Chapitre 45

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Une voix joyeuse a interrompu Maxi avant qu'elle ne puisse finir sa phrase. Elle se retourna pour voir qui c'était, et ses yeux s'agrandirent lorsqu'elle vit six écuyers debout près des braseros, la sueur coulant sur leurs fronts. Ulyseon, qui était à la tête du groupe, s'est rapidement dirigé vers elle. 

"J'ai entendu ce qui s'est passé, ma dame ! C'est normal que vous vous promeniez déjà ? Ces maudits bâtards ! Comment osent-ils..." 

"J-Je vais bien." 

Garrow soupira, remarquant le malaise de Maxi face à ce soudain élan d'inquiétude. "Calme-toi, Uly. Tu rends Madame mal à l'aise." 

"C'est juste que je n'ai jamais été aussi frustré d'être un écuyer. Si j'étais un chevalier, j'aurais pu..." 

En voyant le visage abattu d'Ulysseon, Maxi a étouffé un rire. Il lui faisait penser à un gros chien avec les oreilles en arrière. 

"M-Merci pour votre in-inquiétude. Mais je v-vais bien, v-vraiment. Quelques-uns des g-gardes ont été b-blessés, mais Sir R-Riftan est arrivé j-juste à temps." 

"Oui, c'est ce que j'ai entendu. Et j'ai entendu que ces lâches se sont rendus immédiatement quand ils l'ont vu. On ne peut pas leur en vouloir ! Ces vauriens n'ont aucune chance contre le Seigneur Riftan !" 

Maxi a roulé les yeux. Garrow avait déjà commencé à secouer la tête. Dès qu'Uly a commencé à chanter les louanges de Riftan, il ne sait plus quand s'arrêter. Avec un sourire forcé, Maxi lui coupe gentiment la parole. 

 "Q-Qu'est-ce qui t'amène d-dans la cuisine ?" 

Ulysseon regarda les écuyers qui se tenaient derrière lui comme s'il venait de se rappeler où il se trouvait. "L'odeur de la viande était trop tentante, alors on s'est éclipsé de l'entraînement." 

Ça doit être pour ça qu'ils ont l'air si nerveux. Maxi a souri comme pour les rassurer sur la sécurité de leur secret. 

"N-Nous étions juste en t-train de préparer d-des saucisses." Elle s'est tournée vers le cuisinier. "Voulez-vous leur en servir ?" 

Le cuisinier, qui était occupé à fourrer de la viande dans des entrailles propres, a levé les yeux et a souri. "Je vais en préparer quelques-uns en un clin d'oeil, ma dame. Vous, là ! Allez m'apporter une assiette de saucisses !" 

Les écuyers s'attroupèrent avec empressement, et Maxi s'éclipsa de la cuisine pour les laisser déguster leur goûter en paix. Dans le couloir, les domestiques allumaient des bougies ; avec les jours qui raccourcissent, l'obscurité pourrait brusquement tomber sur le château. Le hall central et les escaliers en particulier devaient être éclairés en milieu d'après-midi pour des raisons de sécurité. 

Avec les nouvelles appliques montées sur les murs, le château est deux fois plus lumineux qu'auparavant. Cependant, allumer les bougies supplémentaires nécessitait deux fois plus de travail. 

"J-je vais engager p-plus de do-domestiques dès demain m-matin", dit Maxi en passant devant les domestiques. 

"Je ne pense pas que ce soit nécessaire, ma dame..." 

"N-Nous avons b-besoin d'au moins t-trente serviteurs de plus p-pour un château de c-cette taille. A-Avons-nous assez de p-place pour les h-héberger ?" 

"Oui, ma dame. Il y a beaucoup de place au premier étage." 

"Alors j-je discuterai de la q-question avec sa s-seigneurie ce soir." 

Après avoir fait le tour des écuries, Maxi est retournée dans sa chambre pour enregistrer les actes de la journée. Pour gérer un château aussi grand que le château de Calypse, garder une trace de chaque détail était essentiel. 

Sous le chêne  [TOME 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant