attraper ses joues, ce qui me permet d'approfondir no...
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20 mars 2020 - Appartement de Valentina et Mathieu, Clamart, France - 17H58
Nana se remet très rapidement de ses blessures, et la venue presque quotidienne de Lucie y contribue beaucoup.
Le soir, quand on est rentré de la maternité, j'ai moi-même appris une mauvaise nouvelle. Tortoz, de son nom Mathieu Tortosa, un de mes potes les plus proches, depuis petit, venait m'apprendre qu'il était atteint d'un cancer des testicules.
C'est déjà compliqué pour des hommes de savoir qu'un jour ça ne se lèvera plus, alors il a logiquement eu très peur que sa vie sexuelle s'arrête à seulement 25 ans.
Pour moi, ça a été compliqué, car comme tous les humains normaux, j'associe le cancer à la mort, mais comme Tortoz n'est pas normal, il est hyper optimiste.
Il passe d'ailleurs me voir bientôt, en sortant d'une de ses séances de chimiothérapie.
Pour en revenir à Valentina, je me suis battu pendant tout un week-end pour qu'elle reste se reposer. J'ai bien évidemment perdu, mais elle fait des petites journée, donc ça me va.
Sa tête se relève de mon épaule, ce qui me sort de mes pensées. C'est en entendant frapper — je suppose — une seconde fois, que je me lève pour aller ouvrir.
- Salut, Mathieu numéro 2.
- Tortoz : Connard, c'est moi le numéro 1 !
Je le tape sur l'épaule, et le fais rentrer en rigolant. Ces deux phrases sont devenues pratiquement un rituel entre nous, c'est toujours comme ça que se passe nos "bonjours".
Il embrasse la joue de ma copine et s'assoit sur le fauteuil.
- Tortoz : Salut Val, comment tu vas ?
- Valentina : Je pense que c'est plutôt à moi de te poser cette question, mais moi ça va, et toi ?
Il soupire et enlève sa casquette pour la poser sur la table. Sa main droite passe dans ses cheveux, et à cette simple action, une masse en tombe.
Il commence à perdre ses cheveux et pour la deuxième fois depuis l'annonce de sa maladie, je vois des larmes dans ses yeux. Mais encore une fois, ils resteront secs et ses émotions resteront à moitié enfouies à l'intérieur de sa tête.
- Tortoz : Je veux que tu me rases la tête Polak, je n'y arrive pas moi.
Putain, voir mon pote malheureux comme ça me tord le bide. Je vais chercher ma tondeuse, et la branche sur le plan de travail de la cuisine pendant qu'il s'assoit sur un tabouret.
Il installe son téléphone face à nous, et voyant sûrement mon questionnement silencieux, il me regarde à travers l'image pour m'expliquer.
- Tortoz : J'en ai besoin, j'ai besoin de me rappeler de cette partie de ma vie, me souvenir que rien est acquis, que la vie peut s'arrêter à chaque seconde, et je vais en avoir besoin pour ma force mentale, ça va m'aider à me battre.
Je hoche la tête, la brune pose une serviette sur ses épaules puis s'assoit pour nous regarder. J'allume la tondeuse, pour lui demander s'il est prêt.
- Tortoz : Commence, parce que sinon je vais me dégonfler.
- Genre t'es un ballon toi ?
Ses sourcils se froncent et quand il comprend la blague, un sourire apparaît sur ses lèvres.
- J'avoue, c'était nul, désolé.
- Tortoz : On va dire que t'as fait mieux.
La vibration de l'appareil résonne et il expire quand j'approche l'appareil de sa tête.
J'essaie de bien faire le job. Ses cheveux tombent de plus en plus sur le sol de la cuisine. Quand tout son crâne est rasé, une seule petite larme coule sur sa joue.
Une seule goutte d'eau. Elle me fait tellement de mal.
Nana lui prend la main, en lui souriant tendrement. J'en serais limite jaloux si c'était dans d'autres circonstances.
Voyant l'état de mon ami, je ne peux pas le laisser seul dans sa souffrance. J'approche la tondeuse de ma tête et laisse mes cheveux tomber pour se mélanger avec ceux de Mathieu 2.
Il place une main devant sa bouche qui venait de s'écarquiller sous le choc.
- Valentina : Mathieu... Mon Dieu, pourquoi ?
- Il l'aurait fait pour moi.
L'espagnol vient m'enlacer, pour la première fois de sa vie, et sûrement la dernière fois, il enlace un de ses potes en pleurant.
On retourne sur le canapé après avoir nettoyé ce qui traîne par terre. Il fait une photo de nous deux, puis la publie sur ses réseaux. J'ai l'impression, que de l'avoir fait pour le soutenir l'a vraiment aidé. Il semble prendre mieux sa nouvelle coupe. Enfin, notre nouvelle coupe, même si lui est rasé plus près du crâne que moi.
- Tortoz : Alors, vous partez où et dans combien de temps ?
- Valentina : Le 30 mars, on prend l'avion pour la Turquie puis ensuite pour le Liban. On va visiter trois hôpitaux militaires qui accueillent les blessés et les réfugiés venant de Syrie puis des camps d'accueils. On rentre deux semaines après, pour l'anniversaire de Mathieu. Et ensuite, je ne me souviens plus.
Il rigole puis acquiesce de la tête.
- Dans tous les cas, tu seras prévenu, tu sais bien que je vous envoie plein de photos à chaque fois.
Il repart deux heures plus tard. Directement, on passe à table avec Nana. Elle a fait très simple, pâte carbonara. Et ça me convient parfaitement.
Puis elle part à la douche, je lui dis que je m'occupe de tout debarasser. Merci le lave-vaisselle.
C'est assez rapide, je me rassois là où j'ai mangé, et sors mon téléphone pour scroller un peu sur Instagram.
Une main sur le crâne me fait relever la tête. En tournant la tête, je découvre ma belle brune en peignoir, un sourire sur les lèvres.
- Valentina : J'aime bien cette nouvelle coupe.
Je l'attire sur mes genoux et embrasse son cou.
- C'est vrai ? C'est beau ?
- Valentina : C'est hyper sexy.
Mes baisers descendent sur ses clavicules, et je défais son peignoir, pour voir sur elle un ensemble de sous-vêtements en dentelle rouge.
Elle est tellement belle, que ça réveille directement mon désir.
Je la pose sur le plan de travail, me place entre ses jambes tandis qu'elle s'occupe de me retirer mon jogging.
Je vais la prendre ici, dans la cuisine. Elle va en perdre la tête.
•••
Bientôt la fin ! Tout va s'accélérer pour nos deux protagonistes va falloir s'accrocher.
